30 juin 2012

Des bières de Blaugies, Nøgne Ø et Hook Norton maintenant disponibles en importation privée

Importations Privées Bièropholie nous présente encore une fois l'opportunité de remplir nos celliers de produits fort intéressants, de provenance et de styles divers. Cette fois-ci, une brasserie de la campagne wallonne, une microbrasserie norvégienne aux allures d'une brasserie de la côte ouest américaine et une britannique classique. Si vous avez de la difficulté à arrêter votre choix sur une ou deux bières, voici nos habituels commentaires sur chaque produit afin de vous aider dans cette tâche des plus ardues! 


Brasserie de Blaugies, à Dour (Belgique) 

Une petite brasserie familiale de la campagne du sud de la Belgique (tout près de la frontière française, en fait) qui concocte uniquement des bières rustiques. Dans chacun de leurs produits, on peut presque s'imaginer les grands champs et le soleil plombant sur les bottes de foin! 

La Moneuse (8%) 
Une Saison traditionnelle, mais forte, munie de malts pâles qui émulent la paille, de houblons herbacés et légèrement amers et de notes fermentaires bien rustiques.

Saison d’Épeautre (6%) 
Une autre Saison traditionnelle, très effervescente, fruitée et comblée d'esters de gomme balloune, plongeant dans une finale sèche et boisée.

Bière Darbyste (5,8%) 
Le jus de figue utilisé pour renflouer le profil aromatique de cette bière se colle aux agrumes et la paille, alors que les céréales croquantes et la sècheresse finale s'affairent à compléter une création campagnarde surprenante.

Moneuse Spéciale Noël (8%) 
Une autre bière très rustique, remplie de notes de grange, de foin et de terre; la signature maison, quoi. Houblons herbacés et esters fruités créent une certaine diversité et rappellent que cette Moneuse Spéciale n'est pas une belge de Noël sucrée et liquoreuse comme il est souvent le cas.


Nøgne Ø, à Grimstad (Norvège)


Puisqu'il y a non moins de 20(!!) bières différentes de cette norvégienne de grand calibre dans la présente commande, nous avons choisi de vous les présenter en trois catégories. En espérant que cela vous aide davantage: 

Bières délicates et désaltérantes 

Wit (4,5%) 
Une blanche belge classique, douée de sa coriandre et de son écorce d'orange amère. Authentique et rafraichissante.

Bitter (4,5%) 
Une Bitter anglaise non filtrée et plus houblonnée que la moyenne, partageant des saveurs boisées, terreuses et légèrement fruitées.

Brown Ale (4,5%) 
Un caramel de noisette sur du pain rôti. Ou, si vous préférez, une belle Brown Ale un peu plus charnue que la moyenne, mais demeurant très facile à boire du haut de ses 4,5% d'alcool.


Bières charnues et expressives 

Brun (6%)
Une ale brune d'inspiration belge, avec ses angles de raisin sec, de chocolat et de caramel. Presqu'une Dubbel!

Pale Ale (6%) 
Une Pale Ale rafraichissante, dotée de houblons citronnés et floraux (le cultivar Centennial est entre autres utilisé) qui dirigent le palais vers une amertume bien satisfaisante.

Saison (6,5%) 
Une Saison norvégienne qui sait construire les notes de paille et de grange endémiques aux Saisons wallonnes, en plus de rajouter quelques esters fruités et des houblons herbacés judicieusement placés.

Porter (7%) 
Les malts torréfiés produisent des flaveurs de cacao qui surmontent des fruits rouges et un houblon herbacé. Ce Porter est relativement facile à boire malgré ses 7% d'alcool.

Imperial Brown Ale (7,5%) 
Des sucres résiduels rappelant le caramel et les noisettes approchent le territoire de l'umami tout en se glissant dans un houblonnage gazonné, résineux. Élégante, pleine de saveurs sans jamais être trop lourde.

India Pale Ale (7,5%) 
Des feuilles fraîches, des oranges et des pêches dominent les malts caramel, menant vers une belle amertume résineuse et boisée.

India Saison (7,5%) 
Une collaboration avec l'australienne Bridge Road, houblonnée d'ailleurs de cultivars de cette contrée (le Stella et le Galaxy). Ne l'ayant jamais croisée, mais connaissant la qualité des produits de la maison, nous nous attendons à rien de moins qu'une Saison à la base authentique mais aussi savamment houblonnée que leur India Pale Ale.

Tiger Tripel (9%) 
Plus forte en alcool que les autres de cette catégorie, certes, mais tout de même élégante, évitant les excès. Fruitée, herbacée et légèrement phénolique, c'est une Tripel dans les règles de l'art.



Bières chaleureuses et intenses

#100 (10%) 
Une bière gargantuesque avoisinant les Barley Wines à l'américaine. Des confitures de petits fruits et des houblons floraux et citronnés menant vers une amertume sincère et langoureuse. Quelques malts torréfiés aux angles chocolatés et caramélisés font pousser un corps riche. Ouf.

