27 févr. 2012

L'Hivernale des Brasseurs et Montréal en Lumière



Même si certains des organisateurs sont probablement encore cloués au lit en ce lundi, l’Hivernale des Brasseurs a pris fin samedi dernier. Le principal organisateur, Marc Bélanger, parlait samedi d’un succès. Pour notre plus grand bonheur, l’événement sera reconduit en 2013 dans une formule qui reste à déterminer.

Bien que la foule brassicole soit généralement civilisée, nous avons été impressionnés par le civisme général malgré une formule offrant l’alcool à volonté. Plutôt que d’abuser inutilement, la majorité des heureux détenteurs de billets quittait lorsqu’ils sentaient la satiété approcher et avaient fait le tour des nombreuses découvertes offertes.

Ceci étant un blogue de bières avant tout, il est difficile de ne pas souligner certains coups de cœur. Sans ordre particulier, nous avons été particulièrement séduits par une Impériale Black IPA tant aromatique qu’équilibrée de Dunham, l’explosivement houblonné Barley Wine des Trois Mousquetaires (samedi), la rafraîchissante et vive Schieve Tabarnak du Trou du Diable, la velouté crème caramel aux fruits qu’est la Mea Magna Culpa des Brasseurs du Temps, l’uniquement maltée malgré ses pâles teintes Arctic Ale d’Albion et l’habilement boisée et chocolatée Chernoe Pivo du Trèfle Noir. Ces deux dernières brasseries ont d’ailleurs réussi à merveille leur première sortie à l’extérieur des enceintes de leur pub. Comme quoi la bonne bière au Québec, c’est souvent encore plus dans les brouepubs qu’en bouteille qu’on la retrouve. Mention spéciale à Unibroue dont les deux offrandes expérimentales ont su faire taire les critiques qui taxent cette fière brasserie d’immobilisme.

Ailleurs sur la planète Montréal en Lumières
Si l’Hivernale des Brasseurs a constituée une autre belle soirée de découvertes, en ce qui concerne l’auteur de ces lignes, la soirée du vendredi ne fut étonnamment pas passée à ce festival. Un autre événement gourmand de la programmation de Montréal en Lumières avait attiré son attention. En effet, Les Coureurs des Boires se targuent d’être des gourmands généralisés dont l’attention est exagérément portée vers la cervoise. Or, puisqu’ils sont généralement des êtres de peu de qualités, ils essaient de compenser leurs insuffisances par de bonnes actions déculpabilisantes. À l’instar des poètes incompris, ils se sentent donc investis de la noble mission qu’est celle de faire découvrir la bonne bière au plus grand nombre. Pour parvenir à leurs fins, la destination quoi, le cheminement qui leur semble le plus logique est de sauter dans le train de la gastronomie. Bien rodé, le train de la gastronomie file à vive allure. Cette boule de neige ramasse de modestes chefs et les transforment en vedettes médiatiques. L’engouement pour la chose culinaire a le potentiel de devenir le meilleur allié au développement de la bière de qualité, pourvu qu’elle se joigne au mouvement. Les Coureurs des Boires sont ainsi à la recherche des étincelles qui pourraient aviver le brasier. La programmation de Montréal en Lumières laissait justement poindre une telle étincelle.



Ce vendredi, le Beaver Hall, restaurant piloté par l’un des chefs les plus respectés de Montréal, Jérome Ferrer, proposait un souper à la thématique belge avec accords gastronomiques entre bières et bouffe. Le chef invité, Danny St-Pierre du délicieux restaurant sherbrookois Auguste, un amateur de bière lui-même, était aux fourneaux et a assurément livré la marchandise. Sa cuisine belge réinventée était inspirante, allant du Stoemp au boudin à la carbonnade bien braisée en passant par la salade liégeoise au jambon plutôt qu’au bacon. Tout était bien ficelé… hormis le volet bières. En effet, le Beaver Hall s’adonne à avoir un contrat d’exclusivité avec Labatt. Avouons que ça limite les choix. Verriez-vous un bon restaurant avec un contrat d’exclusivité avec le conglomérat américain Gallo ? Ou avec George Duboeuf et son omniprésent Beaujolais ? Impensable ! Cette fois, on crée un événement qui vise à mettre la bière en valeur et on offre au fût la Leffe Blonde et la Leffe Brune, des bières peut-être pas insipides, mais néanmoins des bières relativement génériques dans leur genre disponibles partout et produites par le plus grand brasseur de la planète, de surcroît. Nous sommes loin de la révolution, mettons. La bonne nouvelle ? Nous avons encore quelques années devant nous pour parcourir le long et tortueux chemin qui s’étend à l’horizon

