30 nov. 2011

Les bières de Girardin disponibles via Importations Privées Bièropholie

Encore une fois, Importations Privées Bièropholie nous permet de mettre la main sur des perles rares qui n’ont pas encore d’équivalent au Québec. Cette fois-ci, nous avons accès aux bières de Girardin, l’un des rares brasseurs de lambic, ces rafraîchissantes bières de blé sauvages et acidulées des environs de Bruxelles. Dans le domaine, si Cantillon est souvent citée comme le brasseur de lambic le plus authentique, Girardin est souvent considéré comme le brasseur des lambics les plus fins, les plus complexes. Les assembleurs, qui produisent du lambic en l’achetant à des brasseurs plutôt qu’en le brassant eux-mêmes, s’arrachent les lambics racés de Girardin. Malgré ses grandes qualités, le lambic de Girardin sert tant des intérêts d’authenticité que des intérêts commerciaux. Sa gamme de produits va donc du lambic aux fruits doux auquel on a ajouté une bonne dose de sucre à la gueuze la plus équilibrée. Voyons ces produits de plus près.




Girardin Faro :
Ce style presque éteint, un jeune lambic dont on a coupé l’austérité à l’aide d’un sucre candi, n’est presque plus embouteillé de nos jours. Celui de Girardin représente une des rares opportunités, avec le Lindemans plus commun, de tremper les lèvres dans une bière qui surprend en étant à la fois sucrée et rafraîchissante, offrant d’agréables flaveurs de blé et de caramel entremêlées de subtiles touches citronnées.

Girardin Kriek :
Les puristes qui aiment leurs lambics très secs et acides n’apprécieront pas la Kriek de Girardin. Elle propose toutefois un pont très intéressant entre les produits obstinément authentiques des Cantillon, De Cam, Hanssens ou Drie Fonteinen et ceux au sucré rappelant le bonbon des Lindemans et autres Timmermans. Chez Girardin, le mot d’ordre est l’accessibilité. Le fruit est à l’avant-plan, jamais sirupeux, mais plus qu’un brin sucré, juteux même. La cerise domine complètement le profil de flaveurs et les amateurs de ce fruit seront comblés.

Girardin Framboise :
Très semblable à la Kriek en terme de structure, la Framboise de la maison se montre facile à boire, relativement sucrée et très parfumée, son parfum de framboise n’étant pas subtil pour deux sous. Explosive, elle s’assume bien.

Girardin Gueuze White Label :
Girardin décline sa gueuze sous deux étiquettes différentes. Celle-ci a une étiquette blanche et se distingue de sa noble consœur puisqu’elle a subi une filtration. Pour les puristes, cette opération est presque scandaleuse. Le lambic devrait être naturel au possible ; une technologie aussi simple et répandue que le filtre devrait se tenir loin ! N’empêche, la gueuze de Girardin est tellement extraordinaire que sa version filtrée demeure une grande bière. Pour convaincre l’amateur de vin blanc à s’aventurer dans l’univers de la bière, elle a peu d’égal avec ses rafraîchissants effluves de foin, de citron et de pomme. Plusieurs la comparent à un bon cidre fermier. Son acidité est soutenue, mais bien gérable, jamais vinaigrée.

Girardin Gueuze Black Label :
Alors là, si les puristes ont jusqu’ici eu moult occasions de se consterner, les voici confondus. La Gueuze de Girardin est une œuvre d’art, qui jouit heureusement d’une distribution plus intéressante que certains autres chefs d’œuvre comme Drie Fonteinen et De Cam. Plusieurs amateurs considèrent cette Black Label comme la gueuze ultime. Sans être la plus intensément racée, elle est peut-être la plus équilibrée, d’un raffinement exemplaire et d’une complexité renversante. Merveilleuse compagne à table, on peut lui confier le rôle de passe-partout qu’on attribue souvent au Champagne. Ses couches de lambics d’une grande pureté laissent échapper de profonds arômes de foin, de fruits, de chêne ; tous s’unissent pour valser sur le palais. Sèche à souhait, son effervescence soutenue taquine constamment la langue de ses bulles festives. Les flaveurs de blé ressortent bien, s’agrémentant le plus naturellement du monde au caractère citrique marqué. Les saveurs se succèdent sans qu’on s’en aperçoive: c’est l’équilibre. À ne pas manquer.