Imperial Stout (9%) 
Une grande noire complexe, pleine de saveurs de chocolat noir, de caramel et de vanille, diversifiée par des notes citronnées et rôties. Un chef d'oeuvre, même lorsque considérée parmi la longue liste d'Imperial Stouts conçues ces jours-ci par les microbrasseries avides de saveurs intenses.

Sunturnbrew (11%) 
Un Barley Wine fumé muni d'un corps douillet, alliant des flaveurs de dates medjool, de caramel, de bois et de tourbe. Un délice, surtout en robe de chambre...

Sunturnbrew Bourbon Barrel (11%) 
La version vieillie en fûts de bourbon semble présenter une certaine acidité en finale selon notre ami auteur Joris P. Pattyn. À essayer si on préfère une touche de bourbon dans nos bières liquoreuses.

Imperial Stout Cognac (9%) 
Vieillie 1 dans des barils de chêne ayant préalablement contenu du Cognac... Difficile d'y résister lorsqu'on connait la qualité de la version régulière, mais mieux vaut essayer la Imperial Stout sans vieillissement en barriques si c'est votre première expérience avec cette brasserie.

#500 (Imperial IPA) (10%) 
Une Imperial IPA pour amateurs de houblons sans retenu. Du haut de ses 100 IBUs, elle ne laisse aucune papille sur son appétit. Une bière qui prouve que les brasseries de la côte ouest n'ont pas le monopole des grandes bières hyper-houblonnées.

Two Captains Double IPA (8,5%) 
Une autre Imperial IPA, cette fois-ci l'oeuvre d'un brasseur norvégien gagnant d'un concours. Si vous êtes en manque de houblons résineux et fruités, vous devriez être capables de survivre un certain temps avec cette Two Captains!

Red Horizon (17%) 
Une gigantesque bière, liquoreuse et sans compromis, fermentée avec une levure à saké japonais. Très fruitée, munie d'un sucre lourd rappelant le caramel et la réglisse, s'allongeant sur un alcool langoureux, piquant.

Imperial Rye Porter (9%) 
Une nouvelle collaboration avec l'excellente Terrapin Brewing, de Georgie. Les deux brasseries manient les malts torréfiés avec aplomb, alors nous nous attendons à une bière très goûteuse, avec beaucoup de caractère chocolaté, épicé par le caractère particulier au seigle. Très excitant comme projet! 


Hook Norton, à Banbury (Angleterre)

Une brasserie régionale relativement importante en Angleterre, située à peu près à mi-chemin entre Londres et Birmingham, qui produit des bières anglaises dans la plus pure tradition depuis le milieu du 19e siècle. Ce sont donc des bières qui se veulent toutes faciles et agréables à boire à la pinte et probablement ennuyantes à boire en échantillon de quelques onces dans un ballon de brandy...

Double Stout (4,8%)
Malgré le nom qui porte à anticiper une bière riche et corpulente, il faut plutôt s'attendre ici à un stout relativement sec aux malts généreusement toastés et dont le rôti évoque sans gêne le chocolat. Savoureuse tout en étant facile à boire.

Twelve Days (5,5%)
Même si ses 5,5% ne vous intimideront pas, cette twelve Days est la bière de Noël de la maison. De sa robe brunâtre émane des connotations tantôt sucrées, tantôt terreuses, mais toujours franches en malt aux teintes de noisettes.

Haymaker (5%)
La Haymaker, un classique de Hook Norton, est la Bitter forte de la gamme. Ses esters fruités et seshoublons floraux sont livrés au sein d'un liquide plus effervescent que le Bitter type.

Old Hooky (4,6%)
Ce Bitter plus modéré que la Haymaker possède pourtant autant, sinon plus de personnalité, dévoilant une levure aux notes de pain ardentes qui vient amadouer les houblons terreux en finale, ces deux protagonistes ne volant jamais la vedette aux malts superbement toastés. Dans la version en cask du moins, les saveurs bien équilibrées sont supportées par une texture veloutée appréciable.

Hooky Gold (4,2%)
La 'p'tite blonde' de la maison est l'une des plus récentes de la gamme, sa sortie coïncidant avec la popularisation rapide des ales blondes légères et bien houblonnées en Angleterre maintenant en vogue lors des été britanniques. Nous avons là un bel exemple, véritable rayon de soleil grâce à un brillant équilibre entre une fine acidité, une amertume florale, gazonneuse et terreuse bien sentie ainsi qu'une minéralité presque salée.

Hooky (3,5%)
Malgré son statut de bière de soif par excellence, cette Hooky ne s'en laisse pas imposer avec ses malts élégamment toastés et subtilement caramélisés qu'assèchent une eau bien minérale qui accentue des houblons feuillus efficaces.