23 févr. 2012

De la Westvleteren en importation privée


Eh oui, vous n'avez pas la berlue! Grâce aux efforts répétés de l'Office des Grands Crus (agent d'importation responsable d'une grande partie des bières belges disponibles par l'entremise d'Importations Privées Bièropholie - IPB), quelques caisses de la mythique Westvleteren 12 seront vendues au compte-goutte au fil des prochaines semaines. Cependant, il faudra être chanceux pour s'en procurer dû aux quantités très limitées. Voici ce que IPB, organisme sans but lucratif, a décidé de faire afin d'égaliser les chances de tous ceux intéressés:


Mais pourquoi autant d'engouement? Cette suave brune belge, brassée à l'Abbaye trappiste St-Sixtus de Westvleteren, est depuis quelques années la récipiendaire de quantités d'accolades, dont le controversé titre de 'meilleure bière au monde' octroyé par le site Ratebeer.com. Le phénomène de rareté est certes en partie responsable de la popularité de cette bière complexe aux notes de raisins secs, de pain aux noix et de caramel. Après tout, il faut faire preuve de patience et de débrouillardise afin de se pourvoir d'une caisse de l'élixir en question et ce, même en Belgique. Toutefois, les moines ont décidé récemment de faire une levée de fonds afin de rénover leurs locaux. Bien conscients de la popularité de leur produit phare, ils ont augmenté la production annuelle de cette Westvleteren 12 et l'ont même mise aux enchères pour ceux voulant payer le gros prix. Le coût exorbitant des caisses s'ayant rendues jusqu'à nous au Québec s'explique par cette longue chaîne de "partenaires"...

Les moines n'auraient certes pas reçu autant d'aide financier par l'entremise de leurs choux...

Vaut-elle vraiment le prix cette bière affectueusement surnommée Westy? À vous de juger. Trouvez-vous une Rochefort 10 à la SAQ et, si vous êtes chanceux, faites la comparaison. Les deux bières valent définitivement leur pesant d'or dans la catégorie des brunes fortes belges, il n'y a pas de doute. À conditions égales, les deux ont le potentiel de vous faire visiter le nirvana gustatif. Mais est-ce qu'une des deux vaut plus que sa cousine? Une seule chose est certaine pour l'instant: à défaut de pouvoir s'envoler pour les champs du sud-ouest de la Belgique, nous pourrons tout de même profiter de cette rare opportunité de se procurer la Westvleteren 12 en sol québécois. Difficile de rester de glace devant une bière qui soulève des passions...

18 févr. 2012

Guide brassicole belge - Bruxelles (2e de 3 articles)

La dernière fois, nous avons couvert quelques endroits intéressants de Bruxelles. Si vous passez une semaine en ville, nous vous conseillons de les visiter au moins une fois. Cependant, pour le voyageur qui n’aurait qu’une fin de semaine à passer dans la capitale européenne, nous recommandons de focaliser votre attention sur les grands temples de la bière qui suivent. Voici notre top 5 de Bruxelles.