Heureuses découvertes!

27 nov. 2011

La Brasserie Albion célèbre en créant une bière à remonter dans le temps


Bien que l'exquise Bitter de cette brasserie artisanale de Joliette, en fût et en cask, méritait par moments de voler la vedette lors de cette soirée anniversaire, et que La Berthelaise, une magnifique ale subtilement fumée conçue à partir d'eau d'érable, possédait le panache et le terroir nécessaires à inspirer les pères du projet Annedd'ale, c'est une autre bière qui courait sur toutes les lèvres samedi dernier.  Une recréation historique d'une India Pale Ale de 1839, servie en trois versions différentes s'il-vous-plaît. L'objectif:  tenter de comprendre ce que les anglais stationnés en Inde au 19e siècle pouvaient bien goûter lorsque les barils d'IPA arrivaient à bon port après de longs mois en mer.


Le résultat? Des trois versions, c'est peut-être le fût témoin, n'ayant pas vécu les hauts et les bas de la pièce chaude dans lesquels ses consoeurs ont été trimbalées, qui révélait les saveurs les plus raffinées. La fraîcheur du houblon Golding était déconcertante, évoquant autant d'agrumes que de feuilles et d'herbes, le tout équilibré par des céréales miellées et une pointe d'alcool. Une belle bière à humer et à siroter. 

La version visant à être la plus fidèle historiquement parlant (celle ayant subi les soubresauts de température et de mouvement dans un baril de chêne) était sans aucun doute celle au profil le plus intense. Au nez, un parfum de bois vert dominait les houblons citronnés pourtant expressifs en bouche. L'alcool réchauffait le palais sans gêne, accompagnant les houblons longs et amers. L'oxydation présente était somme toute camouflée par l'intensité des protagonistes principaux, alors que des angles sauvages perçaient le tout. Ceux cherchant les émotions fortes étaient servis.


En bouche et au visu, aucune ne pouvait rivaliser cependant avec la version en cask, soutirée d'une pompe manuelle, comme le veut la tradition anglaise. La mousse crémeuse dressait une dentelle indélogeable sur les parois de la tulipe et la robe dorée brillait de clarté comme si elle avait été filtrée (elle ne l'était évidemment pas). De toute évidence, nous étions en présence d'un cask entretenu de main de maître, ce qui est rare en Amérique (pas seulement au Québec). Les flaveurs d'agrumes évoluaient dans un corps des plus moelleux construit par la gazéification naturelle habilement agencée aux quelques sucres résiduels. Ce verre était facile à boire malgré ses 8% d'alcool...

Les quantités produites étant minuscules, il nous faudra patienter plusieurs mois afin de pouvoir replonger à la genèse de ce style si populaire aujourd'hui. Question d'alléger notre deuil passager, Steven Bussières, maître-brasseur du Albion, nous a annoncé qu'il avait déjà entamé le brassin du prochain anniversaire. Demandant non moins de six heures d'ébullition et près d'un an de mûrissement afin d'atteindre l'équilibre voulu, la Albion No.1 verra le jour en novembre 2012. Basée sur la Bass No.1, le tout premier Barley Wine à être produit à grande échelle au Royaume-Uni, cette ale forte saura sans doute nous faire vivre de beaux moments gustatifs, tout en nous armant, encore une fois, de connaissances enrichissantes.

21 nov. 2011

L’Hivernale des Brasseurs 2012 – est-ce que ça vaut 95$ ?



