31 juil. 2013

Haandbryggeriet disponible en importation privée

La brasserie norvégienne Haandbryggeriet représente aujourd'hui une des seules brasseries assurant la perennité des types de bières conconctés traditionnellement par les fermiers de l'ouest de la Norvège. En plus des styles d'autres traditions brassicoles (britannique, américaine, belge, allemande, etc.), cette maison norvégienne conçoit en effet quelques bières aux ingrédients et aux profils de saveurs uniques à son folklore local. Une opportunité unique de voyager dans le temps!


Les traditionnelles norvégiennes:

Norwegian Wood (6,5%):
Une généreuse fumée boisée surmonte les céréales caramélisées, laissant le profil épicé des baies de genièvre prendre toute la place désirée avant de se faire dépasser par l'amertume de houblons feuillus. Ouf. De toute évidence, ces fermiers norvégiens vivaient de grands moments gustatifs à chaque lampée!

Hesjeol (6,5%):
Des notes de jambon fumée, de romarin et de paille se voient scellées par des houblons terreux et un profil fermentaire rustique. Une 'Harvest Ale' à la façon norvégienne.

Quelque part entre la ferme norvégienne et la Bavière:

Bestefar (9%):
Du pain rôti, des pruneaux, du clou de girofle et du caramel tournent autour du corps longiligne de cette ale forte, menant vers une finale poivrée et chocolatée somme toute douce.

Royk uten Ilde (8%):
Très près d'une Rauchbock, cette bière propose une fumée terreuse, un fruité viandeux et des levures rustiques dans un corps sec et effervescent.


L'appel du Nouveau Monde:

Fyr og Flamme (6,5%):
Des agrumes jutent sur quelques aiguilles de sapin, menant vers une amertume résineuse mouillée de céréales légèrement miellées.

Humlesus (4,5%): 
Une bière de soif dominée par le très aromatique cultivar Citra. Reste à voir si les délais de livraison amenuiseront ce parfum si explosif...

Dobbel Dose IPA (9%): 
Une Double IPA houblonnée surtout de variétés européennes telles Fuggle et Styrian Golding.

Il fait noir longtemps en hiver:

Dark Force (8,5%):
Un Imperial Stout complexe et aguichant dans lequel peuvent être perçues des notes de chocolat noir, de café, de vanille, de confiture de mûres et de mélasse préparant le terrain pour une finale de houblons verts, de rôti et de blé.

Costa Rica (6,2%):
Un Porter brassé avec des grains de café costaricains. Riche et vanillée.

London Porter (4,5%):
Rôtie, chocolatée et fruitée, dans un corps svelte propice aux grandes gorgées. Un beau Porter à la Britannique.

Sundland Kreosot (6,7%):
Appelez-la Black IPA, Cascadian Dark Ale ou India Black Ale. Donc, plein de malts rôtis aux côtés de houblons résineux. Rajoutez-lui un fumet fumé. Voilà.

Norse Porter (6,5%):
Une version norvégienne du Porter londonien, si on se fie à la description commerciale. Cependant, difficile d'y trouver des différences majeures, si ce n'est de la présence de quelques malts fumés. Smoked Porter, alors.

Séjours en Belgique:

Ardenne Blond (7,5%): 
Une Saison aux levures épicées rehaussées de coriandre, se terminant sur une pointe d'acidité rafraichissante.

Belgsik Pale Ale (7%): 
Fermentée à la belge, mais houblonnée à l'américaine, cette ale

Blondie (4,5%): 
Une belle bière d'inspiration belge sertie de houblons floraux, de levures épicées et d'un petit je-ne-sais-quoi dont l'origine pourrait être tout simplement le caractère de la maison.


Les sauvages:

Tindved (7%): 
Une base belge agrémentées de baies d'argousier fermentée avec des levures sauvages. Intriguant, n'est-ce pas?

Rodhette (7%):
Une bière sure aux griottes fermentée avec des levures et des bactéries typiques aux lambics belges. Une version rafraichissante d'une Kriek, disons.

Berry Blend (7%):
Un assemblage de cinq bières aux fruits fermentées avec des levures sauvages. Le résultat est plus fruité que sauvage. On vise donc le rafraichissement et les arômes de la cueillette estivale, égratignures en moins.

Haandbaak (8,5%):
Des cerises sures, des raisins noirs et une caresse chocolatée se fondent en acidité complexe dans cette cousine de la Rodenbach Grand Cru.

28 juil. 2013

La Colombie-Britannique et sa scène brassicole (3 partie)


Le Spinnaker's, à Victoria

   Cet article fait partie d'un guide de voyage brassicole sur la côte ouest de l'Amérique du Nord que                                                                       vous retrouverez ici.

