30 sept. 2013

Mon Oasis, collaboration avec le Siboire

Cette cinquième bière collaborative inspirée de certains concepts évoqués dans notre coffret de deux livres intitulé Les Saveurs gastronomiques de la bière sera servie à nos cinq évènements du mois d'octobre. Sans plus tarder, nous vous présentons:

MON OASIS
La sècheresse d'un désert. Quelques fleurs exotiques et la promesse d'un rafraichissement. Un oasis en bonne et due forme, quoi.

Le processus créatif: L'objectif de cette bière était multiple. Entre autres, nous nous sommes donnés deux défis techniques: 1) brasser une bière la plus sèche possible sans l'utilisation d'adjuvants très fermentescibles ou de levures sauvages et 2) isoler la molécule 'géraniol' du houblon choisi, créant donc un arôme floral non obstrué par d'autres parfums de résines ou d'agrumes.

Flaveurs dominantes: Fleurs, feuilles et petits fruits.

Couleur: Blonde

Alcool: 5,8%

Ingrédients dominants: Malts pilsener, houblon Bravo, levure belge.

Amertume: Modérée

Sucres résiduels: 90% d'atténuation (bière sèche)

Pourquoi n'indiquez-vous pas le style de cette bière? : Parce qu'il n'y en a pas, tout simplement. Chaque bière collaborative pour nos cinq lancements a été conçue en visant des saveurs précises et non un style imposé par la tradition. Des ingrédients (types de malts, de houblons) et des méthodes (empâtage, fermentation, etc.) qui ne se côtoient presque jamais ont été juxtaposés afin de construire des profils aromatiques, des saveurs et des fins de bouche harmonieuses. En espérant que vous apprécierez! :)

PS. Vous trouverez les descriptions de nos cinq bières gastronomiques au milieu de cette page.

25 sept. 2013

Lancement du 5 octobre et Ma Gâterie, collaboration avec Brasseurs du Temps

C’est samedi le 5 octobre que quelques dizaines de privilégiés pourront se targuer de mettre la main sur Les Saveurs Gastronomiques de la Bière en primeur mondiale. Le livre ne sort en librairie qu’à la fin octobre et outre la possibilité de l’acheter avant tout le monde, un rabais substantiel sera offert par rapport au prix de détail suggéré.

Le premier de notre série de cinq lancements provinciaux se tiendra aux Brasseurs du Temps (BDT), à Gatineau. Les joyeux lurons de BDT vous promettent une soirée cochonne pour tous les sens. Car c’est en effet autour d’un porc préparé façon méchoui que les convives s’attableront. Il n’est pas impossible que la mémoire de l’humble animal soit honorée par la voie de généreux versements de Ma Gâterie, la bière-thème de la soirée, concoctée par BDT en collaboration avec Les Coureurs des Boires.

Pour participer aux festivités, les convives devront se procurer un billet chez BDT pour la modique somme de 35$. En plus du souper-méchoui, le billet comprendra une dégustation animée (à choisir parmi trois représentations respectivement vers 16h, 19h et 21h15) des cinq bières-collaborations développées par Les Coureurs des Boires en partenariat avec des brasseries réputées du Québec, ainsi qu’un spectacle des Gazeux.

Profitons de l’occasion pour vous présenter Ma Gâterie, la bière : collaboration entre BDT et Les Coureurs des Boires...



MA GÂTERIE
Pour des raisons de santé, c'est une bière qu'on ne peut pas prendre souvent. Mais on se pourlèche les babines à chaque fois qu'on y pense... Après tout, c'est une gâterie!

Inspiration: Cette récente tendance en chocolaterie à faire des barres de chocolat noir parsemées de bacon ou de sel.

Le processus créatif: Le défi ici était d'intégrer le sel à un mélange de céréales qui se concentrait sur les notes chocolatées et caramélisées. Donc pas celui d'un Stout ou d'un Porter nécessairement, mais plutôt des malts qui visaient uniquement les flaveurs de chocolat et de caramel (il n'y a pas de saveur rôtie dans une barre de chocolat, vous en conviendrez). Pour se rapprocher de la touche du bacon, le sel a été fumé et ce, aux Brasseurs du Temps même.

