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10 févr. 2012

Conférence de presse au Brouhaha de Montréal; un avant-goût de l'Hivernale des Brasseurs

Quelques succulentes bouchées qui seront offertes à tous ceux présents au festival

Une délicieuse parcelle de l'Hivernale des Brasseurs - Winter Warmer Montréal a été dévoilée vendredi après-midi au Brouhaha, dans le quartier Rosemont. Une version réduite d'un festival qui ne vise rien de moins que d'épater. Des brasseurs du Albion, d'Unibroue, de Dieu du Ciel!, de Boquébière et de Brasseur de Montréal étaient de la partie, impatients de nous présenter des bouteilles de leurs crus qui verront officiellement le jour au festival. De leur côté, la Brasserie Dunham et le Brouhaha divulguaient leurs créations en fût. Pour faire une histoire courte, le calibre sera élevé. Très élevé... Lorsqu'une grande brasserie comme Unibroue fait autant d'efforts qu'un petit brasseur comme Albion afin de créer leur bière du festival, c'est du sérieux.

Marc Bélanger, à droite, brasseur-propriétaire du Brouhaha

Question de sustenter les festivaliers pendant ce marathon de bières corpulentes, nous allons pouvoir compter sur les talents culinaires de Philippe Wouters, de Bières et Plaisirs, et Max O'Leary, chef du Brouhaha. À en juger par les carbonades flamandes en barquette et les cuillers de moules marinières dégustées aujourd'hui, on risque d'en avoir plein les papilles. Pauvre petit bol de céréales du lendemain matin qui aura l'air si fade...

Grosso modo, on s'attend à quoi suite à cette introduction de certains acteurs principaux de l'Hivernale des Brasseurs 2012? La liste de bières n'a que d'égale celle du Strong Ale Fest de San Diego et celle du Great Alaskan Barley Wine Festival, à Anchorage. Jamais une poussée locale d'autant de brasseurs a donné une carte de bières de ce genre au Québec. Côté boustifaille, très peu d'évènements brassicoles de par le monde osent élaborer un menu à la hauteur des bières en présence comme c'est le cas ici. Bref, c'est difficile de s'imaginer un résultat final puisque peu de fêtes de la bière se rapprochent de cette Hivernale en préparation. C'est ambitieux comme projet, mais combien excitant! Mais nous avouons que ce qui ressortait de l'avant et l'après-conférence de presse d'aujourd'hui était surtout l'impressionnante générosité et le flagrant manque de prétention des artisans desquels nous allons pouvoir profiter au festival. Preuve qu'il y a moyen de se faire plaisir, et de se refaire plaisir, en consommant des produits de grande qualité, sans jamais sentir le besoin de lever le petit doigt. C'est ça le monde de la bière; et ça ne changera jamais.


Pour plus d'infos (menu de bières et de boustifaille, billets, emplacement, etc.), cliquez ici.

PS. La journée du samedi affiche déjà complet.

16 sept. 2011

La Saison Voatsiperifery, du Brouhaha, à Montréal




La multitude de festivals de bières ces derniers temps nous ont fait tomber en amour plusieurs fois; avec de vieilles conquêtes que l'on revoyait pour l'occasion, mais aussi avec de nombreuses nouvelles flammes. C'est pourquoi vous pouvez vous attendre à quelques fiches "grand cru" toutes fraîches dans les prochaines semaines, toujours suivant la formule du 3e chapitre de La Route des Grands Crus de la Bière. Après une désaltérante vérification dans un environnement plus sobre qu'un festival, nous sommes maintenant certains de notre coup; nous aimerions louanger cette nouvelle Saison du Brouhaha!

Style : Saison, aromatisée au poivre Voatsiperifery de Madagascar. La Saison wallonne était initialement conçue pour abreuver les travailleurs des champs ; ce devait donc être une bière désaltérante. Aujourd’hui, le style a évolué et avoisine plus habituellement les 6% d’alcool, comme celle-ci d’ailleurs. L'ajout harmonieux du poivre n'est point traditionnel. C'est un bel exemple de la créativité du maitre-brasseur, Marc Bélanger.

Disponibilité : Le premier brassin embouteillé apparaîtra sur les tablettes des dépanneurs spécialisés en début octobre! Sinon, vous pouvez la trouver au fût de temps à autre au Brouhaha même.

