8 oct. 2010

La Sabotage, du Benelux, à Montréal


Le Benelux avait déjà séduit l’amateur de houblon avec plusieurs de ses IPA et autres créations qui ont contribué à élever le niveau de l’offre de breuvages houblonnés dans la métropole. Cependant, à l’avis de l’auteur de ces lignes, nous atteignons ici un sommet encore jamais envisagé par un brasseur québécois. Cela risque d’engendrer une belle progéniture.

Style : La Sabotage cadre dans les balises du style India Pale Ale, ces bières chantant à pleins poumons les gloires aromatiques et amérisantes du houblon. Elle se distingue toutefois du lot en évitant l’usage parfois abusif des malts caramels qui rendent plusieurs IPA québécoises plutôt sucrées et rondes, réduisant ainsi la buvabilité. La Sabotage mise plutôt sur des malts de type pilsener, accordant un piédestal au houblon néo-zélandais Nelson Sauvin. Il en résulte un inventif feu d’artifices d’arômes houblonnés.

Disponibilité : Le premier brassin est toujours en service au pub de la rue Sherbrooke, seul endroit au monde à l’offrir! La réception positive devrait certainement encourager la direction à ne pas saboter cette sabotage de ses plans futurs.

Le coup d’œil : L’opacité blonde pâle revêt une spectaculaire tour d’ivoire se métamorphosant en une généreuse dentelle qui couve (oui oui, couve!) les parois du verre au terme de chaque gorgée.


Photo de Danny Duchesneau

Le parfum : Des fruits exotiques de toutes les couleurs parcourent un champ de fleurs avec confiance. Difficile d’élire un chouchou. Serait-ce le pamplemousse? La mangue? Le sauvignon blanc? L'ananas? Tous sont surdoués et enjoués.

En bouche : Les délicats malts pâles offrent un support exemplaire tout en cédant l’avant-scène aux aguichants parfums fruités du loquace Nelson Sauvin. Des notes de conifères, le pin notamment, qui étaient moins évidentes au nez se joignent à la procession.

La finale : L’amertume ne devient jamais agressante. L’effervescence vigoureuse revigore le palais à chaque gorgée et nous nous vengeons en enchaînant les gorgées rapidement.

Accords : Pour l’amateur de houblon, c’est là une bière passe-partout. Les possibilités d’accord sont limitées dans l’enceinte du Benelux, mais elle se suffit en elle-même.

Pourquoi est-ce un grand cru? : Cette pinte réussit le tour de force de nous faire voyager à Portland, Oregon où ce type d’IPA franches, sèches et sans détours caramélisés figurent à la carte de chacun des nombreux broue-pubs de la ville. Cette contrée demeurait inexplorée au Québec.

Si vous avez aimé, essayez aussi : InsPirAtion du Siboire (QC), India Pale Ale du Brouemont (QC), India Pale Ales sèches, sans caramel et teintées d'houblons du Nouveau Monde.

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