31 mai 2011
La Succursale: un nouveau brouepub promis à un bel avenir
24 mai 2011
Le malt d'orge québécois (2e partie)
17 mai 2011
Une première visite au Saint-Graal
13 mai 2011
Le malt d'orge québécois : un sujet dans le vent
4 mai 2011
Le 5e anniversaire du Benelux, ou la révélation d'un trésor
30 avr. 2011
Anchor Brewing maintenant disponible en importation privée
Steam Beer : Cette California Common, style hybride que l’on peut résumer comme une lager blonde fermentée à haute température et donc plus fruitée, s’avère rafraîchissante et très souple au palais. Une bière agréablement maltée, presque caramélisée qui s’assèche progressivement alors que ses houblons lui procurent un baiser d’au revoir feuillu.
Liberty Ale : Grand classique, cette Pale Ale légendaire fut l’une des premières ambassadrices du houblon Cascade, étant une véritable démonstration de l’influence enchanteresse de ce cultivar dégageant de puissants arômes de pamplemousse et de fleurs. Les malts s’avèrent d’une rare efficacité en fonction de support, ne tâchant jamais de s’enrober de la vedette avec une envolée sucrée. Sèche et amère en finale. La mère de toutes ces IPA que vous adorez.
Porter : Un agréable Porter, ample et généreux de ses malts qui s’illustrent tantôt par leurs notes fruitées rappelant les dates ou la réglisse et tantôt par ses angles rôtis aux impressions de chocolat noir. Agréablement digeste et équilibré.
Old Foghorn : Un des premiers Barley Wines en provenance des États-Unis, l’Old Foghorn s’amuse principalement sur le terrain du malt. Un pudding au caramel langoureux s’étale doucement sur une sirupeuse salade de fruits éclaboussée de jets d’alcool bien dosés. Sans être particulièrement complexe, voilà une légende du style qui remplit à merveille ses ambitions de digestif.
Humming : Nous n’avons jamais eu la chance d’essayer cette dernière création, mais il semble s’agir d’une bière semblable à la Liberty Ale où le houblon Cascade aurait été substitué par le néo-zélandais Nelson Sauvin, houblon très tendance qui fait fureur par les temps qui courent grâce à sa vaste complexité aromatique qui arpentent des chemins de fruits tropicaux, de fleurs sauvages, de Sauvignon Blanc et d’agrumes.
29 avr. 2011
Braise et Houblon: une première visite
En plus de ses trésors architecturaux, ses centres d’achat futuristes et sa tenue de route exemplaire, le boulevard Curé-Labelle abrite maintenant une microbrasserie. Voilà un signe encourageant pour les microbrasseries du Québec. Plus besoin d’acheter une maison historique ayant appartenu à un ancien premier ministre, quand ce n’est pas Louis-Joseph Papineau, au cœur d’une ville sympathique et dynamique afin de se lancer en affaires dans l’industrie ! Un local en bordure d’un des quelques millions de centres d’achat du coin, quitte à avoir le plus grand Super C du monde comme voisin, convient tout à fait. Mieux, ça attire le monde, monde qui n’aurait peut-être jamais été confronté, dans leurs vies entières, à la triste réalité : il existe des gens assez capotés pour tenter de vivre de bière artisanale.
Tout ça pour dire que tout est possible et aussi un peu pour dire que nous avons visité la nouvelle microbrasserie lavalloise Braise et Houblon, premier broue-pub de Laval ; il était temps ! L’ambition des propriétaires est de fournir un quartier général aux amateurs de sports, de grillades et, qui l’eût cru, de bonne bière ! Un projet à l’américaine, quoi. Franchement, un tel projet manquait à Laval, une des plus grandes villes de la province et peut-être celle s’étant développée le plus selon l’approche américaine de l’étalement urbain. Effectivement, si développée soit la scène brassicole américaine, les banlieues de plusieurs grandes villes abritent souvent plus de brasseries de qualité que la ville elle-même. C’est le cas à Détroit, à San Diego, à Los Angeles, à New York, à Philadelphie et bien d’autres. Enfin, les lavallois n’auront plus besoin de franchir les ponts à la recherche d’un bon cru du fût.