Hors Vancouver, il n’existe qu’un centre brassicole véritablement notable en Colombie-Britannique. Ce dernier se situe du côté de l’île de Vancouver et plus principalement en périphérie de Victoria.

C’est à Victoria qu’on trouve le plus vieux brouepub canadien. Spinnaker’s conçoit depuis plus de 25 ans certaines des meilleures bières d’inspiration anglaise du pays dans une charmante vieille maison surplombant l’extérieur de la baie victorienne. Service professionnel aidant, les textures sont fines et les amertumes, équilibrées. Il semble toutefois que la carte de nourriture ait évolué davantage vers le chic qu’elle ne l’ait été par le passé depuis quelque temps. Les prix ont suivi à la hausse, il va sans dire. Pour un repas de bonne qualité, mais une touche moins épicé au niveau de la facture, vous pouvez opter pour Swan’s Hotel, dont la localisation très centrale en fait probablement un incontournable. IPA, Stout, Porter à la noix de coco et Scotch Ale, les bières essayées sont toutes très recommandables, bien que pas immensément distinctives. Les splendides œuvres d’art d’artistes locaux affichées sur d’imposants murs de brique ajoutent sans équivoque au charme de cet hôtel dont l’architecture n’en manque déjà pas.

Le bar du Swan's Hotel

C’est aussi de la région de Victoria qu’origine Driftwood. Âgée d’à peine quelques années, cette brasserie est de l’avis de plusieurs la plus intéressante de Colombie-Britannique. Brassant une gamme très vaste qui va de la bière sure à l’Altbier en passant par la Saison et l’IPA, c’est probablement justement sa Fat Tug IPA qui a le plus contribué à sa réputation. Cette dernière est, pour notre plus grand bonheur, maintenant très bien distribuée dans la province, tant dans les bars à bières qu’en bouteille, dans les magasins. Ses fondations étant constituées presque exclusivement de malt de base, la Fat Tug est un aller-simple vers le houblon. Un houblonnage à froid assure une présence marquée d’arômes floraux et résineux digne de certains des meilleurs exemples américains.

Concitoyenne de Driftwood, Philipps a aussi su faire tourner les têtes. Et pas seulement les têtes canadiennes. Certains érudits de la bière accorde à la Blaque Toque IPA (maintenant Skookum Cascadian Dark) d’avoir lancé le mouvement des Black IPA. D’autres attribuent le mérite à Greg Noonan du Vermont Pub & Brewery, mais à tout le moins, Phillips a fait office de pionnier canadien à cet égard. Ce n’est probablement pas très surprenant. Phillips affiche un penchant marqué pour les houblonnages intenses depuis belle lurette. Sa Amnesiac était l’une des premières Double IPA canadiennes. Plus récemment, sa Unicorn, une IPA de blé nous a grandement satisfait.

Plus à l’est, la vallée de l’Okanagan est probablement le principal bastion brassicole, abritant notamment l’excellente brasserie Tree, faisant aussi une IPA de grande qualité. Majoritairement toutefois, il devient plus intéressant de se déplacer afin d’explorer un tant soit peu ce qui se produit au sud de la frontière, laquelle est, après tout, remarquablement proche de Vancouver.

Alors, rendez-vous la semaine prochaine alors que nous mettrons le cap sur l'état de Washington!


22 juil. 2013

La Grande Rivière, des Brasseurs du Temps, à Gatineau

Photographie: David Gingras


Malgré sa prédilection pour les bières liquoreuses et chaleureuses, il semble que Dominique Gosselin, maitre-brasseur des Brasseurs du Temps, soit ironiquement en train de redéfinir la catégorie 'bière aux fruits' bien à sa façon. Un grand bonheur, axé sur les saveurs de l'univers de la bière et non sur les 'styles' imposés par la tradition. 

Style : La Grande Rivière coule entre deux promontoires bien établis, les India Pale Ales et les bières aux fruits. Empruntant tantôt les sommets de la première, tantôt quelques courbes de la deuxième, elle transporte le palais vers un panorama gustatif combien rafraichissant.

Disponibilité : On espère bien entendu motiver Les Brasseurs du Temps à embouteiller cette création. Leur maîtrise du conditionnement en bouteille confère habituellement une douceur et une harmonie supplémentaire à leurs bières, alors on ne peut qu'imaginer des résultats hors pair. Mais pour l'instant, elle apparaît sporadiquement à l'ardoise des BDT en alternance avec leur autre bière aux fruits très bien houblonnée, la Framboyante.

Le coup d’œil : Un duvet de mousse blanche relaxe sur la robe rosée embrumée.

