Girardin Faro :
Ce style presque éteint, un jeune lambic dont on a coupé l’austérité à l’aide d’un sucre candi, n’est presque plus embouteillé de nos jours. Celui de Girardin représente une des rares opportunités, avec le Lindemans plus commun, de tremper les lèvres dans une bière qui surprend en étant à la fois sucrée et rafraîchissante, offrant d’agréables flaveurs de blé et de caramel entremêlées de subtiles touches citronnées.
Girardin Kriek :
Les puristes qui aiment leurs lambics très secs et acides n’apprécieront pas la Kriek de Girardin. Elle propose toutefois un pont très intéressant entre les produits obstinément authentiques des Cantillon, De Cam, Hanssens ou Drie Fonteinen et ceux au sucré rappelant le bonbon des Lindemans et autres Timmermans. Chez Girardin, le mot d’ordre est l’accessibilité. Le fruit est à l’avant-plan, jamais sirupeux, mais plus qu’un brin sucré, juteux même. La cerise domine complètement le profil de flaveurs et les amateurs de ce fruit seront comblés.
Girardin Framboise :
Très semblable à la Kriek en terme de structure, la Framboise de la maison se montre facile à boire, relativement sucrée et très parfumée, son parfum de framboise n’étant pas subtil pour deux sous. Explosive, elle s’assume bien.
Girardin Gueuze White Label :
Girardin décline sa gueuze sous deux étiquettes différentes. Celle-ci a une étiquette blanche et se distingue de sa noble consœur puisqu’elle a subi une filtration. Pour les puristes, cette opération est presque scandaleuse. Le lambic devrait être naturel au possible ; une technologie aussi simple et répandue que le filtre devrait se tenir loin ! N’empêche, la gueuze de Girardin est tellement extraordinaire que sa version filtrée demeure une grande bière. Pour convaincre l’amateur de vin blanc à s’aventurer dans l’univers de la bière, elle a peu d’égal avec ses rafraîchissants effluves de foin, de citron et de pomme. Plusieurs la comparent à un bon cidre fermier. Son acidité est soutenue, mais bien gérable, jamais vinaigrée.
Girardin Gueuze Black Label :
Alors là, si les puristes ont jusqu’ici eu moult occasions de se consterner, les voici confondus. La Gueuze de Girardin est une œuvre d’art, qui jouit heureusement d’une distribution plus intéressante que certains autres chefs d’œuvre comme Drie Fonteinen et De Cam. Plusieurs amateurs considèrent cette Black Label comme la gueuze ultime. Sans être la plus intensément racée, elle est peut-être la plus équilibrée, d’un raffinement exemplaire et d’une complexité renversante. Merveilleuse compagne à table, on peut lui confier le rôle de passe-partout qu’on attribue souvent au Champagne. Ses couches de lambics d’une grande pureté laissent échapper de profonds arômes de foin, de fruits, de chêne ; tous s’unissent pour valser sur le palais. Sèche à souhait, son effervescence soutenue taquine constamment la langue de ses bulles festives. Les flaveurs de blé ressortent bien, s’agrémentant le plus naturellement du monde au caractère citrique marqué. Les saveurs se succèdent sans qu’on s’en aperçoive: c’est l’équilibre. À ne pas manquer.
Heureuses découvertes!
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