Le coup d’œil : Une tuile de mousse s'établit sur la blancheur aux reflets dorés.

Le parfum : Un bouquet explosif met en valeur toutes les facettes de ce fascinant poivre Voatsiperifery. On s'imagine des agrumes, des fleurs et des herbes vertes poussant à travers les grains de poivre, titillant les voies olfactives et ce, jusqu'au fond du verre. Un parfum qui ne s'estompe pas!

En bouche : L'effervescence piquante soulève les céréales délicates qui, en tandem avec la levure, construisent des notes de pain frais. On remarque d'emblée que l'intensité du profil de saveurs est plus modéré que celui de l'arôme. Ce qui est très apprécié puisqu'on a davantage le goût de prendre de grandes gorgées! Le poivre est plus poli donc, s'immisçant dans les saveurs houblonnées avec diplomatie.

La finale : L'épicé du poivre s'allie à l'amertume herbacée des houblons pour une finale à l'image du profil de saveurs; rafraichissante et équilibrée. 

Accords : Salades vertes, poissons blancs, poulet, etc. Très versatile, cette Saison au poivre rehaussera plusieurs mets délicats tout comme elle saura se fondre dans un plat plus lourd et plus épicé. 

Pourquoi est-ce un grand cru? : En plus d'être créative et munie d'un profil de saveurs des plus harmonieux (les esters de levures produits, les houblons Saaz et les malts d'orge choisis semblent adorer le poivre de Magadascar), cette Saison nous fait profiter du meilleur de deux mondes: un arôme intense visant l'amateur de bières racées du Nouveau Monde et un profil de saveurs plus sage, digne d'une bière de soif du vieux continent.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Dieu du Ciel! Noce de Soie (Montréal), Trou du Diable Saison du Tracteur (Shawinigan), Hill Farmstead Vera Mae (Vermont).

6 juin 2011

Suggestions pour le Mondial de la bière - deuxième partie

Sans plus tarder, voici donc quatre autres catégories qui ont comme objectif de vous guider vers les meilleures bières du Mondial de la Bière, selon vos goûts du moment:

Top 5 « Bières de soif »

Pour cette catégorie, nous vous recommandons de prendre des échantillons doubles. C'est que ces bières, en plus d'être légères en bouche, dévoileront un subtil étalement de saveurs suite à plusieurs gorgées. Après tout, vous avez soif, non?

-Brouhaha Blanche Soleil (Montréal) : La Witbier belge a inspiré plusieurs brasseurs québécois et la Blanche Soleil est un des exemples les plus rafraîchissants du style. Coriandre et écorce d’orange rencontrent houblons épicés, un mariage effervescent dans un corps pétillant.   

-Hopfenstark Ostalgia Rousse (L’Assomption) : De sublimes malts toastés équilibrés par des houblons herbacés. Peu de bières exhibent autant de richesse grillée tout en demeurant désaltérante.

-Fyne Ales Jarl (Écosse) : Comme plusieurs brasseurs du Royaume-Uni, cette microbrasserie produit une panoplie d’ales de soif. Celle-ci est bien citronnée, grâce à son houblonnage généreux évoluant dans un corps presque sec, idéal aux grandes gorgées.

-Moonlight Death and Taxes (Californie) : Une bière de soif… noire! Cette lager présente des saveurs chocolatées dans un corps svelte équilibrés par des houblons boisés et subtilement citronnés. Parfait pour ouvrir l'esprit de quelqu'un qui pourrait avoir peur des couleurs...

-Stone Levitation (Californie) : Fertile en houblons du nouveau monde, voici une ale ambrée qui plaira à ceux qui ne peuvent se passer de parfums d’agrumes et d’amertume résineuse endémiques à la côte ouest américaine.

La cour arrière du restaurant de Stone Brewing au nord de San Diego est à couper le souffle


Top 5 « Liquoreuses et très sucrées »

-Aventinus Eisbock (Allemagne) :  La grande Aventinus Weizenbock, une des bières les plus complexes de Bavière, subit parfois une période de gel afin d’y concentrer ses sucres. Après quelques autres étapes cruciales, nous obtenons une bière capiteuse, emplie de saveurs de fruits séchés, de caramel et de levures au profil épicé, phénolique.

