6 août 2012

La Rye ESB, de la Brasserie Dunham, à Dunham


  Avec l'ajout tout récemment d'Éloi Déit, longtemps maître-brasseur du Cheval Blanc à Montréal, la brasserie Dunham se dote d'une corde majeure à son arc déjà bien garni. Avec les rutilantes Black IPA, Imperial Black IPA et Imperial Brown Ale qu'Éloi et Pat Roy, autre brasseur de la maison, ont conçues ensemble dans les derniers mois, nous devons admettre que le duo sera à surveiller. Et pour cause: leurs styles anglais remodelés à la façon 'nouveau monde' n'ont que rarement été si bien exécutés au Québec. Voici donc sans plus tarder la fiche Grand Cru pour cette Extra Special Bitter de seigle des plus méritoires!


Style : Une Extra Special Bitter, comme l'étiquette l'indique, mais conçue à l'aide de malts canadiens et allemands, des malteries Gambrinus et Weyermann respectivement. Les malts de seigle proviennent d'ailleurs de cette légendaire malterie de Bamberg. Le houblon également est entièrement allemand: une variété locale de Nugget. Surprenant pour une ESB, n'est-ce pas?

Disponibilité : Embouteillée pour la première fois le printemps dernier, elle vient tout juste de refaire son apparition sur les tablettes de nos marchands spécialisés. On peut également la déguster en fût à l'occasion au Vices et Versa, de Montréal.

Le coup d’œil : La mousse crémeuse laisse quelques traces de dentelle au haut de la profonde robe ambrée à peine voilée au fur et à mesure que l'on s'approche du fond du verre.

Le parfum : Une superbe effusion de malts toastés et caramélisés aux accents de noisette évoluent en parfaite harmonie avec les houblons feuillus, boisés et terreux. La richesse des saveurs à venir est presque palpable, comme la clarté avec laquelle elles s'exprimeront d'ailleurs.

En bouche : La rondeur maltée est lascive, se détaillant en caramel et miel légers, toujours rehaussée par la personnalité épicée du seigle. Le houblon prend autant de place que ces malts, mais il préfère se fondre dans un tout savoureux plutôt que de tenter de voler la vedette aux céréales. De plus, la gazéification est parfaitement calculée pour le taux modéré de sucres résiduels, rendant cette ESB facile à boire malgré ses 6% d'alcool. Très impressionnant.

La finale : Une langoureuse amertume de houblon épicé et boisé se voit accompagnée de quelques notes maltées; décidément, l'équilibre de cette bière charnue captive de l'arôme jusqu'à l'arrière-goût!

Accords : Des brochettes de poulet badigeonnées de sauce BBQ à un brie en croûte (au four avec un soupçon de sirop d'érable et garni de noisettes, afin d'aller chercher davantage d'harmonies), cette Extra Special Bitter s'amourachera de plusieurs plats riches en douceurs.

Pourquoi est-ce un grand cru? : Le seigle est élégamment intégré au reste du profil de saveurs, sans jamais ajouter de lourdeur exagérée (ce qui est souvent le cas pour cette céréale). De plus, très peu de bières de ce gabarit offrent des saveurs maltées aussi claires et généreuses sans sombrer dans des sucres résiduels lassants.

Si vous avez aimé, essayez aussi : L'Amère Veilleuse, de Bedondaine et Bedons Ronds (à Chambly), la Voyageur des Brumes, de Dieu du Ciel! (à Montréal) et la Villiers Extra Special Bitter, du American Flatbread (à Burlington, Vermont).

2 commentaires:

Bertrand Huppé a dit…

Je comprend qu'Éloi a quitté le cheval blanc???

Martin Thibault a dit…

Oui, Éloi travaille maintenant pour Dunham. Le nouveau brasseur est Isaël Dagenais; c'est lui qui a brassé l'excellente Double Bonheur récemment.