27 juin 2012

La bière, de plus en plus complice de la haute gastronomie

Le Gramercy Tavern, restaurant étoilé Michelin en plein centre de Manhattan, 
possède une superbe carte de bière 

Quelques évènements ces derniers mois, comme l'Hivernale des Brasseurs de Montréal et notre Soirée des Grands Crus à Sherbrooke, ont décidé d'élever la boustifaille offerte en accompagnement du décadent choix de bières à un niveau avoisinant celui des grandes tables. Évidemment, le défi se voulait de taille puisque chaque établissement ne bénéficiait pas d'une cuisine et d'un équipement idéal pour de telles acrobaties culinaires, laissant le poids du succès des plats entre les mains habiles des chefs invités. Malheureusement, peu de restaurants d'envergure en Amérique listent des bières de calibre pour accompagner leurs mets raffinés. Pourtant, en Belgique, il y a longtemps que quantité de restaurants ne se gênent pas pour mettre en valeur les excellentes bières du pays aux côtés des créations culinaires locales. Normal, l'univers de la bière contient des saveurs (le rôti des céréales, par exemple) qu'aucun autre alcool peut servir afin de construire un accord.

Tout récemment, le Brouhaha et son chef Max O'Leary ont fait équipe avec l'importateur Éric Michaud afin de nous concocter un menu haut en saveurs. Six services aussi savoureux que complexes étaient mariés à des bières de The Kernel et de Hardknott, toutes deux britanniques, obtenues en importation privée. Un exemple:

Tataki de magret de canard, sauce molé à l'amande fumée et sésame, panais frits et ciboulette chinoise, servie avec la Imperial Brown Stout London 1856, de la brasserie The Kernel

Bien que peu commun au Québec, ce phénomène semble prendre de l'ampleur dans des restaurants haut de gamme de l'Occident. Dernièrement, nous avons eu la chance de parfaire nos papilles sur Manhattan, là où plusieurs tendances gastronomiques naissent. En plus de visiter des bars spécialisés aux menus ahurissants (les Ginger Man et Rattle'n'Hum, entre autres, impressionnent toujours), nous avons visité quelques restaurants de renom. Dans plusieurs cas, leur sélection de bières aurait pu faire rougir même les meilleurs bars à bière du Canada et de plusieurs états américains...

Le Gramercy Tavern par exemple, dont le chef Michael Anthony a gagné le James Beard Award pour le meilleur chef à New York en 2012, propose une carte des bières vraiment pas piquées des vers. Il pousse même l'audace jusqu'à élaborer un menu bistro sur lequel figurent des accords imposés avec des bières de grande qualité:


Signe que cette tendance a tout pour devenir bien plus qu'un feu de paille, le Eleven Madison Park, restaurant figurant dans le Top 10 de la liste des meilleurs restaurants du monde (rien de moins!), signe aussi une carte de bières des plus alléchantes. Qui plus est, leur sommelier peut même vous suggérer  des bières avec n'importe quel service du menu de dégustation, nous proposant une J.W. Lee's Harvest Ale 2001, un vin d'orge anglais tout en caramel et en confiture de fruits, avec un plat à base de foie gras au torchon. Si un restaurant de ce calibre (3 étoiles Michelin, une des plus grandes distinctions possibles sur la planète culinaire) s'aventure dans ce territoire peu exploré, nous osons espérer que la vague rattrapera les meilleures tables de nos contrées sous peu. Il nous semble qu'il serait combien plaisant de pouvoir choisir une Saison du Tracteur avec le ceviche de pétoncles, pamplemousse et shiso du Club Chasse et Pêche, ou une Simple Malt Imperial Stout avec la macreuse de boeuf et sa sauce aux pleurotes du Clocher Penché! Après tout, les meilleurs artisans brassicoles méritent de voir leurs produits côte-à-côte avec ceux d'autres artisans du monde agro-alimentaire. 

25 juin 2012

Guide brassicole belge - Bruges

Bruges appartient au club sélect de ces petites villes qui sont des musées à ciel ouvert. Des Dubrovnik, Venise et autres Mont-St-Michel où en haute saison, on trouve plus de touristes caméra à la main que de véritables citoyens locaux. Il y a évidemment des pour et des contre à une telle situation, mais toujours est-il que pour l’amateur dont la passion pour la bière n’est pas vécue aussi intensément par ses compagnons de voyage, Bruges constitue une destination facile. Facile de s’y rendre, facile de convaincre nos comparses que nous n’y allons pas exclusivement pour la bière (essayez d’en faire autant avec les monastères trappistes) et facile de trouver des activités connexes dignes d’intérêt et photogéniques de surcroît.

Alors, après vous être perdus dans les dédales étroits de celle qu’on surnomme la Venise du Nord en raison de ses charmants canaux qu’arpentent moult gondoles, où nous conseillons-vous d’aller faire le plein de bonheur liquide ?