Moeder Lambic St-Gilles
Bien que le quartier St-Gilles vibre d’une belle énergie et que le bar soit aisément accessible en transport en commun, ce Moeder demeure hors des sentiers touristiques plus courus. Il faut tout de même s’y rendre ! La sélection de bouteille est, outre le Delirium Café, la plus intéressante en ville. Les prix sont élevés pour les bouteilles plus rares, particulièrement les lambics vieillis, mais justement, plusieurs raretés sont disponibles. Il vous appartiendra de déterminer si vous êtes prêts à mettre le gros prix pour les essayer. Outre l’excellente sélection, le Moeder jouit d’une atmosphère conviviale, l’étroitesse du bar et la thématique de bandes dessinées aidant. Le mobilier de bois est superbe, tout comme les murs de brique. Le service se montre on ne peut plus courtois et au fait des subtilités de la carte entière. Plus important encore que toutes ces qualités, le Moeder plaît par son authenticité. C’est là un véritable bar de quartier. Si nous étions bruxellois, nous nous imaginerions bien placoter des heures avec la clientèle hétéroclite… de façon régulière. Ça, ça n’a pas de prix.



Moeder Lambic Fontainas
Le plus récent des Moeder a complètement changé le portrait des bars à bières belges. Bien que plusieurs dizaines de grands crus soient disponibles en bouteille, le pouvoir d’attraction de ce bar moderne et sobre tient à sa cinquantaine de fûts, un nombre rien de moins qu’extraordinaire en Belgique. On n’y sert pas n’importe quoi non plus. Que des bières des meilleures brasseries, avec une agréable représentation de lambics, Cantillon et Drie Fonteinen occupant souvent une dizaine de pompes, alors que les bières belges les plus houblonnées comme les De Ranke et autres De la Senne font aussi souvent acte de présence. Fréquemment, des événements spéciaux permettent de découvrir le portfolio d’une grande brasserie, pas nécessairement belge. Lors de notre visite, quelques fûts de la californienne Stone résistaient toujours, à la suite d’une soirée incroyable où pas moins de trente de leurs offrandes étaient en service. Vous voyez le genre ? Un bar de trippeux, pour les trippeux, où le sujet de conversation de la moitié des tablées n’est nul autre que… la bière.



Delirium Café
Au fil des années, le jeune, mais désormais légendaire Delirium Café dont l’interminable carte de 2 000 bières figure aux records Guinness, est devenu un véritable complexe dans son étroite ruelle du centre touristique. Le pub original, enfoui dans un sous-sol toujours plein à craquer et très bruyant, comporte une carte pratiquement incomparable. Il arrivera à l’occasion de commander une bouteille en rupture de stock, mais le triste événement nous est arrivé étonnamment rarement considérant l’envergure du menu. Ne serait-ce que pour sa vingtaine de fûts, l’adresse vaudrait déjà le détour, mais la liste des bouteilles constitue la véritable âme des lieux. Le service nous a toujours paru efficace et courtois, voire incroyablement bien rodé lorsque vient le temps d’aller parcourir les catacombes à la recherche de la rareté commandée. N’empêche, l’atmosphère est lourde et il nous vient rapidement l’envie de rechercher davantage de tranquillité, ainsi que des bières qui ont moins de chances d’être défraîchies… L’avantage depuis quelque temps est que cette tranquillité peut être obtenue au pub rattaché à l’étage au-dessus. Le Delirium Hoppy Loft est en quelque sorte un oasis pour les amateurs belges, mettant l’accent sur d’excellentes bières importées, notamment américaines, italienne, anglaises ou danoises, des vraies raretés en terres belges. Le concept est toutefois peut-être moins intéressant pour le touriste qui ne demande pas mieux que de boire exclusivement de la bière belge… et qui tient à respecter son budget de voyage. Pour un peu de variété et une ambiance plus tranquille qu’en bas, le Hoppy Loft représente toutefois une alléchante addition à une ville déjà gâtée.