Le parfum : La salade de fruits tropicaux développée par le houblonnage à cru au cultivar Citra s'enorgueillit de sa cohésion avec le jus de canneberges.

En bouche : Le corps svelte laisse briller les envolées fruitées lesquelles se voient poussées gentiment par la gazéification piquante. Le houblon partage des notes tropicales, gazonnées et même vertes qui sont toutes en harmonie avec les canneberges délicates mais inmanquables.

La finale : L'amertume résineuse des houblons est tout juste assez docile pour laisser l'acidité de la canneberge s'exprimer. Le dosage intelligent nous fait profiter de tous les ingrédients.

Accords : Si vous êtes au restaurant des Brasseurs du Temps, là où vous avez davantage de chances de trouver la Grande Rivière (à moins qu'ils l'embouteillent sous peu... wink wink, nudge nudge...), essayez-la aux côtés de leur salade Caprese ou du mahi-mahi à la mangue.

Pourquoi est-ce un grand cru? : Ce type de mariage entre fruits et houblons à forte personnalité est très rare dans le monde de la bière qui, pour des raisons que l'on ignore, ne semble pas reconnaître ce puissant potentiel harmonique. Les bières aux fruits demeurent des bières à forte prédominance fruitée sans jamais bénéficier d'ingrédients qui pourraient toucher à l'hégémonie du dit fruit mis en valeur. Même chose pour les IPAs: les houblons prennent toute la place et on ne place jamais des fruits dans le sillage des flaveurs fruitées des cultivars choisis. Pourtant, les deux peuvent avoir autant à partager ensemble que séparément! La preuve: une pinte de Grande Rivière.

Si vous avez aimé, essayez aussi : La Framboyante, des Brasseurs du Temps, la Disco Soleil, du Dieu du Ciel! et la Juicy de Hill Farmstead.



19 juil. 2013

Tirage du party 3e anniversaire des Coureurs des Boires

Les gagnants du party anniversaire des Coureurs des Boires viennent d'être contactés! 

Nous avons très hâte de rencontrer tout ce beau monde! 18 des 20 personnes pigées n'ont d'ailleurs jamais pris une bière avec nous. Ça va faire beaucoup de beau monde à apprendre à connaître! Pour les autres, nous vous promettons, si tout va bien de notre côté évidemment, de refaire une nouvelle édition l'an prochain avec 20 personnes DIFFÉRENTES. Au nom du partage des connaissances et des bons moments, santé!

16 juil. 2013

La Colombie-Britannique et sa scène brassicole (2e partie)


Cet article est le troisième de notre guide de voyage brassicole sur le nord de la côte ouest nord-américaine. Vous retrouverez le reste du guide ici, parmi une multitude d'autres de divers pays brassicoles.

L'écran au-dessus du bar du St. Augustine's nous indiquant ce qu'il reste dans chaque fût

En banlieue, à Surrey plus précisément, Central City est probablement la brasserie nous ayant le plus impressionné. Réputée comme une des pionnières de la mise en canette de bières artisanales au Canada, Central City élabore entre autres la Red Racer IPA, une des meilleures du pays, tranchante et rafraîchissante, sans complexe aucun.

Pour rapporter quelques bouteilles dignes d’intérêt à Vancouver, faites le crochet par Firefly Wines and Ale, rue Cambie, Viti, rue Seymour ou encore mieux, Brewery Creek, rue Main où les employés sont tous plus passionnés les uns que les autres. Les meilleures offrandes des Howe Sound, Driftwood, Phillip’s, Cannery et autres excellentes brasseries internationales vous y attendent.


Terminons ce survol de la capitale britanno-colombienne par sa plus grande force : ses bars à bières.

Sur la très hippie Commercial Drive quelques kilomètres à l’est du centre, St. Augustine’s est un bar qui s’est récemment établi aux sommets de la hiérarchie vancouvéroise. On ne s’attend pourtant à rien dans ce pub sombre, moderne, sans trop de caractère outre celui d’un bar sportif avec son surplus d’écrans de télé. Or, quand on constate que quelques-uns de ces écrans font en fait défiler la sélection de plus de quarante bières offertes en fût, on se réconcilie promptement avec les lieux qui, sans être idéaux pour y emmener votre nouvelle princesse, seront parfait pour étancher la soif de vos vieux copains d’école. Gageons que vous passerez de nombreuses minutes à admirer l’ingénieux système qui présente la quantité restante de chacun des fûts. Voilà un outil de planification bien utile pour le chasseur de bières en herbe.