‘t Brugs Beertje (Kemelstraat 5) Sans contredit le pub phare de Bruges auprès des amateurs, l’ourson de Bruges possède la plus belle carte et le service authentique digne des cafés bruns de la campagne belge. Plus de trois centaines d’étiquettes sont offertes dans ce haut-lieu de la bière belge. C’est évidemment la meilleure adresse pour attraper une bouteille rare. La tenancière, Daisy, est légendaire pour son sourire contagieux et son sens de la répartie. Elle vaut le détour à elle seule.



Staminee de Garre (De Garre 1) Sis au fond d’une ruelle d’une improbable étroitesse, Staminee de Garre attire bien des touristes, mais a tout du pub d’initiés où l’on s’imagine facilement les échanges houleux entre philosophes qui devaient y prendre place jadis. L’endroit est étonnamment petit, mais bourré de caractère. Un escalier escarpé à souhait nous mène à un deuxième étage plus que nécessaire. Bien que la carte propose une centaine de bouteilles, les gens y viennent pour essayer la bière maison brassée par Van Steenberge : une espèce de Tripel mieux équilibrée que la trop chaleureuse Piraat de la maison. La bière maison est au contraire un véritable nuage qui tapisse le palais de sa soyeuse texture. On la serre dans son propre verre avec quelques cubes de fromage bienvenus.





Brasserie Cambrinus (Philipstockstraat 19) Quelques pas au nord-est du square principal, la Brasserie Cambrinus se montrait particulièrement populaire auprès des touristes anglais venus assister à un match de foot entre leur équipe et celle de Bruges. L’immense bar qui sépare la grande salle principale en deux est fort attrayant et bien efficace pour maximiser les places assises. La popularité de l’endroit n’empêche toutefois pas certains buveurs de se parquer carrément devant la porte avec leur bière. Côté menu, l’endroit a l’avantage d’offrir une cuisine belge digne de ce nom, laquelle est accompagnée par une excellente carte des bières munie de plusieurs centaines de bouteilles. Si la profondeur de la carte n’est pas celle du ‘t Brugs’ beertje, la quantité est assurément comparable.



Plusieurs autres endroits peuvent valoir le détour selon vos intérêts.



Les fines gueules apprécieront sans doute la cuisine fort réputée du Den Dyver (Djiver 5) qui constitue, semble-t-il, l’une des meilleures tables de Bruges, tout en offrant une carte de bières digne de son pays hôte. Par contre, ceux qui avaient entendu grand bien de l’Erasmus (Wollestraat 35) – Erasmus est un hôtel/restaurant/bar à bières qui traînait autrefois une excellente réputation - feraient mieux de ne pas fonder de trop grands espoirs. Les bons jours de ce quartier général de jadis semblent malheureusement révolus et la carte de bières fait maintenant franchement pitié pour un établissement brugeois. On nous raconte aussi que Café Rose Red (Cordoeanierstreet 18), un pub typique juste à l’extérieur des sentiers touristiquement battus, vaut les quelques pas pour sa carte originale et mieux pourvue en importations.



Halve Mann (Walplein 26) – La seule brasserie de Bruges produit les bières de la Gamme Straffe Hendrik qui ont longtemps été sur les tablettes des détaillants québécois. Le site, dans le sud de la vieille ville, est agréable, pourvu d’un restaurant dont la terrasse jouit de l’ombre du grand fermenteur que l’on voit depuis la rue. Si vous rêviez de boire à l’ombre d’un fermenteur…

Ceux qui recherchent des bouteilles pour terminer la soirée à l’hôtel ou rapporter des souvenirs ont l’embarras du choix. En toute sincérité, les prix de Bruges, comme ceux de Bruxelles d’ailleurs, sont souvent deux fois plus élevés que ceux que l’on retrouve dans les magasins de campagne, les meilleurs desquels ont de surcroît une sélection nettement plus variée. Néanmoins, ces prix demeurent fort raisonnables au pauvre québécois habitué aux prix des belges importées de la SAQ. De bonnes options centrales qui possèdent quelques centaines de produits différents sont :

De Bier Tempel (Philipstockstraat 7) – simple, touristique et très belge, mais une valeur sûre si vous devez demander conseil

2BE (Wollestraat 53) – ostentatoire, mi-musée, mi-magasin, mais impressionnant



Bottle Shop (Wollestraat 13) – bien placé, simple et efficace


Bacchus Cornelius (Academiestraat 17) – au nord du centre de la ville, un peu moins touristique et tendant, il semble, à offrir quelques raretés que les autres magasins centraux n’auront peut-être pas.