-Boquébière Acéro (Sherbrooke) : Une création unique, ce nectar repousse les limites de la bière. La gazéification est quasi-absente, les saveurs de sirop d’érable dominent les céréales et l’alcool réchauffe le gosier à chaque gorgée. Si vous préférez le miel au sirop d’érable, l’Apico, une autre création hybride du Boquébière, vous sera aussi mémorable.

-Kuhnhenn Barrel-Aged Fourth Dementia (Michigan) : Toffee, vanille, et bourbon évoluent dans un corps gargantuesque, gorgé de sucres résiduels et d’alcool. La décadence liquéfiée; voilà une des forces de la brasserie Kuhnhenn.

-Dogfish Palo Santo Marron (Delaware) : Réglisse, noisettes et figues sont enlacées par les malts caramel de cette ale forte vieillie en barils de Palo Santo paraguayen. Quelques malts rôtis ferment la marche, accompagnés par une légère sècheresse boisée.

-Cheval Blanc Triple Bock (Montréal) : Un festival de malts de type Munich, cette Triple Bock ronde comble toute papille en recherche de desserts élégants. Les céréales caramélisées abondent dans ce profil de saveurs doux et langoureux.

Éloi Déit, maitre-brasseur du Cheval Blanc
Photo de Johann Schlager


Top 5 « Herbacées et florales »

Les bières de cette catégorie ne contiennent pas nécessairement des herbes ou des fleurs. Ce sont plutôt des bières qui présentent un profil rappelant une verdure et les bouquets de fleurs, souvent le résultat d'un judicieux mélange de houblons.

-Jandrain-Jandrenouille IV Saison (Belgique) : Les houblons poivrés et citronnés de cette Saison wallonne survolent des levures aux allures de pâte à pain, construisant un bouquet vivace, complexe et rafraîchissant.

-Southampton Cuvée des Fleurs (New York) : Ici, les parfums floraux proviennent de la lavande, de la camomille, de la marguerite dorée et de la rose sauvage utilisées aux côtés des houblons. Le tout est supporté par des céréales miellées et une gazéification piquante. Merveilleusement différente.

-À l’Abri de la Tempête Terre Ferme (Iles-de-la-Madeleine) : Des céréales biscuitées propulsent herbes, fleurs et agrumes d’une harmonie telle que les saveurs individuelles sont difficiles à dissocier. En plus, elle n'est jamais lourde, invitant de grandes gorgées.

-Super Baladin (Italie) : Fleurs et agrumes séchés grouillent sur un lit de pâte d’amande, créant une pâtisserie liquide des plus surprenantes. Un profil de saveurs qui nous faire presque croire à une promenade dans un souk du Moyen-Orient.

-Trou du Diable P’tite Buteuse (Shawinigan) : D’inspiration belge, cette blondinette désaltère grâce à des houblons herbacés et citronnés soutenus par des esters de bananes et des céréales croquantes. Un autre chef d'oeuvre d'André Trudel, maitre-brasseur du Trou du Diable.

Un festin en entrée au resto-pub du Trou du Diable


Top 5 « Belges brunes et épicées »

-Broadway Pub Don Juan (Shawinigan) : Muscade et coriandre sont liées par des céréales caramélisées et des esters fruités dans cette bière forte d’inspiration belge. Profitez aussi de votre visite au kiosque du Broadway pour leur parler de leur succursale en devenir à Grand-Mère…

-Gouden Carolus Noël (Belgique) : Un profil de saveurs semblable à la bière précédente, avec ses tons de réglisse saillants, son zeste d’orange et son clou de girofle se prélassant sur un coussin malté richement caramélisé. Bref, une bière qui donne le goût de célébrer Noël toute l’année.

-Rochefort 8 (Belgique) : Le corps feutré de cette rutilante trappiste développe des notes de dates medjool, de chocolat et de prunes réchauffés par un jet d’alcool. Le côté épicé de ce grand cru provient surtout des levures et de leurs conditions de fermentation, même si un soupçon de coriandre fait partie de la recette.

-Allagash Four (Maine) : D’inspiration monastique, en voici une qui dévoile un profil épicé grâce à ses levures et à ses houblons nobles. Poivrée et fruitée, sa chaleur d’alcool équilibre un corps riche, soutenant des sucres résiduels suaves.