À proximité du centre-ville, c’est du côté de The Alibi Room qu’il faut se tourner. Combinant un excellent restaurant à un superbe local de vieilles briques décorés avec élégance et parcimonie de vieilles dactylographies, métaux épurés et bibliothèques vieillottes, ce bar dispose de surcroît d’une des cartes les plus riches en ville. Rares sont les bières banales ici, au contraire, les tenanciers semblent avoir un penchant pour les bières plus corpulentes; en septembre, nous y trouvions une forte représentation de stouts, souvent impériaux, de même que la plupart des IPA étoiles de la province. Ne se limitant pas aux frontières canadiennes, la carte abritait aussi de nombreuses vedettes du sud, ce que nous suspectons être un complot pour nous donner le goût de voyager un peu vers l’Oregon.

Le Portland Craft, ventant les mérites des bières de l'Oregon

Parlant de tels complots, imaginez-vous qu’à l’été 2012, un nouvel établissement du nom de Portland Craft a ouvert ses portes, rue Main. C’est vous donner un avant-goût des richesses de la capitale brassicole de l’Oregon que de vous dire que l’objectif de cet établissement situé six heures de route au nord est uniquement de vanter les mérites brassicoles de Portland. Les propriétaires se donnent toutes les misères du monde pour noircir leur tableau des noms d’une quinzaine de bières d’Oregon proposées en fût. Une fois celles-ci bouche, on peut les comprendre. N’empêche, nous avons probablement passer le site web au moins dix fois en revue avant de croire qu’un tel établissement existait réellement à Vancouver, Canada et non pas Vancouver, Washington.

Nous avons aussi bien apprécié Biercraft, tant la succursale sur Commercial Drive que celle sur Cambie. Ces bars à thématique belge offrent un choix satisfaisant de fûts locaux pour le touriste brassicole en plus d’une robuste carte de bouteilles principalement belges et d’un menu de nourriture abordable et délicieux pour le peu qu’il nous a été donné de goûter.


Prochaine étape dans ce périple: les meilleures établissements de Victoria ainsi que de l'est de la province!

14 juil. 2013

Party du 3e anniversaire des Coureurs des Boires

Le 17 août 2013 sera l'occasion pour nous de célébrer... avec vous!

Les Coureurs des Boires auront 3 ans et une grande soif, le genre de soif allant au-delà du simple besoin physiologique: nous aurons soif de partager! En guise de remerciement à nos lecteurs, et pour donner l’opportunité de la rédemption à ceux ayant parfois emprunté la voie de l’infidélité, nous voulons offrir l’opportunité à 20 de nos fans de venir goûter plusieurs dizaines de bières majoritairement non disponibles au Québec que nous avons accumulées au cours des derniers mois de nos pérégrinations encervoisées.


QUOI? 
Dégustation gratuite offerte par Les Coureurs des Boires

COMMENT PUIS-JE PARTICIPER?
On ne peut plus simple: répondez au bas de cet article (dans les commentaires) ou au message sur notre page Facebook en indiquant que vous êtes intéressé. Assurez-vous au préalable d’être disponible le 17 août et ce, pour toute la durée de la dégustation, sans quoi nous pourrions vous accuser de manquer cruellement d’organisation. ;) 

OÙ? 
À deux pas d’une station de métro à Montréal. S’il fait beau, ce sera dans une cour extérieur. Des informations plus précises seront communiquées aux participants.

QUAND? 
Le samedi 17 août, à partir de 13h, jusqu'en soirée.

COMBIEN ÇA COÛTE?
Rien! Bon, ok, un sourire. :)

Nous apprécierions tout de même que les convives apportent des bouchées simples à partager puisque nous n’aurons pas la capacité de fournir la nourriture pour tous. Une vingtaine de gens qui parlent, qui rient et qui boivent des bonnes bouteilles, ça tend à avoir faim (on a lu ça sur un blogue, donc ça doit être vrai). Si vous tenez à être assis et que vous êtes en mesure d’apporter une chaise, ce serait apprécié. Idem si vous voulez apporter votre verre de dégustation favori.

POURQUOI VOUS FAITES ÇA, VOUS NE NOUS DEVEZ RIEN!!
Hmm, vous avez raison, on annule tout! Ben non, c’t’une farce, on le fait pareil. On a vraiment trop de bières sous la main et nous préférons ne pas trop les faire vieillir aux températures ambiantes de juillet et août. Et quoi de mieux de partager les fruits de ses labeurs avec des gens qui l'apprécient!