20 juin 2012

La Belle Gueule Hefeweizen, de Brasseurs RJ, à Montréal


Peu de brasseries québécoises brassent et embouteillent une bière de blé d'inspiration allemande, préférant grandement se lancer dans les Witbiers belges et leurs effluves de graine de coriandre et d'écorce d'orange. En plus de combler une lacune sur le marché, Brasseurs RJ nous présente une version digne des brasseries bavaroises qui se spécialisent dans la confection de bières de blé. Une levure de la grande Weihenstephaner a été utilisée, peut-être bien la classique de la sublime Weihenstephaner Hefeweissbier (qui est aussi disponible dans la banque de levure Wyeast sous le nom "#3068") ou une bien autre tirée de la banque de levures de Weihenstephan. Qu'à cela ne tienne, nous avons peut-être affaires à la plus grande réussite de Brasseurs RJ depuis... la Coup de Grisou?

Style : Hefeweizen, aussi appelée Weissbier, Hefeweissbier ou Weizen. Autrement dit, une bière de blé allemande. Ce type de bière estivale se démarque des blanches belges entre autres parce que son profil fruité (banane, poire) et épicé (clou de girofle) provient du caractère fermentaire et non d'épices rajoutées, comme le veut la tradition belge.

Disponibilité : Elle vient tout juste d'apparaître sur nos tablettes. Espérons qu'elle y restera dans toute sa fraîcheur au moins tout l'été!

Le coup d’œil : Une mousse initialement généreuse se transforme en voile et demeure tout le long de la dégustation sur l'ambre voilé. À noter que la levure reste en suspension uniformément, autre caractéristique que les brasseurs et consommateurs bavarois recherchent pour ces bières de blé.

Le parfum : Un bouquet de banane et de coup de girofle est garni d'un soupçon d'orange et de terre. Le tout semble aromatiser un pain de blé bien généreux. Complexe et équilibré; c'est un arôme envoûtant!

En bouche : Le blé développe une certaine richesse sans jamais affubler le corps de lourdeur. Les mêmes notes qu'à l'arôme s'en donnent aussi à coeur joie, bien que l'axe de l'équilibre penche légèrement vers le clou de girofle et le blé terreux. Astuce : faites mousser vigoureusement en versant vos derniers millilitres dans le verre et croquez ensuite dans la mousse. La mousse d'une bonne Weizen est aussi délicieuse qu'un crémage à gâteau. ;)

La finale : Des houblons herbacés accompagnent les typiques esters de banane, mais c'est surtout le clou de girofle phénolique et le blé subtilement terreux qui se prélassent sur les papilles en fin de gorgée.

Accords : À part la traditionnelle Weisswurst bavaroise (saucisse de veau avec herbes et épices), la Weizen est habituellement très harmonieuse avec les poissons à chair blanche et les salades du jardin. Sans oublier plusieurs recettes créoles utilisant les bananes plantain!

Pourquoi est-ce un grand cru? : Premièrement, ce n'est pas une Weizen anémique diluée pour les masses en quête d'insipidité et nous en sommes très reconnaissants! Mais surtout, c'est l'équilibre et la richesse de toutes les flaveurs proposées qui rendent cette Weizen si exemplaire. Si vous ne connaissiez pas très bien les Weizens allemandes, vous pouvez maintenant dire avec assurance que vous en aurez bu une version authentique, embouteillée au Québec par surcroît!

Si vous avez aimé, essayez aussi : La Nativité Blonde, de Dieu du Ciel!, La Hefeweizen Naturtrüb, de L'Amère à Boire, la Denison's Weissbier (Ontario), la Schneider Weisse (Allemagne, SAQ), la Schneider Wiesen Edel-Weisse (Allemagne, SAQ) et la Hacker-Pschorr Weisse (Allemagne, SAQ).

18 juin 2012

Les pâturages brassicoles de la Lituanie - Terminologie


Tournez à droite si vous cherchez une chambre où vous reposer et... boire de la bière!

Si vous avez manqué le billet de présentation de ce guide de voyage brassicole sur la Lituanie, cliquez ici.

Bien qu'un homme de la campagne du nord-est vous dira qu'une 'vraie bière' commence à 8% d'alcool, quantité de brasseurs lituaniens s'efforcent aujourd'hui à brasser des 'vraies bières', ou plutôt des 'gyvas alus'. En d'autres mots, des bières, de fermentation haute ou basse, qui ne sont pas filtrées et pas pasteurisées. On ne peut nier le fait que plusieurs brasseurs du nord de la Lituanie brassent toujours des bières pour ces hommes virils, des bières fortes vendues d'ailleurs en bouteilles de plastique de deux litres(!), mais aujourd'hui nombre de brasseurs s'éloignent de ce créneau en se concentrant sur des bières agréables à boire tout en mettant en valeur les saveurs propres au malt d'orge lituanien.