Les organisateurs de l’Hivernale des Brasseurs (Winter Warmer Montréal) ont opté pour une formule différente cette année. Au lieu que les convives soient forcés de sortir leur portefeuille à chaque fois qu’ils passent au bar pour un échantillon, un prix forfaitaire donne accès à boustifaille et grands crus à volonté. On ne peut leur en vouloir puisque le prix d’entrée (25$) de l’édition 2011 constituait carrément la meilleure aubaine en ville.

Puisque vos blogueurs favoris se sont joints à l’organisation cette année (sans intérêt financier, précisons-le), vous vous doutez bien que ce billet vise à défendre un prix qui peut paraître élevé pour un tel événement. Au Québec, il y a en fait peu de comparables. Presque tous les festivals facturent à la consommation selon le principe que les politiciens qui se souviennent de leurs classes d’économie se plaisent à appeler celui de l’utilisateur-payeur. À l’opposé, la plupart des festivals de bières aux États-Unis présentent une formule où la bière est à volonté. Le prix varie alors habituellement entre 40$ et 60$ pour une session. La comparaison directe est toutefois trompeuse.

- Dans plusieurs de ces festivals, on sert les bières, pour des raisons réglementaires, dans des verres de type « shooter », souvent en plastique, qui mettent mal en valeur les produits d’exception qu’on y sert. L’Hivernale des Brasseurs mise plutôt sur un ballon de type « snifter » fort approprié.

- Fréquemment, les festivals américains sont condensés dans une période de 3 à 5 heures. C’est une stratégie visant entre autres à éviter les dérapages liés à une trop grande consommation d’alcool par certains individus à risque. L’Hivernale des Brasseurs estime que le public québécois est plus mature et moins porté à l’abus, d’autant plus que la diversification de l’événement avec des bouchées de grande qualité et un prix reflétant l’ensemble de l’offre, risque d’écarter les gens qui ne veulent que s’en mettre plein la gueule. Les sessions de 10 heures de l’Hivernale des Brasseurs permettent de prendre bien le temps d’apprécier les produits qui nous intéressent, sans faire la course.


- Le festival américain implique presque toujours de patienter au bout de longues files avant d’avoir accès à un kiosque de service. L’Hivernale des Brasseurs limite grandement le nombre de participants à chaque session de façon à éviter les files et à maximiser la qualité acoustique de la musique, la convivialité et les possibilités d’avoir une bonne conversation avec notre brasseur favori.



- Les festivals américains à 40-60$ la session n’offrent habituellement que des options limitées pour la nourriture, payantes en sus du coût d’entrée. L’Hivernale des Brasseurs considère la nourriture comme un élément charnière de son programme, une source inépuisable de plaisir grâce aux chefs qualifiés qui seront aux commandes.



- Bref, L’Hivernale des Brasseurs vise à offrir une expérience de grande envergure à tous égards, une soirée complète à prix raisonnable, un prix qui vise à éviter les pertes, mais pas à générer des profits. Au fil des années, l’étendue des bières importées jamais disponibles au Québec, mais en service à l’Hivernale, est destinée à croître grandement.
 
Tout ceci étant dit, à qui s’adresse un événement de ce prix? C’est surtout approprié à ceux qui aiment les crus rares et exclusifs, mais qui en plus, aiment la bonne chère. C’est aussi évidemment approprié pour quiconque aime encourager les initiatives des artisans du monde de la bière qui tentent de créer des événements conviviaux. Et à n’en point douter, c’est fort approprié pour offrir un cadeau de Noël qui plaira à coup sûr à l’amateur de bières cochonnes.


En revanche, force est d’admettre que l’événement convient moins à ceux qui apprécient peu les bières costaudes. Il s’adresse aussi moins à ceux pour qui la boustifaille n’a aucune importance; pour ceux-là, le prix est effectivement dispendieux. Il est évidemment moins approprié pour les gens ayant un budget très limité pour la bière. Et il n’est définitivement pas recommandable à ceux qui viseront seulement à profiter du fait que tout est à volonté pour se rendre malades.