Restobières
Bruxelles compte sur une panoplie de restaurants de qualité. Ceux d’entre eux qui possèdent une carte comprenant plusieurs dizaines de bières et proposent plusieurs recettes où la bière est un ingrédient à part entière ont bien des chances de se retrouver parmi les adresses que nous recommandons. Mais pour se retrouver dans le top 5 de Bruxelles, il faut néanmoins avoir été un coup de cœur. Pas besoin de vous faire de leçons sur l’amour : ce n’est pas toujours objectif, mais c’est toujours bougrement agréable. Au Restobières, l’éloignement des sentiers touristiques les plus battus, la chaleur du décor presque exagérément truffé d’antiquités et l’ubiquité de la bière dans les recettes nous ont carrément séduits. La cuisine est réconfortante, efficace, à des prix raisonnables. Le chef a même publié un livre contenant les recettes de cuisine à la bière qui ont fait la réputation de son adresse. Connaissant les bières qu’il vend sur le bout des doigts (Normal, il va les chercher lui-même chez les brasseurs avec qui il entretient de bonnes relations !), le chef, ou ses filles, auront tôt fait d’aiguiller vos associations bières et mets afin de maximiser l’expérience. En ce sens, le Restobières était novateur… malgré son décor vieillot. À noter, l’étroitesse des lieux mérite sans doute une réservation en périodes d’achalandage.

Brasserie Cantillon
La brasserie Cantillon n’a pas le menu délirant des établissements précédents, mais n’en est pas moins la priorité numéro 1 de la plupart des amateurs qui débarquent à Bruxelles. La raison ? Cantillon est probablement le plus mythique brasseur de la mythique famille de bières que constituent les Lambics. La visite est tellement intéressante que nous y consacrerons un article complet très prochainement.

10 févr. 2012

Conférence de presse au Brouhaha de Montréal; un avant-goût de l'Hivernale des Brasseurs

Quelques succulentes bouchées qui seront offertes à tous ceux présents au festival

Une délicieuse parcelle de l'Hivernale des Brasseurs - Winter Warmer Montréal a été dévoilée vendredi après-midi au Brouhaha, dans le quartier Rosemont. Une version réduite d'un festival qui ne vise rien de moins que d'épater. Des brasseurs du Albion, d'Unibroue, de Dieu du Ciel!, de Boquébière et de Brasseur de Montréal étaient de la partie, impatients de nous présenter des bouteilles de leurs crus qui verront officiellement le jour au festival. De leur côté, la Brasserie Dunham et le Brouhaha divulguaient leurs créations en fût. Pour faire une histoire courte, le calibre sera élevé. Très élevé... Lorsqu'une grande brasserie comme Unibroue fait autant d'efforts qu'un petit brasseur comme Albion afin de créer leur bière du festival, c'est du sérieux.

Marc Bélanger, à droite, brasseur-propriétaire du Brouhaha

Question de sustenter les festivaliers pendant ce marathon de bières corpulentes, nous allons pouvoir compter sur les talents culinaires de Philippe Wouters, de Bières et Plaisirs, et Max O'Leary, chef du Brouhaha. À en juger par les carbonades flamandes en barquette et les cuillers de moules marinières dégustées aujourd'hui, on risque d'en avoir plein les papilles. Pauvre petit bol de céréales du lendemain matin qui aura l'air si fade...

Grosso modo, on s'attend à quoi suite à cette introduction de certains acteurs principaux de l'Hivernale des Brasseurs 2012? La liste de bières n'a que d'égale celle du Strong Ale Fest de San Diego et celle du Great Alaskan Barley Wine Festival, à Anchorage. Jamais une poussée locale d'autant de brasseurs a donné une carte de bières de ce genre au Québec. Côté boustifaille, très peu d'évènements brassicoles de par le monde osent élaborer un menu à la hauteur des bières en présence comme c'est le cas ici. Bref, c'est difficile de s'imaginer un résultat final puisque peu de fêtes de la bière se rapprochent de cette Hivernale en préparation. C'est ambitieux comme projet, mais combien excitant! Mais nous avouons que ce qui ressortait de l'avant et l'après-conférence de presse d'aujourd'hui était surtout l'impressionnante générosité et le flagrant manque de prétention des artisans desquels nous allons pouvoir profiter au festival. Preuve qu'il y a moyen de se faire plaisir, et de se refaire plaisir, en consommant des produits de grande qualité, sans jamais sentir le besoin de lever le petit doigt. C'est ça le monde de la bière; et ça ne changera jamais.


Pour plus d'infos (menu de bières et de boustifaille, billets, emplacement, etc.), cliquez ici.