Les pichets sont souvent ornementaux en région, signe du respect que l'on porte au produit

À priori, nous aimerions vous signaler qu'il n'y a pas de 'styles' précis brassés en Lituanie. Les termes expliqués ci-dessous ne représentent pas des recettes bien précises que plusieurs brasseurs font à leur façon suivant un gabarit. Au contraire, il y a tellement de secrets brassicoles dans ce pays, secrets jalousement gardés de père en fils (et en fille), qu'il serait impossible de dénoter des tendances majeures créant ce que nous occidentaux appelons des 'styles' de bière. Cependant, à force de goûter aux produits de divers brasseurs, on remarque une chose étonnante: certains malts d'orge de Lituanie ne ressemblent aucunement à leurs cousins allemands, tchèques, britanniques, américains, etc. Un caractère intrinsèque à la région (est-ce l'orge lituanien, le sol dans lequel il pousse, les techniques de maltage?) fait naître des flaveurs uniques, tout comme le malt d'orge de Moravie tchèque et le houblon Saaz de la Bohême octroient à presque toutes les lagers tchèques une personnalité distincte des produits conçus par ses voisins allemands et autrichiens.

La bière blonde de E. Mozūro, brassée dans le village de Linkuva

Avant de se lancer dans un périple brassicole qui nous fera visiter autant Vilnius, la capitale du pays, Panevėžys, capitale de la Haute Lituanie (Aukštaitija), ainsi que les villages de Biržai, Pasvalys, Pakruojis et leurs environs, voici un court lexique des termes brassicoles que vous retrouverez sur les bouteilles et les menus lituaniens. De cette façon, vous serez mieux armés à conquérir les quelques obstacles culturels que vous retrouverez sans doute sur votre chemin. NB: Le suffixe de ces termes peut varier légèrement selon la fonction du mot dans la phrase. 

Alus: Bière! ZE mot clé, quoi. À noter que ce terme peut désigner une bière de fermentation basse ou de fermentation haute. Au cas où vous vous interrogiez sur le sujet, les Lituaniens ne font pas de distinction entre 'lager' ou 'ale'. Ils n'ont pas inventé ces termes de toute façon. Ce sont toutes des 'alus' pour eux, peu importe le procédé. Simple, non?

Alaus Darykla: Brasserie.

Alaus Baras: Bar à bière. Bien que certains pubs de spécialité portent cette insigne, ce ne sont pas tous les 'alaus baras' qui abritent des bières de spécialité. 

Šviesus(is): Tout simplement 'pâle' ou 'blond', un peu à la manière de 'Hell' en allemand ou 'Světlé' en tchèque. Quantité de Šviesus sont munies de saveurs toastées proéminentes, évoquant le pain grillé et l'huile de noix sans gêne.

Tamsus(is): 'Foncé'; comme 'Dark' en anglais ou 'Tmavé' en tchèque, par exemple. La majorité des Tamsus comportent des flaveurs de raisins secs, de dattes et de caramel; des parfums beaucoup plus intenses, par exemple, que ceux produits par les malts 'Special B' belges, reconnus pour leurs notes de raisins secs.
Sur ce logo, on peut lire que la bière Jovaru vient de la campagne 
et qu'elle est 'vraie', donc non pasteurisée et non filtrée 

Gyvas Alus : 'Vraie bière', à l'instar de 'real ale' en anglais (donc une bière non filtrée et non pasteurisée). À noter que le nouveau gouvernement lituanien a tout récemment forcé les brasseries utilisant cette désignation à effacer le terme 'gyvas' puisqu'il pouvait porter à confusion, semble-t-il. On soupçonne les brasseries multinationales installées au pays d'avoir forcé la main du gouvernement afin qu'il soit plus difficile pour un consommateur de trouver la différence entre les bières industrielles et les bières traditionnelles seulement en lisant l'étiquette...

Kaimiškas Alus: 'Bière de la campagne'. Fait donc souvent référence à de vieilles recettes brassées de manière rustique. Plusieurs de ces brasseurs ne bouillent pas leur moût, fermentent à partir d'une souche de levure 'de la région' dans des bacs à aire ouverte. Cependant, tout comme 'Landbier' en Allemagne, le terme ne réfère à aucune recette précise et n'évoque qu'un désir de se rapprocher du passé brassicole du pays.

Apyniai: 'Houblon'. Les derniers cultivars lituaniens ayant été presque éliminés par la dictature soviétique, aucune brasserie commerciale, aussi petite soit-elle, ne les utilise. Ces cultivars résident dans la serre d'un botaniste à Kaunas, deuxième ville du pays. Les bières lituaniennes étant très peu houblonnées, on se demande si ces cultivars leurs apporteraient quelque chose de plus...

Salyklas: 'Malt'. C'est ici l'âme d'une bière lituanienne. Les brasseurs et dégustateurs de là-bas ne semblent pas en être conscients encore (ils n'ont pas la chance de comparer avec un grand nombre de produits de l'extérieur, malheureusement), mais presque toutes les bières du pays qui se démarquent le font grâce à leur caractère malté unique. Voir 'Šviesus' et 'Tamsus' ci-dessus afin de connaître ses flaveurs particulières.