QUOI EXACTEMENT?
À compter de 13h15, nous décapsulerons deux à trois grosses bouteilles (près de 2 litres) à toutes les 15 minutes au son d’une cloche à vache sortie tout droit des boules à mites. Soit ça, soit nous entraînerons un de nos enfants respectifs à nous faire une prestation au xylophone multicolore au moment opportun... Nous ralentirons probablement le rythme à deux bouteilles toutes les 20 minutes à compter de 15h-16h (on prend soin de nos enfants, quand même). Pour les amateurs du Winter Warmer, c’est comme un Summer Warmer, mais de petite envergure, privé, gratuit et sans brasseurs. Finalement, ça n’a rien à voir. ;)


QUELLES BIÈRES SERVIREZ-VOUS?
Nous préparerons un ordre du jour plus détaillé pour les gagnants, mais voici un aperçu de bières plus que susceptibles de s’y trouver. Les choix seront difficiles à faire... :
AnchorageDarkest Hour
Logsdon – Kili Wit
Mystic – Day of Doom Quadruple
Great Divide – Old Ruffian
Jolly Pumpkin – Luciernaga
Stillwater - Debutante
Trois Mousquetaires – Porter Baltique Édition Spéciale 2010
Marshall Wharf – 2 litres d'une bière du moment
Russian River / Sierra NevadaBrux
Fantôme / Hill Farmstead – 5 Science
Goose IslandSofie
Element – Dark
Mystic – Old Powderhouse
Jester King – Le Petit Prince
Girardin – Gueuze non filtrée
Mystic – Three Cranes Cranberry Saison
Oakshire – O’Dark:30 Cascadian Dark Ale
Allagash – Tripel
Blaugies / Hill Farmstead - Vermontoise
Dunham – Saison Réserve
Hill Farmstead – 2 litres d'une bière du moment
Gouden Carolus – Cuvée de l’Empereur Bleue 2004
Anchorage – Anadromous
Struise – Black Damnation 2009
Dunham – Lapatt Robust Porter Whisky
Et cetera.

Au plaisir de déguster quelques-uns de ces nectars avec vous le 17 août! Pour ce faire, n'oubliez surtout pas d'indiquer votre intérêt dans les commentaires au bas de ce texte ou sur notre message Facebook sur le même sujet.


SANTÉ! 


8 juil. 2013

Pourquoi se limiter à 11,9% d'alcool?

Tout brasseur québécois sait que le taux d’alcool d’une bière brassée ou vendue en province ne peut dépasser 11,9% sans coûts supplémentaires. C'est la loi. Si un brasseur décide d'outrepasser ce règlement pour ce que le gouvernement considère comme étant de la 'bière', il se voit taxer au même titre qu'un distillat. Pire que ça, sa bière est légalement considérée comme un 'distillat d’imitation'. Assez insultant comme terminologie lorsqu'on travaille le grain et la fermentation afin d'obtenir une bière d'exception au même titre que le reste de sa gamme.

 La tranchante Mikkeller Black, du Danemark, titre 17,5% d'alcool
Photographie: David Gingras

À cause de cela, très peu de brasseurs québécois s'aventurent dans les bières chaleureuses qui ont fait la renommée des Danois Mikkeller et des Écossais Brewdog, pour ne nommer que ceux-là. Le Boquébière avait tenté l'expérience en produisant des alcools hybrides. L'Apico, entre hydromel et bière, et l'Acéro, entre liqueur d'érable et bière, titraient respectivement 16% et 19,2% d'alcool. L'absence de gazéification et la présence évidente de miel, dans le premier cas, et de sirop d'érable, dans le deuxième, rendaient la proximité avec les distillats plus évidente. Mais il reste que Michaël Parent, maître-brasseur du Boquébière à ce moment, n'a pas laissé une taxe le stopper dans l'exercice de son métier et de sa créativité.

Combien peut coûter cette taxe supplémentaire? À guise d'exemple, pour un volume de production de 11 hectolitres (une cuve), la formule suivante doit être appliquée: 

1100L x 13,78% = 151,58 litres d'alcool absolu x 11,696$ = 1772,87$, soit environ 0,55$ la bouteille. 

De plus, la brasserie doit tenir un inventaire perpétuel. La taxe doit être payée dès que le produit sort de l'inventaire, qu'il soit vendu ou non. De plus, la brasserie doit répondre à des règles de "sécurité d'entreposage des spiritueux", différentes de celles pour la bière. Et on ne parle même pas des formulaires supplémentaires à remplir...


Cet automne, ce sera au tour de Jean-Sébastien Bernier, maître-brasseur d'À l'Abri de la Tempête, aux Iles-de-la-Madeleine, de jeter un pavé dans la mare. Pourquoi le fera-t-il? Il nous a répondu candidement:

"Depuis toujours, nous nous appliquons à faire les meilleurs produits, à les rendre originaux par l'utilisation d'aromates locaux. Nous aimons créer des produits à la signature unique qui vivent par eux-mêmes sans avoir à être chapeautés ou encadrés par un style. Il existe un monde de saveurs à explorer en haut de 11,9% et ce n'est pas une loi ridicule qui va nous empêcher de poursuivre notre recherche de goût et d'authenticité."