À notre avis, c’est un événement qui s’adresse à un marché niche, mais un marché appelé à croître. Nous voyons dans les associations entre gastronomie et bière la prochaine étape dans l’évolution de la révolution microbrassicole. La bière mérite bien plus que les miettes que le puissant lobby du vin lui laisse en la regardant de haut. Nous croyons que des événements comme l’Hivernale des Brasseurs ne sont pas élitistes autant qu’une affirmation claironnante de la bière comme quoi la période où elle affichait un complexe d’infériorité face au vin tire à sa fin. L’Hivernale des Brasseurs constitue derechef une très belle diversification à l’offre de festivals au Québec, ces derniers se multipliant ces dernières années, mais trop souvent sans innover. Vive l’innovation et vive l’encouragement de celle-ci!

13 nov. 2011

Levons notre verre à Hopfenstark!


C'est samedi dernier, sur fond de Johnny Cash et de Slim Cessna's Auto Club, entourés de boiseries dépareillées et d'amis de tous acabits, que la microbrasserie Hopfenstark de L'Assomption célébrait ses 5 ans. Au menu, une sélection exhaustive des meilleurs crus du maitre-brasseur Frédéric Cormier, certains allant jusqu'aux premiers instants de sa brasserie, en fût, en cask et en bouteille. Entre autres, une verticale de la succulente Framboise Forte pouvait être effectuée, de 2007 à 2011; le plus jeune des 5 millésimés exhibant d'ailleurs un équilibre hors-du-commun dans la catégorie des bières sauvages, alliant framboises juteuses et brettanomyces exacerbés par un lit acétique.


La Kamarad Friedrich, Imperial Stout de la maison, déployait aussi ses multiples accoutrements pour l'occasion. Alors que la version 2010 servie au fût se vantait de ses saveurs de raisins secs et de noix rôties, l'édition 2011 vieillie en barriques ayant préalablement contenu du bourbon (ces mêmes barils photographiés ci-dessus) professait quelques notes vanillées supplémentaires soulevés par une chaleur d'alcool; parfait pour tout amant d'intensité.

Mais c'est hors de tout doute l'esprit de camaraderie qui régnait dans les locaux d'Hopfenstark, agrandis pour l'occasion afin de donner plus de confort à tous ceux qui se sont déplacés pour l'évènement, qui s'est assuré du succès de la soirée. Grand merci à Frédéric Cormier et sa petite équipe... et longue vie à sa passion et son talent. Votre repos de quelques heures est entièrement mérité. ;)

8 nov. 2011

La Route des Grands Crus de la Bière décorée d'or à Toronto

C'est lundi le 7 novembre dernier qu'avait lieu la remise des prix du Concours canadien des livres culinaires. Comme plusieurs le savent déjà, notre ouvrage La Route des Grands Crus de la Bière - Québec et Nouvelle-Angleterre s'est vu décerné la médaille d'or dans la catégorie des livres français portant sur les "intérêts spéciaux", une catégorie fourre-tout qui regroupe entre autres les alcools fins.


Voici d'ailleurs la liste des lauréats et quelques liens vers les premiers articles qui rapportent la nouvelle:

Liste des lauréats du gala

Article sur Canadian Beer News
Article sur Bières et Plaisirs

Bien que nous ne sommes pas convaincus de mériter pareil honneur devant d'éminents collègues comme François Chartier, nous l'acceptons avec bonheur et humilité. Voilà une belle récompense pour souligner le premier anniversaire de notre livre qui est paru il y a déjà un an! Depuis, déjà 6 nouvelles brasseries se font aller le fermenteur au Québec et rien n'indique un ralentissement prochain, si ce n'est le retrait d'AMB - Maître Brasseur. Une édition rehaussée de La Route des Grands Crus est certainement à prévoir, mais nous préférons accorder la priorité à de nombreux autres projets d'écriture déjà en branle. Nous vous donnerons plus de détails lorsque le tout sera officialisé, mais ce prix et les commentaires reçus à la suite de son attribution nous motivent à poursuivre dans la voie du voyageur à la recherche de la belle mousse.