Flaveurs dominantes: Chocolat, caramel, sel fumé

Couleur: Brun foncé

Alcool: 4,8%

Ingrédients dominants: Malts Carafa II Dehusked, malt fumé à la tourbe et malt caramel 40, ainsi que sel fumé maison.

Amertume: 40 IBU

Sucres résiduels: Aussi riche qu'une barre de chocolat pas santé du tout. En d'autres mots, aussi vulgaire qu'un certain Dominique Gosselin en grande forme... ;)

Pourquoi n'indiquez-vous pas le style de cette bière? : Parce qu'il n'y en a pas, tout simplement. Chaque bière collaborative pour nos cinq lancements a été conçue en visant des saveurs précises et non un style imposé par la tradition. Des ingrédients (types de malts, de houblons) et des méthodes (empâtage, fermentation, etc.) qui ne se côtoient presque jamais ont été juxtaposés afin de construire des profils aromatiques, des saveurs et des fins de bouche harmonieuses. En espérant que vous apprécierez! :)


22 sept. 2013

La nouvelle vague des bars à bières de Tokyo - 2e partie

Pour lire les premiers articles de ce guide de voyage brassicole sur le Japon, cliquez ici.


Normal qu'on ait soif après avoir regardé, ébahis, ces Japonais attriqués en rockabillies danser approximativement au son tonitruant de musique américaine des années '50 dans le parc de Yoyogi. Heureux hasard, la scène brassicole de Tokyo comporte maintenant une variété étonnante d'établissements où il fait bon se divertir les papilles. Voici donc davantage de bars à bière de spécialité qui ont vu le jour dans la capitale dans les cinq dernières années.

Brimmer Brewing, près de la station Omotesando

Sans aucun doute un des bars à bière de qualité les plus étranges de Tokyo, ce 'salon de dégustation' de la petite Brimmer Brewing (prononcez Bu-ri-me Belu-ing pour vous faire comprendre auprès des amateurs japonais) est en réalité... un conteneur! Installé comme si de rien n'était sur le bord d'un trottoir, comme tout bâtiment commercial habituel, on peut y déguster généralement trois ou quatre bières de ce microbrasseur aux allégeances britanniques. Lorsque la température le permet, on peut même monter sur le toit du conteneur afin de s'y asseoir sur la 'terrasse'.  Situé en plein centre du quartier commercial haut de gamme d'Omotesando, voici un arrêt loufoque qui risque d'être mémorable l'espace d'un verre ou deux.

Ant'n Bee, près de la station Roppongi

Surprenante découverte ce minuscule bar de sous-sol dans le quartier dévergondé de Roppongi. La sélection intelligente de ji-biru représente une variété de styles, souvent de microbrasseries réputées et le service amical et efficace aide à effacer le stress qui peut nous atteindre à pénétrant l'endroit; on croirait effectivement tomber sur un bar privé pour personnes qui ne veulent pas se faire déranger. En bout de ligne, c'est l'impression que nous gardons du Ant'n Bee en y ressortant, même si visuellement rien n'est fait pour attirer la clientèle. L'expérience gustative et humaine est vraiment d'une qualité supérieure.

Pub Edo, près de la station Tokyo

Propriété de la très bonne brasserie Swan Lake de la préfecture de Niigata, ce bar jazz plus élégant que la moyenne des établissements brassicoles nippons fait tout pour vous impressionner: beaux verres ballon sans pied, longue ardoise de bières maison de grande qualité, liste alléchante de fûts invités de partout au Japon, noms de chaque brasseur écrit aux côtés de sa bière en vedette, piano en sourdine, bouchées raffinées à se mettre sous la dent... et des prix qui reflètent cet aura de luxe décontracté. Seul bémol, relié à ces prix d'ailleurs: les bières fortes de Swan Lake sont excessivement chères ici. Mais ce quartier à côté de Tokyo Station est réputé pour être très dispendieux, alors on s'y fait, le temps d'un verre ou deux.