Les deux bières qui feront sans doute parler d'elles sont la Palabre du Moissonneur et la Palabre de la Corne de Glace. Toutes deux titrent 14% d'alcool. Elles sont d'ailleurs déjà disponibles aux Iles-de-la-Madeleine. La première se veut une 'Imperial Stout' au café; un café très particulier même, torréfié aux îles et trempé dans de l'eau de mer. La deuxième est une version gelée de la sublime Corne de Brume, sa Scotch Ale. Une véritable 'bière de glace', fermentée au-delà de la moyenne de ce type de bière afin de ne pas envahir le palais de sucres résiduels. Pourquoi forcer Jean-Sébastien à arrêter la fermentation de sa création à 11,9% s'il la juge trop sucrée à ce moment-là? Ce n'est pas une bureaucratie étouffante qui l'arrêtera.

N'est-ce pas rafraîchissant de repousser des frontières imposées par autrui?

Loin de nous l'idée de vous convaincre qu'une bière de 12% et plus a davantage de valeur gustative qu'une bière liquoreuse titrant 9%, 10% ou 11% d'alcool. Le jeu des saveurs, des sucres résiduels et de la gazéification peut être tout aussi captivant à n'importe quel taux d'alcool. Cependant, pourquoi donc se limiter à un nombre aussi arbitraire que 11,9% si un brasseur juge que sa création s'exprimerait mieux à quelques points d'alcool de plus?

30 juin 2013

La Colombie-Britannique et sa scène brassicole - Introduction


Yaletown Brewing, à Vancouver

La Colombie-Britannique brassicole évolue dans le bon sens. Vancouver est en train de développer le meilleur réseau de bars à bières du pays tandis que certaines brasseries récentes, Driftwood notamment, s’établissent parmi les meilleures du pays. N’empêche, l’immense majorité du territoire brassicole demeure ancrée autour de styles d’inspiration britannique. Bien que ceux-ci soient souvent plus qu’honnêtes, de nombreux exemples sont encore bien minces. Le terme « minces » est utilisé certes pour les flaveurs dont l’horizon paraît limité, mais encore davantage pour les textures, lesquels semblent plus qu’occasionnellement trop aqueuses. Heureusement, on ne peut généraliser; une quantité grandissante de microbrasseries ouvrent leurs portes et produisent une gamme variée, goûteuse et satisfaisante à l’échelle du pays.

Si ce n’était de Montréal et, dans une moindre mesure, Toronto, Vancouver pourrait certainement se vendre comme meilleure destination brassicole canadienne. La principale métropole de l’ouest du pays bénéficie non seulement d’un environnement géographique où se conjuguent Pacifique et Rocheuses, elle tire partie de sa proximité avec le château-fort des bières houblonnées états-uniennes qu’est la côte du Pacifique.


En plus de ses quelques brouepubs, lesquels, avouns-le, ne sont pas tout à fait de classe mondiale, Vancouver jouit surtout d’une brigade de bars à bières menée par des passionnés. Les cartes des meilleurs établissements sont facilement parmi les plus impressionnantes au pays. En parallèle, la scène de magasins de bières profite des largesses de la société d’état BC Liquor Store. Cette chaîne de magasins est probablement celle qui propose la meilleure sélection de tous les monopoles d’état provinciaux du Canada. Au-delà des nombreuses lagers dorées oxydées dont regorgent les tablettes des SAQ et LCBO, on y trouve un contingent fort respectable de produits locaux ainsi qu’une sélection plus qu’honnête de bières importées autant d’Europe que des Etats-Unis. Contrairement au Québec, la société d’état provinciale est à deux vitesses, si bien que de nombreux détaillants indépendants viennent renchérir l’offre et lors de notre dernier passage, les étalages qui y étaient disponibles s’avéraient très complémentaires; on observait de nombreuses différences d’une boutique à l’autre.

Les 16 bières en fût du Portland Craft, à Vancouver, proposent toujours 
une expérience gustative de qualité 

Du côté des brouepubs, la plus mauvaise nouvelle des dernières années est sans contredit la fermeture de Dix. Cet ancien brouepub de l’est du centre-ville était le héraut d’une scène maintenant fort amaigrie. On se rabat donc aujourd'hui sur les Steamworks et Yaletown. Si les bières, majoritairement d’inspiration anglaise, ne sortent pas tellement des sentiers battus, les lieux sont agréables, se collant bien à leurs quartiers. Quoique très vastes, ils offrent une cuisine à la fois variée et de grande qualité. C’est d’ailleurs une constatation que nous ferons souvent en Colombie-Britannique. Sans que les prix des repas soient exorbitants compte tenu du niveau des prix généralement élevé, les pubs proposent presque systématiquement un menu complet, façon brouepub américain, mais souvent avec des offrandes, de la mer entre autres, intelligemment apprêtées. Ce souci pour la bouffe ajoute grandement à l’expérience. Chez Yaletown, par exemple, nous gardons un doux souvenir d’une Paella aux fruits de mer. 