Il y a trois malteries actives travaillant à partir de l'orge cultivé en Lituanie. Viking (grande), Maltosa (petite) et Kupiškio (très petite).

Mielės: 'Levure'. Une autre partie du mystère lituanien. Certains brasseurs utilisent des levures cultivées par leurs grands-parents, qui eux l'auraient pris 'dans les bois'. Aucune information plus précise existe. D'autres brasseurs n'ensemencent même pas leur moût de levure. Celle-ci se retrouverait à même les murs de la brasserie... Pour un francophone, 'mielės' peut être facilement confondu avec le mot 'miel', qui serait plutôt 'medumi'.

Medumi: 'Miel'. Plusieurs brasseries campagnardes brassent une version miellée de leur Šviesus. Le miel est souvent rajouté après la fermentation et change donc grandement le profil de saveurs de la bière de base.

Gira: Une variante de la kvass russe; donc une boisson très faible en alcool conçue de pain de seigle, ou de malt d'orge. La version lituanienne est souvent épicée de carvi et sertie de petits fruits.

La semaine prochaine nous commencerons notre périple de dégustation en séjournant à Vilnius, la petite capitale lituanienne dont le centre historique est protégé par l'UNESCO. Après tout, c'est ici que votre vol international vous déposera!

12 juin 2012

Les pâturages brassicoles de la Lituanie - Présentation


Ramūno Čižo Alaus Darykla, à Dusetos

Voici Aldona Udriene, maître-brasseure et propriétaire de Jovaru Alus, une toute petite ferme-brasserie du hameau de Jovarai, dans la campagne lituanienne:


Elle ne bouille pas son moût, utilise des bacs de fermentation à aire ouverte et fermente à l'aide de levures cultivées par un ancêtre qui, suite à des analyses effectuées au retour à Montréal, n'existent pas dans les banques de données mondiales de levures. Pourtant, sa bière phare, la Jovaru Alus ("bière de Jovarai", si vous préférez) ne démontre aucun signe d'acidité bactérienne ou de levures sauvages, préférant titiller les papilles de malts rondelets bien toastés se terminant en une sècheresse terreuse et quelques esters de poire. L'histoire particulière de madame Udriene n'est qu'un exemple parmi des douzaines dans ce petit pays gorgé de secrets et traditions brassicoles moribonds comme renaissants.


Dvareliškiu Alus, à Pasvalys

C'est que dans le nord-est de la Lituanie, à peu de kilomètres de la Lettonie, quelques douzaines de brasseurs campagnards évoluent à l'insu de la planète brassicole depuis la fin de l'ère soviétique. Utilisant des méthodes rustiques souvent nées d'un manque de moyens et d'un désir de ne pas gaspiller ne serait-ce que quelques sucres, les brasseurs traditionnels lituaniens concoctent des produits aux saveurs uniques dans le monde de la bière. Ils étaient près de 400 brasseurs lorsque la Lituanie s'est libéré du joug communiste soviétique. Ils sont entre 50 et 70 aujourd'hui (l'information est si difficile à colliger que même les experts locaux nous donnent de l'information variable à ce sujet).

Rozalimo Alus Baras, à Rozalimas

Après plusieurs mois de recherche, de conversations avec des passionnés lituaniens eux-mêmes affairés à rapiécer l'histoire - et le présent - brassicole de leur pays et après avoir visité plus d'une vingtaine d'établissements brassicoles là-bas, nous croyons être en mesure de vous offrir maintenant un guide de voyage brassicole des plus détaillés. Nous espérons donc vous aider à outrepasser la faible quantité d'infos trouvée sur le Web à ce sujet (un blogueur polonais et un autre lituanien faisant presque cavaliers seuls dans leur présentation de certaines brasseries du coin). Nous souhaitons aussi pouvoir vous faire éviter quelques désagréments véritables engendrés par la méfiance que certains campagnards lituaniens cultivent envers les étrangers. C'est que même les lituaniens de l'ouest ne sont parfois pas les bienvenus dans ces contrées...


La semaine prochaine, nous vous présenterons quelques saveurs du coin, un lexique des termes brassicoles utiles au visiteur de la Lituanie en plus de vous étaler notre plan géographique pour ce guide de voyage brassicole... pour aventuriers seulement!


D'ici là, į sveikatą

!


5 juin 2012

Suggestions pour le Mondial de la Bière - 3e partie

Ce billet est la suite de nos recommandations pour le Mondial de la Bière 2012. Pour la première série de suggestions, veuillez cliquer ici. Pour la deuxième, cliquez ici.

Avant de se lancer dans le vif du sujet, nous vous rappelons que, dans un souci de variété, nous mentionnerons une brasserie qu’une seule fois dans nos listes. Si la brasserie a déjà mentionnée dans une catégorie précédente, elle ne figurera pas dans ce billet.