Merci à tous ceux qui nous ont encouragés, autant de près que de loin!

6 nov. 2011

Strasbourg: l'autre Mondial de la Bière


Mine de rien, le Mondial de la Bière en était déjà à sa troisième apparition en France. Si l’édition de Montréal, toujours en croissance, attire maintenant près de 100 000 spectateurs en cinq jours, elle compte sur une ville où elle est implantée depuis près de 20 ans, une agglomération quatre fois importante que celle de Strasbourg, comptant plus d’une dizaine de broue-pubs dynamiques et d’une équipe établie localement à l’année. Le défi de percer le marché alsacien était comparativement considérable.

Malgré une certaine vivacité brassicole au pays des Bordeaux, Champagne et autres Bourgogne, celle-ci semble demeurer principalement régionale. Les amateurs qui portent attention à ce qui se passe à l’étranger peuvent facilement obtenir une foule d’information sur les brasseries et événements se déroulant aux États-Unis, en Italie, au Royaume-Uni ou encore au Danemark. En France, outre quelques exceptions, les brasseries exportent peu et ne semblent pas avoir l’ambition de communiquer avec la communauté brassicole internationale.



En ce sens, la discrétion relative des brasseries françaises les rend attirantes pour le Coureur des Boires en visite. En voyage, on veut bien admirer la Tour Eiffel, mais il n’y a rien de mieux que d’avoir la sensation de défricher le terrain méconnu. Or, en plus d’une grande quantité de produits que nous avons majoritairement déjà croisé à l’édition de Montréal, le Mondial strasbourgeois permettait justement d’explorer le portfolio de plusieurs brasseries françaises dont nous n’avions jamais entendu parler et d’autres que nous avions hâte de découvrir depuis plusieurs années comme Le Brewery, brasserie normande respectée pour ses recettes inspirée de l’Angleterre natale de ses fondateurs. La Norman Gold, servie en cask s’il vous plaît, était particulièrement réussie avec ses saillants houblons citriques.



Un kiosque particulièrement intéressant était celui du Front hexagonal de libération de la bière artisanale regroupant quelques artisans français particulièrement audacieux : Fleurac, des Garrigues, Le Paradis, Pleine Lune, La Franche. Les bières françaises traînent la réputation d’être chiches en houblon et les brasseries associées de ce Front lancent un véritable coup de fronde à cette étiquette parfois justifiée. Entre les blondes de soif très amères – La Franche de la brasserie homonyme était assurément un coup de coeur du genre - les IPA et les bières fortes foncées, nous nous serions cru dans une excellente microbrasseries américaine.

Évidemment, c’était aussi l’occasion de revisiter plusieurs classiques du Nord dont la tradition des bières de Garde est presque jumelle à la vision belge du brassage où les normes stylistiques sont délaissées et les levures, exploitées au maximum. Les Annoeuillin et autres Saint-Germain valent toujours le détour. En tout, une quarantaine de brasseries françaises étaient représentées sur les lieux, ce Mondial représentant une fenêtre unique sur la scène française souvent négligée par rapport à des voisins plus visibles. Pour cette raison, si ce festival persiste et affiche une croissance similaire à celui de Montréal, il représentera de plus en plus le tremplin logique pour explorer ce monde méconnu. Et contrairement au festival de Montréal, si vous n’avez pas le temps d’essayer tout ce qui vous intéressait, vous pouvez encore acheter la majorité des produits à la boutique du festival avant de sortir : imagineriez-vous pareille situation à Montréal!