Suite de cette visite de la Colombie-Britannique brassicole, établissement par établissement, au prochain billet!
Cet article fait partie d'un guide de voyage brassicole de la côte ouest de l'Amérique du Nord que vous trouverez en cliquant ici, avec tous nos autres guides de voyage gratuits.

22 juin 2013

La scène brassicole de la côte ouest nord-américaine - Présentation


Le Nord-Ouest du Pacifique… Les arbres de 100 mètres, les étés confortables, les vignobles de qualité, les plages à perte de vue, les innombrables pics de plus d’un kilomètre. Il fait bon séjourner en cette région. Il ferait peut-être même bon y vivre, si ce n’était de la saison des pluies qui correspond grosso modo à l’hiver québécois. Peut-être nous plaignons-nous le ventre plein.

Vancouver

Notre paragraphe de tourisme 101 étant maintenant complété, passons aux choses sérieuses. Ou dans le langage du Nord-Ouest du Pacifique, passons aux choses houblonnées. En effet, c’est dans les vallées des fleuves Willamette (Oregon), et surtout Yakima (Washington) que poussent l’écrasante majorité des houblons cultivés en Amérique du Nord. Quand il est question des « C-hops » comme le Cascade et autres cultivars américains célèbres, c’est dans le Nord-Ouest du Pacifique que ça se passe.

Photo: David Gingras

Ça s’y passe tellement que s’il est presque impensable pour un brouepub québécois de ne pas tenir une « blonde d’entrée de gamme », il n’est pas plus envisageable pour une brasserie du Nord-Ouest du Pacifique de ne pas proposer une IPA dans sa gamme de produits réguliers. C’est la « go-to beer » d’une majorité d’amateurs. Ceci dit, ce n’est pas la région d’une seule bière. Les trois juridictions que nous incluons dans ce guide de voyage, soit la Colombie-Britannique, Washington et l’Oregon renferment plus ou moins 300 brasseries. Oui oui, autant de brasseries que le Canada entier pour moins de la moitié de la population. Avec un tel bassin d’artisans, il est évident qu’on trouve au moins un peu de tout : des lagers aux bières sures ou sauvages, de l’Imperial Stout vieillie en fût de bourbon à la Bitter anglaise. Certaines brasseries plus éclectiques se spécialisent dans un créneau spécifique puisque ce marché particulier le permet, mais la plupart tendent à offrir une gamme plutôt variée. Conséquemment, la brasserie moyenne est probablement un brouepub offrant au moins une Pale Ale américaine, une IPA, un Stout, un Imperial Stout, un Barley Wine, une Blonde un peu plus subtile comme une Kölsch, une Pale Ale caramélisée et plus houblonnée que la moyenne ainsi qu’une Brown Ale similairement plus houblonnée que la norme.

Vue à partir de la terrasse de Pelican Brewing, à Pacific City (Oregon)

Existe-t-il donc des styles indigènes à cette région? Pas vraiment, mais passons quand même quelques lignes à discourir du représentant ultime de l’héritage brassicole du Nord-Ouest du Pacifique qu’est la « West Coast IPA ». L’India Pale Ale typique de la Côte Ouest se distingue en effet d’une majorité des exemples que l’on retrouve au Québec et, dans une moindre mesure, des États orientaux de nos voisins du sud. En effet, en se basant sur les nombreux exemples d’IPA brassés au Québec, on peut s’attendre à ce que l’India Pale Ale arbore systématiquement une teinte rousse découlant souvent de malts caramel foncés qui laissent un gros baiser sucré de sucres résiduels que les levures ne sont pas parvenues à transformer. Il en résulte des notes sucrées de caramel rondelet, voire de noisettes, parfois un tantinet visqueuses. On dit souvent que celles-ci permettent d’équilibrer la franche attaque de houblon et son amertume percutante. On dit encore que ces malts ayant une présence plus forte confèrent de la texture à une bière qui serait autrement plutôt mince en bouche. Ces opinions sont aussi valables que la nôtre, mais puisque nous sommes ici pour discuter des goûts, aussi bien le faire! 