Devil Craft, près de la station Kanda

Les deep-dish pizzas originaires de Chicago font courir les expatriés vers ce bar à trois étages étroits; il faut d'ailleurs réserver à tout coup pour espérer y trouver un siège ou une table à laquelle s'installer. Plusieurs microbrasseries américaines y offrent des bières en fût, des états de la côte ouest plus souvent qu'autrement. Les conditions des bières décevaient à l'occasion à notre passage (gazéification parsemée mais piquante, toutes les bières avaient le même corps, peu importe leur taux de sucres résiduels et leur teneur en alcool), mais la sélection et la qualité de la pizza nous donne le goût de retourner à chaque visite dans le quartier. Astuce: si vous n'avez pas réservé et que la foule vous oblige à boire une pinte debout dans les escaliers entre les étages, sachez que le Kura Kura, un très bon bar à ji-biru, se trouve à quelques pas du Devil Craft.

Himalaya Table, près de la station Kanda

Qu'est-ce qu'un excellent restaurant népalais et la scène microbrassicole japonaise ont en commun? Le rêve d'un couple, tout simplement. Ici, sous une tête de chevreuil entouré de larges lettres illuminées épelant le mot B-E-E-R, vous pouvez accompagner votre piquant poulet tandoori d'une dizaine de bières japonaises en fût de bon calibre. Un repas rare à Tokyo et une alternative fort inspirante pour ceux qui ne sont pas venus au Japon pour manger des deep-dish pizzas à l'américaine...


Lors du prochain billet, nous vous présenterons les adresses de la mégalopole où tout a commencé. Nous vous présenterons les classiques de la ji-biru de Tokyo!

18 sept. 2013

Ma Jungle, collaboration avec Le Trou du Diable

Lors de nos lancements de livre de l'automne, nous vous présenterons cinq bières de notre cru, bières qui ont été conçues selon quelques principes évoqués dans "Les saveurs gastronomiques de la bière". Chaque bière a été créée en collaboration avec un maître-brasseur québécois de renom. Voici la troisième que nous pouvons vous présenter:


Ma Jungle

 Cette bière se veut une épopée tantôt venimeuse, tantôt rafraîchissante. Une seule chose est certaine: elle forcera vos papilles à se tenir sur leurs gardes tout en écarquillant votre esprit gustatif.

Inspiration: En gastronomie, il est fréquent qu'un plat communique un arôme qui ne se retrouve pas en bouche, une fois la dégustation amorcée. Cette bière est issue de ce concept. Imaginez donc un yogourt nature sur lequel repose une salade de fruits tropicaux. En approchant votre nez de la coupe, vous percevrez surtout les fruits. En prenant une bouchée sur les côtés, vous goûterez au yogourt nature. Les deux seront harmonieux même s'ils ne partagent pas le même profil gustatif du tout. Nous prétendons que le même coup de théâtre peut être réussi dans l'univers de la bière. :)

Le processus créatif: Cette bière est issue de discussions avec André Trudel, maître-brasseur du Trou du Diable. Le travail a ensuite été effectué de main de maître par plusieurs membres de l'équipe du Trou du Diable (notamment Micho dans la salle de brassage et Marylou pour la culture en laboratoire des lactobacilles). Et ça ressemble à quoi cette bière? En quelques mots, vous aurez droit à un parfum qui fait croire à une Pale Ale houblonnée généreusement de cultivars du Nouveau Monde mais à des saveurs issues entièrement du monde des bactéries acidifiantes. Les deux seront coupés l'un de l'autre de façon nette, tout en révélant une surprenant harmonie lorsque le nez du dégustateur conversera avec ses papilles.

Flaveurs dominantes: Poire jaune, noix de coco, agrumes, yogourt nature

Couleur: Jaune paille voilée

Alcool: 3%

Ingrédients dominants: Lactobacilles, flocons de riz, malt Pilsener, houblon Calypso

Amertume: Inexistante!