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Top 10 "Houblons du nouveau monde" 
Cette catégorie est particulièrement bien nantie cette année, alors nous dérogerons de notre "Top 5" habituel afin de vous proposer une plus grande variété de ces ales superbement houblonnées. 



Toutes ces bières mettent en valeur des houblons cultivés sur la côte ouest américaine, en Nouvelle-Zélande ou en Australie. Règle générale, ce sont des bières aux arômes envoûtants d’agrumes et de fleurs, se terminant en une amertume bien résineuse, longue en bouche. Pour en apprendre plus sur le sujet, lisez nos articles ici: #1, #2, #3.


-Smuttynose (Finest Kind) IPA, de Smuttynose Brewing, à Portsmouth, au New Hampshire (É.-U.): Pamplemousses roses, citrons et herbes fraîchement coupées occupent le palais d'une main de maître, sculptant une India Pale Ale aussi envoûtante qu'amère.

-Red Racer IPA, de Central City Brewing, à Surrey, en Colombie-Britannique: Des agrumes et de la résine de conifère sont équilibrés par des céréales légèrement miellées et toastées pour une Pale Ale relativement sèche.

-Double Trouble, de Founders Brewing, à Grand Rapids, au Michigan (É.-U.): Une amertume gazonnée s'empare de la langue une fois que le parfum d'agrumes et de fruits tropicaux ait laissé la place aux malts pâles sucrés. Une excellente Double IPA dans les règles de l'art. 

-Idiot IPA, de Coronado Brewing, à Coronado, en Californie (É.-U.): Un autre parfum citronné avenant dans un corps souple qui ne trahit pas ses 8,5% d'alcool. Un bel exemple de ce que plusieurs brasseries de la région de San Diego, comme celle-ci, s'amusent à concocter: une Double IPA qui se boit aussi facilement qu'une IPA de force régulière.

-Re Ale Extra, de Birra del Borgo, à Borgorose, en Italie: Un bouquet de fleurs jaillit des malts caramel de cette IPA ambrée, laissant éventuellement la place à une amertume terreuse et résineuse.

-Citra IPA, du Cheval Blanc, à Montréal (QC): Une India Pale Ale mono-houblon mettant en vedette le cultivar Citra. Immensément fruité, aux accents explosifs de pamplemousse, c'est une IPA qui se laisse déguster toute seule et qui devient très rafraîchissante malgré sa richesse.

-Saison du Tracteur, de la Microbrasserie Le Trou du Diable, à Shawinigan (QC): Une Saison à la belge, mais houblonnée à la façon du Nouveau Monde. C'est donc sans surprises qu'on se fait accueillir par une véritable salade de fruits tropicaux qui enveloppe les subtilités rustiques du levain typique aux Saisons.

-Sabotage, du Benelux, à Montréal (QC): Ananas, mangues et pamplemousses roses, pour ne nommer que ces fruits, voguent vers une amertume résineuse soutenue dans cette IPA bouillante de fraîcheur.

-Double Wide IPA, de Beau's All Natural Brewing, à Vankleek Hill (ON): Des malts miellés et biscuités supportent des houblons rappelant le pin et les agrumes dans cette Double IPA relativement sèche.

-Schneider Weisse Mein Nelson Sauvin, Weissbierbrauerei G.Schneider & Sohn, à Kelheim en Allemagne: À l'instar de leur sublime Hopfenweisse, cette version sur-houblonnée d'une bière de blé forte exhibe des arômes de bananes et de clou de girofle typiques aux Weizens allemandes et les met en tandem avec un cultivar fascinant, le Nelson Sauvin, plein de fruits tropicaux.








Top 5 « Belges brunes et chaleureuses» 

-Gouden Carolus Christmas, de Brouwerij Het Anker, en Belgique: Une panoplie d'épices et d'écorces de fruits se fondent dans des sucres résiduels rappelant la réglisse et le caramel dans ce cadeau du temps des Fêtes agréable à longueur d'année.

-Malheur 12, de Brouwerij De Landtsheer, à Buggenhout, en Belgique: Des prunes, des dattes, du chocolat au lait et des céréales rôties submergent presque les houblons floraux de cette grande brune aux chaudes longueurs alcoolisées.

-Gaverhopke Extra 12, de 't Gaverhopke, à Stasegem-Harelbeke, en Belgique: Des notes de biscuit et de pain aux raisins surmontent un levain rustique et ces pointes acidulées créant une Quadrupel complexe et surprenante pour sa catégorie.

-Achel Brune, de Brouwerij en Trappistenabdij Achelse Kluis, à Hamont-Achel, en Belgique: Des esters de banane percent les raisins secs et les prunes de cette brune belge riche et tout de même douce.

-Trois-Pistoles, d'Unibroue, à Chambly (QC): Des effluves de cerises noires, de clou de girofle, d'écorces d'orange, de porto et de cacao fondent dans un corps effervescent. Un grand classique québécois qu'on gagne à redécouvrir.




Sur ce, bon festival!