PS. La journée du samedi affiche déjà complet.

7 févr. 2012

Guide brassicole belge - Bruxelles (1er de 3 articles)

En débarquant dans un des pays dont l’héritage brassicole est le plus riche, on s’attend à ce que sa plus grande métropole et capitale abrite son lot de trésors. Heureusement, ces attentes sont fondées ! À tout moment, il y a probablement plus de 2 000 bières différentes en vente sur le territoire de Bruxelles. Plusieurs bons magasins permettent de ramener des bouteilles à la maison ou à l’hôtel. Comme ailleurs en Belgique, c’est surtout au niveau de ses bars à bière – que nous appellerons plutôt des cafés en Belgique – que la capitale belge brille. Là où elle brille moins, c’est au niveau des broue-pubs. Si une ville comme Montréal, d’une taille semblable, en compte plus de 10, Bruxelles pourrait bien en avoir quelques-uns ? Pour l’instant, le concept ne génère pas tant d’intérêt en Belgique qu’en Amérique du Nord et la réglementation complique les choses. Les broue-pubs demeurent donc rares, heureusement compensés par la très grande offre de bouteilles d’un pays où l’embouteillage est systématique (tant sur les routes que pour la bière !).

De toutes les villes belges, Bruxelles est de loin celle qui présente la plus belle sélection de bières au fût, ces dernières étant moins populaires en Belgique. Heureusement que l’embouteillage sied si bien aux créations du plat pays. Bruxelles est aussi l’une des rares villes à offrir une sélection intéressante de bières non belges. Ces bières forment toutefois moins l’objet de notre guide et nous vous inviterons à aller les découvrir dans leur pays d’origine tôt ou tard !

Dans le cadre de notre tour de ville, nous proposons donc de commencer par visiter quelques établissements qui valent la peine, mais que nous ne jugeons pas essentiels.

La semaine suivante, nous découvrirons les établissements que nous jugeons essentiels pour le visiteur. Notre top 5 à ne pas manquer si vous y passez ne serait-ce que quelques jours.

Enfin, nous nous gâterons avec une visite virtuelle de la brasserie Cantillon, seul brasseur de Lambic localisé sur le territoire de Bruxelles. Près du centre en plus !

Quelques établissements intéressants de Bruxelles sans être prioritaires

À la Mort Subite
7, rue Montagne-aux-Herbes-Potagères
Situé à quelques pas de la cathédrale, ce café mythique a accueilli son lot de célébrités au fil des années. Le somptueux intérieur n’est pas étranger au plaisir que l’on trouve à y enfiler quelques verres. En fait, la carte des bières, bien que supérieure à la moyenne, est surpassée par de très nombreux établissements bruxellois. Les lambics de la maison éponyme sont honnêtes, mais ne satisferont pas les puristes. N’empêche, pour plaire à vos compagnons de voyage en combinant destination touristique et levée du coude, il sera difficile de trouver mieux.



Le Bier Circus
57, rue de l’Enseignement
Il nous paraît presque inconcevable qu’un endroit d’exception comme le Bier Circus ne figure pas parmi nos cinq indispensables, mais après tout, nous sommes à Bruxelles au cœur de la planète bière. La compétition est féroce. Or, dans le cas du Bier Circus, on ne fait pas de vagues. Ce n’est pas d’ici d’où émaneront les pompeux événements mettant en vedette des brasseurs internationaux. Plutôt, on roule sa bosse en offrant une cuisine peu variée, mais savoureuse, dans une ambiance plus près du restaurant que du bar. Là où le Bier Circus se distingue, c’est au niveau de la carte des bières. Outre les excellents lambics de Girardin au fût, on trouve plusieurs centaines de bouteilles dont de nombreuses offrandes vieillies de même qu’une étonnante couverture de modestes brasseries wallonnes. À n’en point douter, la liste des bouteilles est l’une des trois plus intéressantes en ville. Les prix sont aussi fort raisonnables pour un établissement de la capitale. Si vous passez quelques jours à Bruxelles, nous ne saurions trop vous recommander de venir zieuter ce menu d’une belle profondeur en sirotant un Oude Lambik de Girardin.