- Est-ce que cet endroit vaut le détour pour les Montréalais ? Pas avant qu’ils aient quelques-unes de leurs propres bières aux pompes. Le menu de fûts invités serait le meilleur en ville dans presque toutes les cités du Québec, mais pas Montréal, comptant entre autres sur les excellents Brouhaha, Vices et Versa et St-Bock. Vous risquez aussi d’être dépaysés par les dizaines d’écrans géants affichant les derniers exploits sportifs d’athlètes qui ne sont probablement même pas des amateurs de bière artisanale !
- Est-ce que cet endroit vaut le détour pour les Lavallois et les gens de la Couronne Nord ? Absolument et immédiatement !
- Est-ce que cet endroit représente une bonne alternative à la Cage aux Sports pour quiconque se montre plus aventureux au niveau gustatif que Mononcle Léon? Et comment !
Telle une montée du NPD qui s’empare des sondages, les microbrasseries s’affairent maintenant à conquérir les macros dans leurs circonscriptions les plus sûres. Et c’est tant mieux. Allez Braise et Houblon !
24 avr. 2011
La Boson de Higgs, d'Hopfenstark, à L'Assomption
Le parfum : Une riche fumée de hêtre enrobe les voies nasales dès la première approche. De toute évidence, si vous n'aimez pas la fumée dans une bière, cette Boson n'est pas conçue pour vous. Si vous persistez à y dénicher autre chose, l'arôme vous présentera aussi quelques notes de blé bien grasses, ainsi qu'une touche laiteuse.
En bouche : Des esters de bananes s'immiscent dans la fumée robuste, diversifiant le profil de saveurs. Pendant ce temps, une subtile acidité lactique s'installe, accentuée par des passages citronnés. Le corps est plaisamment svelte, laissant une impression de légèreté malgré la grandiloquence des saveurs.
La finale : On assiste à un lent affadissement du profil de saveurs, dans lequel la fumée et l'acidité lactique coexistent paisiblement, nettoyées par des bulles bien actives.
Accords : Étant à la fois rafraîchissante et pleine de saveurs fumées, cette ale accompagne vaillamment un repas costaud, telle une choucroute garnie ou des saucisses de votre saucissier préféré.
Pourquoi est-ce un grand cru? : En plus d'être le théâtre de saveurs on ne peut plus harmonieuses, cette ale se distingue par son côté digeste. Rares sont les bières sous la barre des 5% d'alcool (celle-ci titre seulement 3,8%!) qui se montrent si généreuses.
Si vous avez aimé, essayez aussi : Dieu du Ciel! Caserne 30 (Québec), Le Trou du Diable Weizgripp Rauchweizen (Québec), Aecht Schlenkerla Märzen (Allemagne; SAQ).
20 avr. 2011
Des grands crus et des grands accords
Lors de la soirée des grands crus du 16 avril, rappelons qu’il y avait aussi un volet cocktail dînatoire. Ne se contentant jamais de faire appel à des collaborateurs de second ordre (exception faite des Coureurs des Boires), les cerveaux derrière le Siboire ont cru bon d’inviter le chef Danny St-Pierre, chevalier émérite de l’ordre des Bons Vivants depuis 1927, date qui, selon nos recherchistes, précède sa naissance.
Muni de la carte des bières, St-Pierre a concocté six bouchées ayant pour objectif de rendre une bonne bière et une bonne bouchée supérieures à la somme de leurs composantes, grâce à une harmonie digne des plus beaux couples de ce monde : une osmose Brangelinesque.
Parcourons ensemble les sentiers gustatifs qu’a élaborés pour nous le chef.