Sucres résiduels: 1,4 degrés Plato (bière sèche)

Acidité: pH de 3,7 (relevée, sans être de l'intensité d'un lambic traditionnel, par exemple)

Pourquoi n'indiquez-vous pas le style de cette bière? : Parce qu'il n'y en a pas, tout simplement. Chaque bière collaborative pour nos cinq lancements a été conçue en visant des saveurs précises et non un style imposé par la tradition. Des ingrédients (types de malts, de houblons) et des méthodes (empâtage, fermentation, etc.) qui ne se côtoient presque jamais ont été juxtaposés afin de construire des profils aromatiques, des saveurs et des fins de bouche harmonieuses. En espérant que vous apprécierez! :)

16 sept. 2013

Les lancements de notre coffret 'Les Saveurs gastronomiques de la bière'


Sans plus tarder, voici les dates des cinq lancements de notre coffret de deux tomes intitulé Les Saveurs gastronomiques de la bière.

-Samedi, 5 octobre, aux Brasseurs du Temps, à Gatineau (avec méchoui des plus cochons) 
-Samedi, 12 octobre, au Bateau de Nuit, à Québec (avec accords moléculaires signés Vlad Antonov)
-Dimanche, 13 octobre, au Trou du Diable, à Shawinigan (avec accords luxueux signés Franck Chaumanet, chef du TDD)
-Mercredi, 16 octobre, au Vices et Versa, à Montréal (avec ardoise-bière décadente)
-Samedi, 19 octobre, au Siboire, à Sherbrooke (soirée de la mer)

Les détails de chaque lancement vous seront communiqués sous peu. C'est aussi à chacun de ces lancements que vous découvrirez les bières gastronomiques que nous avons conçues en collaboration avec certains des brasseurs les plus réputés du Québec:

Pour de plus amples informations à propos de ce nouveau guide épicurien des nôtres, veuillez visiter cette page où on peut même visionner une superbe vidéo présentant l'oeuvre.

Au plaisir de vous rencontrer à un, ou même plusieurs, de ces soirées de lancement!


11 sept. 2013

Si on n'aime pas une bière, c'est souvent de notre faute...

C'est un grand moment de dégustation. Paul a reçu une bouteille d'un supposé "Grand Cru" d'un ami revenant de Californie et c'est aujourd'hui qu'il la débouche. Avec des amis, il la dégustera dans la joie et l'allégresse. Du moins, c'est ce qu'il avait prévu faire. Voyez-vous... une fois les lèvres plongées dans le liquide, il devient immédiatement perplexe. Une, deux, trois petites gorgées chacun, puis c'est l'hécatombe dans le groupe. "Bien moi, elle me déçoit vraiment"... "Elle est bof, mais sans plus"... "En tout cas, elle n'est pas aussi bonne que X"..."C'est la première fois que j'y goûte, mais je ne comprends vraiment pas ce que les autres y trouvent??"... Des répliques qui s'empresseront de se retrouver sur un forum internet, bien évidemment.


La bière en bouteille est fragile, c'est bien connu. Outre le travail de la brasserie (brassage, embouteillage, distribution, etc.) et celui du détaillant (conditions d'entreposage), il reste que le dégustateur de bière demeure plus souvent qu'autrement responsable d'une partie importante de son expérience gustative. Eh oui, c'est souvent de notre faute si on n'aime pas une bière. Et pourquoi donc? Voici quelques pistes qui pourraient aider à trouver la cause de cette insatisfaction:

Est-ce que votre palais était en état d'éveil complet?
En d'autres mots, aviez-vous mangé, ou même bu, quelque chose avant de déguster votre bière qui aurait pu influencer vos perceptions? Idéalement, il faudrait que le palais ait été nettoyé par l'eau et/ou la salive pendant au moins une bonne heure (sinon plus, en cas de repas aux saveurs prononcées) avant une dégustation sérieuse. Certains disent que le meilleur moment d'une journée pour déguster est l'avant-midi. Nous ne sommes pas vraiment d'accord, pour plusieurs raisons, et préférons vous suggérer de déguster lorsque votre salive aura repris le contrôle complet de votre palais et de vos papilles. 