Poechenellekelder
5, rue du Chêne
Il est difficile de ne pas passer à côté du Poechenellekelder lors d’une première visite à Bruxelles. Le double négatif est volontaire ! Grâce à son avantageuse localisation en face de la populaire, mais risible attraction qu’est le Manneken Pis, ce bar attire de nombreux touristes. N’empêche, l’étonnante collection de poupées/marionnettes qui sert de décor parvient à engendrer une atmosphère légère et apaisante. Lors de nos visites, nous avons été charmés de constater un intérêt évident pour les blondes wallones bien amères à la pompe. C’est que nous affectionnons beaucoup ces rafraîchissantes et rustiques créatures. Bien que de nombreux établissements offrent désormais davantage de variété, la carte des bières d’une centaine d’étiquettes demeure de haut calibre.

Nüetnigenough
25, rue du Lombard
Établi à quelques coins de la Grande Place, ce restaurant, nouveau venu, fait beaucoup parler les amateurs malgré sa discrétion. Ses secrets ? Une cuisine à la bière réconfortante, un service éclairé, une convivialité palpable… Bref, un tout qui surpasse la somme de ses ingrédients, ce que certains appellent la passion, ou encore l’amour insufflé à une entreprise. À la carte, ne vous attendez pas à la sélection la plus volumineuse qui soit, mais la focalisation sur les Lambics et Gueuzes forme un complément de choix pour l’excellente nourriture qui y est servie.

In’t Spinnekopke
1, Place du Jardin aux Fleurs
La Petite Araignée est un restaurant sis dans une maison datant du 17e siècle, rien de moins ! Les bas plafonds, vieilles boiseries, miroirs défraîchis et serveurs maniant le guéridon témoignent bien de cet héritage d’une époque où le blue jean n’existait pas. Si la ville a évolué à l’extérieur de l’enceinte du restaurant, la carte des bières du Spinnekopke a heureusement suivi. Forte d’une centaine d’étiquettes, elle comporte entre autres les gammes abbatiales Betchard et Boneffe produites spécifiquement pour la maison. La cuisine ? La perfection ! Une cuisine à la bière exemplaire, comme seuls les Belges en ont le secret. Un amalgame de spécialités, en portions généreuses et d’une rare authenticité. Les prix peuvent sembler un tantinet plus dispendieux que la moyenne, mais le vécu des lieux vaut bien une prime pour la valeur touristique. Après tout, vous pourriez même y traîner votre conjoint(e).




Et pour emporter ?

Prenez note que, comme vous, nous aimons beaucoup rapporter des bouteilles lorsque nous voyageons. Cette pratique est très commode en Belgique où chaque ville possède quelques magasins dont l’offre de bouteilles est importante. Qui plus est, il y a peu d’endroits au monde où les magasins de bières sont si attrayants. L’abondance de verrerie typiquement belge aide beaucoup, mais il semble qu’une majorité de magasins compte aussi sur un éclairage presque chaleureux, de multiples accessoires pour les collectionneurs ainsi que des étalages souvent de bois et certainement plus aérés que ce à quoi nous sommes habitués.

À Bruxelles, nous suggérons quatre adresses qui valent le détour grâce à leur offre de plusieurs centaines de bouteilles. Trois d’entre elles se situent en plein centre touristique et impressionnent par leur complémentarité. En effet, la sélection varie beaucoup d’une boutique à une autre, si bien qu’il vaut la peine de consacrer l’heure nécessaire pour toutes les visiter. Les prix sont malheureusement conséquents, souvent carrément le double d’un magasin en zone plus rurale. N’empêche, ces magasins sont très pratiques pour les pressés.

De Bier Tempel
56B, Rue Marché aux Herbes



Délices et Caprices
68, Rue des Bouchers

Beer Planet
45, Rue de la Fourche



Beer Mania
174-174, Chaussée de Wavre




Maintenant que nous vous tenons en haleine, la semaine prochaine, nous proposons d’explorer notre top 5 des essentiels de Bruxelles.