1er service : Bière – La Capricieuse, une bière de blé du Siboire | Bouchée – Sandwich « pas d’croûte » à la truite marinée
D’emblée, on sent le désir d’entamer la soirée sous le thème de la fraîcheur. La Capricieuse, citronnée et fraîche justement, dont le malt rappelle le pain, répond aux pulsions aussi citronnées de la truite servie façon tartare et du simplissime pain blanc. La table est mise.
2e service : Bière – Galaxy, une IPA de Hill Farmstead | Bouchée – Homard façon Marie-Louise
Cette bière monohoublon jouit d’un arôme explosif de fruits tropicaux et d’agrumes. Comment assurer l’équilibre ? En intégrant la chaleur du wasabi de même que l’amertume et l’acidité de véritables pamplemousses au homard. Original et bougrement efficace au point où nous aurions été curieux d'essayer différents dosages de wasabi.
3e service : Trip d’Automne III – une Triple du Siboire | Bouchée – Ailes de poulet glacées au miel avec ranch au bleu
À table, la Triple représente une bière presque passe-partout, capable d’accompagner plaisamment la plupart des plats. Peu de danger ici donc, mais la connexion s’établit principalement via l’aspect miellé commun aux deux participants. Le lien étant fait, la bière emprunte son propre chemin de levure fruitée et de malts rappelant le pain frais alors que l’exquise sauce au bleu apporte le penchant salé à l’approche sucrée initiale.
4e service : IABA – une Brown Ale forte et très houblonnée du Siboire | Bouchée – Tartelette à l’oignon et cheddar vieilli
Le houblon et le cheddar se rejoignent par leurs aspects épicés, voire salés alors que les malts toastés s’amourachent du soupçon caramélisé des oignons. Un impeccable accord multidimensionnel où aucun élément ne domine les autres.
5e service : Impériale Express – un Imperial Stout du Siboire | Bouchée – Rouleau de tartare de bœuf et purée de betterave et café
Le Stout représente toujours un choix gagnant avec un bœuf bien cuit pour relever le rôti des deux parties, mais avec un tartare ? C’est néanmoins concluant puisque l’Imperial Stout dégage de convaincants arômes de café, lesquels sont réfléchis par l’étonnante purée. Auriez-vous eu l'idée de combiner café et betteraves, vous? Sans doute existe-il un lien moléculaire entre ces deux aliments. Le sel du tartare vient encore enquiquiner les houblons du Stout.
6e service : McEis – Scotch ale du Siboire, version gelée | Bouchée – Rice Crispies au chocolat et sucre à la crème
Cette fois, c’étaient deux bouchées auxquelles les convives avaient droit. Bien que très sucrée, la McEis, comme aucune autre bière d’ailleurs, ne peut simplement pas rivaliser avec le sucre à la crème. En revanche, la douce effervescence atténue l’impact du sucre à la crème tandis que des envolées caramélisées et d’érable surgissent de part et d’autre . La Scotch Ale étant complexe, elle aborde aussi le thème du chocolat, à l’image des Rice Crispies. Peut-être si on essayait les 3 en même temps ? Ou serait-ce de la gourmandise ? Sans doute, raison de plus d’essayer !
Globalement, l’événement a été mené avec grand professionnalisme, tant au niveau des délais du service et du support visuel qu’au niveau de l’abondance des bouchées dont plusieurs convives ont profité à de multiples reprises.
Danny St-Pierre s’est avéré performant dans l’exécution et créatif dans la conception. Avant tout, il tente de produire des bouchées de grande qualité, dont les ingrédients sont irréprochables. Les bouchées, tout comme les bières, seraient toutes parfaitement agréables prises seules. Une fois cette fondation solide bien établie, son approche pour l’agencement semble être basée sur le modèle d’un système nerveux. Il établit d’abord certains points de connexion, des liens qui uniront le liquide au solide. Ensuite, il laisse la magie opérer, chaque embranchement suivant son propre chemin, les échos des saveurs communes tissant le tout ensemble et s’établissent comme le point central d’un système solaire autour duquel gravite des échappées de différences, la différence étant, comme on le sait, la source des plus grands bonheurs.
Vivement une prochaine édition !