Solution facile: si c'est la première fois que vous dégustez la bière prisée en question, donnez-lui une chance et consommez-la en début d'apéro, là où votre palais risque d'être bien frais. De plus, c'est habituellement à ce moment que votre faim commence à vous tenailler. Vos sens de l'odorat et du goût devraient donc être en état d'alerte maximal.

Avez-vous utilisé un verre adéquat?
Une bière d'inspiration belge, à la gazéification très active (au-delà de 3 volumes de CO2), ne se comporte pas aussi bien lorsqu'elle est servie dans un verre à la base trop étroite, devenant furieusement mousseuse. D'autres bières, à la gazéification douce, deviennent plate rapidement dans un verre trop évasé (un calice, par exemple). 

Solution facile: se munir de verres INAO et ensuite verser tranquillement afin de témoigner de la vitesse à laquelle la mousse se forme.


Avez-vous versé toutes les levures dans le verre?
Certains types de bière demandent à être servies avec la lie (la Weissbier allemande, par exemple). D'autres gagnent en raffinement si on laisse décanter la levure en réfrigérant la bouteille en position debout pendant plusieurs heures avant de l'ouvrir. Un trop plein de levures dans le verre pouvant masquer certaines subtilités de la bière, vaut mieux procéder avec caution avec une bière qui est supposée être si géniale.

Solution facile: versez tranquillement votre bière dans le verre en observant non seulement la formation de mousse, mais aussi la clarté du liquide. Lorsque les levures commencent à couler dans le verre, arrêtez immédiatement de verser. Vous pourrez toujours les rajouter par la suite une fois avoir goûté au résultat sans levures.

Avez-vous servi la bière à une température qui la met en valeur?
On sait tous qu'une bière trop froide peine à libérer ses propres arômes et qu'une bière trop chaude peut paraître plus lourdasse qu'elle l'est à température optimale. S'agit de prévoir son coup un peu, surtout si nous sommes en présence d'un supposé grand cru!

Solution facile: avoir un petit cellier à température contrôlée ou sortir votre bière du réfrigérateur une bonne demie-heure avant de la servir.

Aviez-vous bu une bière tout juste avant? Si oui, était-elle d'intensité similaire ou plus relevée?
Une mauvaise séquence en dégustation peut réduire un grand cru potentiel en bière dont on ne se souviendra presque pas le lendemain. Il est donc important de penser au positionnement de cette bière en dégustation afin de lui donner les meilleures chances de réussir. 


Solution facile: ne procédez pas par incréments d'intensité. Votre palais ne ferait que s'habituer au niveau d'intensité de la bière précédente et vous risquez de percevoir la bière du moment comme étant beaucoup plus délicate qu'elle ne l'est vraiment. Faites donc vos dégustations en vous assurant que chaque nouvelle bière suit une bière qui lui était passablement différente. Vous venez de boire un Stout bien charnu? Vous pouvez passer, après vous avoir rincé le palais, à une Saison, une brune sure, etc. Bref, à une bière qui ne jouera pas dans les mêmes plate-bandes gustatives (sucrées, rôties, amères) du Stout. Elle se démarquera plus facilement ainsi.

Est-ce que votre échantillon était de volume suffisant pour le type de bière en question?
Une bière à intensité relevée ne nécessite pas un grand nombre de gorgées avant de pouvoir identifier ses flaveurs dominantes, mais une bière délicate, telle une Kölsch, une Bitter, une Tmavy, mérite de grandes gorgées puisqu'elle est conçue pour ne révéler ses nuances que petit-à-petit tout en étanchant la soif. Il serait injuste de juger une telle bière en s'y trempant les lèvres que deux ou trois fois.

Solution facile: en dégustation avec des amis, assurez-vous que vous avez un volume respectable pour chaque bière en fonction de son intensité. 660ml de Double IPA peut bien servir à 6-7 personnes, mais la même quantité d'une Helles ne devrait pas être séparée en bien plus que 3-4 personnes. 