Il nous apparaît audacieux de poursuivre la tâche titanesque de la recherche de l’équilibre à coup de malt dans une IPA. Ces bières sont presque déséquilibrées par définition. L’esprit américain qui leur a donné naissance est tout sauf favorable aux compromis. Au-delà de l’évolution historique, l’objectif est surtout de mettre en valeur les vertus des très aromatiques cultivars de houblon américains. Fleurs, agrumes, conifère… si ces familles de parfums vous plaisent, les IPA du Nord-Ouest du Pacifique vous les offrent sans artifices maltés. Bien souvent, on n’a que du malt pâle de base et une débandade, une quantité industrielle, un véritable dégât de houblon frais, tout près de sa source, employé particulièrement en houblonnage à froid. Il en résulte des bières qui ne sont pas nécessairement plus amères que leurs émules québécois, mais dont la base maltée moindre peut les faire paraître plus mordantes. Là où toutefois peu de brasseries québécoises (Benelux, Dunham et plus récemment Pit Caribou et Le Castor constituant les plus évidentes exceptions) parviennent à se rendre, c’est sur l’intensité aromatique que dégagent ces bombes de fraîcheur. C’est simple, si nous étions suffisamment coquets pour porter du parfum, nous opterions plus le « West Coast Breeze » sans hésiter.

L'excellente Bhagwan's IPA, de Big Time, à Seattle

Pour ce séjour dans l’Ouest, véritable ruée vers l’or vert, nous suggérons un trajet nord-sud en commençant par la Colombie-Britannique dès notre prochain billet. On s'y voit sous peu, pinte d'India Pale Ale à la main!

13 juin 2013

La Gose, des Trois Mousquetaires, à Brossard

Hérauts des styles allemands souvent délaissés en contrée québécoise, Les Trois Mousquetaires font mouche avec leur plus récente offre en bouteille. Les troupes du Cardinal Richelieu avec leurs tuniques rouges comme la chaleur de l’été n’ont qu’à bien se tenir, car en matière de rafraîchissement, on lui trouve peu d’égales.


Style : Gossé c’est ça une Gose, dites-vous sur un ton un peu barbare? Dites-vous que ça ressemble à une mouture épicée de la plus commune Berliner Weisse. La même présence de blé très notable, un niveau d’acidité semblable, lactique et portant vers des notes citronnées, une effervescence vive… mais on y ajoute une généreuse dose de coriandre et… de sel. Bien qu’il semble (en tout cas, c’était mon cas la première fois que j’en ai entendu parler!) contre-intuitif que le sel ait sa place dans la bière, il semble se comporter comme le catalyseur qu’il est en cuisine, rehaussant toutes les saveurs environnantes et ajoutant une certaine rondeur à ces bières pourtant tout en minceur.

Disponibilité : En date de juin 2013, votre marchand favori devrait l’avoir sur ses tablettes.

Le coup d’œil : Une coiffe ivoire abondante réside sur un parquet d’or embrumé.

Le parfum : Le blé acidulé de la Gose se paie un voyage en zones méridionales où le panier de fruits exotiques n’est jamais bien loin. La brise saline de la mer murmure de douces vaguelettes en arrière-pensée. Une coriandre bien en selle complexifie l’ensemble de ses intonations tantôt lactées, tantôt bien vertes.

En bouche : Le salé et l’acidité dont les zones de sensibilité principales de la langue se trouvent toutes deux sur le côté dominent et se conjuguent à des bulles saillantes afin de donner l’impression de trancher la langue en deux. Malgré tout, la rondeur étonne chez cette bière bien sèche.

La finale : Les agrumes et notamment le citron rejaillissent dans les derniers moments, laissant un souvenir tropical et rafraîchissant.

Accords : Un simple rayon de soleil suffit amplement, mais s’il est accompagné d’un ceviche citronné et bourré de coriandre, vos papilles n’en pourront plus de toutes les réverbérations. Ce sera l’apothéose.

Pourquoi est-ce un grand cru? : La Gose est un de ces styles allemands on ne peut plus régionaux qui ont passé à un poil de l’extinction. La renaissance émane de la vague de microbrasseries créatives qui caractérise les dernières années. Même en 2013, nous n’avons que peu de références sur la planète brassicole. En Allemagne, la Ritterguts est la plus réputée, avec raison, mais elle demeure plutôt rare. Une des plus distribuées est celle de Bayerischer Bahnhof, délicate et citronnée. Celle des Trois Mousquetaires est plus pleine et surtout plus fruitée, voire même plus explosive.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Berlin Alexanderplatz de Hopfenstark (Québec), Zusammenarbeit du Loup Rouge (Québec), Gose The Dynamite de Beaus (Ontario).