Aimez-vous vraiment tous les styles de bière?
La question qui tue, hein? Soyez conscients que la bière possède l'éventail de flaveurs la plus vaste de tous les alcools de la planète. De chocolat à vinaigre de vin, de conifères aux fleurs, presque tout est possible grâce au merveilleux amalgame de malts, houblons, eau et levures. Se peut-il que vous n'aimez tout simplement pas quelques arômes dans la bière en question? Personne ne nous oblige à tout aimer de toute façon, n'est-ce pas?

Tout compte fait, il est évidemment possible qu'une bière réputée ne vous plaise pas et que la responsabilité repose sur le détaillant qui entrepose le tout ou sur la brasserie qui conçoit la dite bière. Mais au moins, au moment fatidique, si vous avez pris soin de vous offrir une expérience gustative optimale, vous serez mieux armés pour déterminer la raison avec laquelle la dite bière est si appréciée... des autres. ;) 

8 sept. 2013

La nouvelle vague des bars à bière de Tokyo

L'îlot du Goodbeer Faucets, à Tokyo

Depuis à peine cinq ans, la quantité de bars spécialisés en bière de qualité a explosée dans la capitale japonaise. Alors qu'à notre premier séjour en 2007 on pouvait compter sur les doigts de deux mains les établissements en ville servant de la ji-biru, ou bière de microbrasserie locale, il faudrait aujourd'hui faire appel à un groupe complet de salarymen attendant sur un coin de rue pour pouvoir peut-être tous les compter. Commençons donc le survol de nos coups de coeur de Tokyo par ces adresses qui ont propulsé la mégalopole parmi les rangs des villes brassicoles les plus alléchantes au monde. Commençons par la nouvelle vague des bars de ji-biru tokyoites:

Goodbeer Faucets, près de la station Shibuya

Près de cette station où des milliers de personnes traversent la rue à chaque minute(!) sous les douzaines de gigantesques écrans publicitaires lumineux se trouve ce bar des plus impressionnants. Son service attentif et courtois, quoique normal pour le Japon, sied à merveille les lieux aux allures hyper-modernes avec ses écrans avec menu de bière déroulant encastré dans les murs, ses contrôles de température sur chaque ligne de fût avec cadrans biens en vue et son superbe menu de fûts. Celui-ci comprend d'ailleurs plusieurs bières rares, de microbrasseries rarement présentes dans la capitale, ainsi que de brasseries talentueuses, en plus de bières maison (la gamme Nide) brassée par la souvent excellente Baird's. On a besoin de plusieurs soirées dans le même séjour afin de déguster les offrandes les plus alléchantes du moment.

Craftheads, près de la station Shibuya

On ne sait pas trop initialement à quoi s'attendre lorsqu'on descend les escaliers vers la porte du Craftheads. Il y a des fûts vides partout autour, de l'écriture en anglais sur le tableau donnant sur la rue et on croit entendre du Janis Joplin jouer à tue-tête tout en bas. La vue de la centaine de bourbons différents derrière le bar confirme le lien marqué avec les États-Unis et la liste de bières importées... décroche la mâchoire des voyageurs même les plus aguerris. En effet, ce petit bar aux allures de bunker en béton stocke plusieurs millésimés  d'américaines très réputées (Alesmith, Three Floyd's, Stone, etc.), une quinzaine de fûts de qualité également (autant japonais qu'américains) dans une atmosphère décontractée où l'on peut casser la croûte... avec des plats à l'américaine. Malgré tout ça, difficile d'avoir une conversation avec les serveurs et serveuses qui eux semblent uniquement à l'aise en japonais. Le plus gros verre utilisé étant de 350ml, l'endroit devient cherrant puisque ces prix sont relativement les mêmes que ceux des autres bars spécialisés au centre-ville avec des verres de format standard, mais lorsqu'on aperçoit des bijoux tels Ballast Point Sculpin et Stone Ruination en fût... eh bien, on s'y fait joyeusement.

Harajuku Taproom et Nakameguro Taproom
près des stations du même nom

Les bars affiliés à la brasserie Baird's sont maintenant nombreux dans la capitale et les deux ci-haut valent chacun leur détour. Le premier parce qu'il est très facile d'accès dans le centre-ville (la rue Takeshita en sortant de la station Harajuku est un haut-lieu des magasins thématiques pour jeunes filles aimant se déguiser en poupées étranges...) et le deuxième parce qu'il attire une clientèle très ouverte; on y voit d'ailleurs un grand nombre de familles, ce qui demeure rare dans les établissements brassicoles du Japon. La qualité des bières de cette microbrasserie de Numazu est souvent élevée, surtout dans les bières à l'anglaise. Nous parlerons davantage de Bryan Baird, marié à une Japonaise, et de ses bières dans l'article sur les brasseries autour du Mont Fuji, là où il brasse ses nombreuses créations.

Watering Hole, près de la station Shinjuku

Encore une fois, on se sent dans un bar à bière aux États-Unis ici. On y trouve plein d'étiquettes de bières américaines parmi les japonaises sur les murs et les serveurs portent des t-shirts de Pliny The Elder et autres classiques de la côte ouest (la majorité des importations de microbrasseries américaines au Japon proviennent de la côte ouest, pour des raisons évidentes de proximité). Cependant, le service très efficace, informé et poli transpire le Japon autant que l'ardoise parfois débordante de raretés japonaises. Tout comme les estaminets présentés dans le reste de ce billet, il y a ici souvent trop de choix pour un seul foie!

La semaine prochaine nous continuons notre présentation des meilleures adresses de la scène brassicole tokyoite en vous amenant prendre une bière, entre autres, dans un conteneur... Kampai!


4 sept. 2013

Ma Forêt, collaboration entre la Brasserie Dunham et Les Coureurs des Boires

Lors de nos lancements de livre de l'automne, nous vous présenterons cinq bières de notre cru, bières qui ont été conçues selon quelques principes évoqués dans Les saveurs gastronomiques de la bière. Chaque bière a été créée en collaboration avec un maître-brasseur québécois de renom. Voici la deuxième que nous pouvons vous présenter:

 Ma Forêt
Bière d'après-chasse, conçue pour ceux qui aimeraient porter la chemise carreautée en tout temps, sans jamais avoir peur de perdre des yeux leur cible: avoir du plaisir

Inspiration: Forêt laurentienne; matinée en camping ou journée de chasse

Flaveurs dominantes: conifère, bois, terre, seigle, caramel

Couleur: Rousse

Alcool: 2,5%

Ingrédients dominants: Malt Cararye, flocons de seigle, houblon Chinook. Aucune pousse de conifère ou autre adjuvant 'de la forêt' n'a été utilisé. Les ingrédients typiques de l'univers de la bière ont tout ce qu'il faut pour répliquer une forêt...

Amertume: 30 IBU (relevée pour ce faible taux d'alcool) 

Sucres résiduels: 2,5 degrés Plato (assez généreux)

Le processus créatif: Chaque collaboration est le fruit de discussions entre nous et la brasserie hôte (dans ce cas-ci, Dunham). Nous proposions une séquence de flaveurs à atteindre et quelques ingrédients clés qui, selon nous, nous aideraient à viser dans le mille. Dans ce cas-ci, Eloi Deit, maître-brasseur de la Brasserie Dunham, y est allé de recommandations de son cru puis s'est mis à monter la recette complète en fonction de son équipement de brassage.

Pourquoi n'indiquez-vous pas le style de cette bière? : Parce qu'il n'y en a pas, tout simplement. Chaque bière a été conçue en visant des saveurs précises et non un style imposé par la tradition. Des ingrédients (types de malts, de houblons) et des méthodes (empâtage, fermentation, etc.) qui ne se côtoient presque jamais ont été juxtaposés afin de construire des profils aromatiques, des saveurs et des fins de bouche harmonieuses. En espérant que vous apprécierez! :)