-Charlevoix Dominus Vobiscum Double (Baie-Saint-Paul) : Effervescente et chaleureuse, voici une autre bière forte québécoise inspirée de la Belgique. Anis étoilé, coriandre, poivre, raisins secs et clou de girofle ne sont que quelques-uns des parfums que vous pourrez percevoir en la dégustant.




Bon Mondial!


Pour notre premier article de suggestions, cliquez ici

11 févr. 2011

Les 10 bières les plus chaleureuses de l'hiver 2011


L'orée de chaque saison hivernale réjouit tout amateur de bière capiteuse. Et pour cause: avouons-le, le québécois moyen a la dent sucrée. Et le dégustateur de bières ne fait surtout pas exception. C'est dans cette optique que nous dressons pour vous notre Top 10 des bières les plus chaleureuses de cet hiver 2011. Chaque bière choisie peut se vanter de posséder autant de complexité que de qualités réconfortantes et toutes sont présentées dans un ordre tout à fait aléatoire puisque toutes sont aussi méritoires les unes que les autres. Bonne dégustation!


photo: Olivier Germain


La Messe de Minuit, des Brasseurs du Temps, à Gatineau :

Le feu d’artifices épicé des bières de Noël à la belge rencontre la générosité corporelle des vins d’orge à l’anglaise dans cette bière des plus festives. Anis étoilé, réglisse, coriandre et muscade s’en donnent à coeur joie sur les malts caramélisés bien portants, créant des saveurs de raisins secs aux abords d’un alcool chaleureux, mais habilement dissimulé. Une des meilleures excuses pour se rassembler à Gatineau, nul doute.

La Solstice d’Hiver, de Dieu du Ciel!, à Montréal et à St-Jérôme:

Raisins secs et dates medjool enveloppent cerises et vanille dans ce vin d’orge chaleureux. Les houblons fruités et boisés agrémentent le profil de saveurs déjà complexe et, aidés par l’alcool, réussissent à équilibrer ce mastodonte. La version vieillie en barriques de chêne, beaucoup plus rare, s’amourache davantage de toute dent sucrée, étant généreuse de ses effluves de vanille et de fruits confits. Ouf, que c'est bon de s'emmitoufler dans un tel Barley Wine!



La Porter Baltique, des Trois Mousquetaires, à Brossard:

La sensualité d'un chocolat noir s’harmonise à quelques mûres, sculptant un nectar frisant la décadence. Des malts rôtis enduits de mélasse savent conclure chaque gorgée d’une amertume juste, talonnée par une chaleur d’alcool. Jonathan Lafortune, maître-brasseur, nous offre ici de quoi pouvoir hiverner sans crainte.

La Jean dit Laforge, de la Microbrasserie d’Orléans, à Sainte-Famille:
Une autre grande noire bien rondelette, ce Porter Impérial séduit par ses malts chocolatés et rôtis agencés à des houblons boisés, bien amers. L’effervescence soutenue, la touché vanillée et la retenue des sucres résiduels font de ce dessert couleur ébène un véritable plaisir à déguster… à grandes gorgées.


photo: Olivier Germain


La Reyne Descosse, de Bedondaine et Bedons Ronds, à Chambly:
Un invitant caramel séduit les papilles de ses longueurs sucrées, alors que quelques incantations fruitées façonnent une complexité sous un chocolat au lait. Le corps velouté de cette Scotch Ale exige presque une examination à repetition tellement il transmet les saveurs savamment. Nicolas Bourgault, Bedondaine lui-même, nous offre une version “gelée” de cette bière à tous les hivers, dans laquelle les sucres ont été concentrés à la manière d’un cidre de glace (par exemple). Cette incarnation fait pencher la reine… vers un royaume encore plus sensuel, si cela est possible.

La Triple Bock, du Cheval Blanc, à Montréal
Une des rares lagers à se pointer le bout du nez l’hiver au Québec, cette Doppelbock amplifiée est si généreuse de son corps qu’on en perd le nord. Ses somptueux malts Munich fondent un profil de saveurs aussi riche qu’élégant, valsant du caramel brûlé aux petits fruits des champs. Ses sucres résiduels amples et son alcool chaleureux ferment la marche langoureusement. Le genre de bière qui nous oblige à se lécher les lèvres…



La Yule, de Hopfenstark, à L’Assomption
Des épices à dessert se prélassent dans le corps soyeux de cette bière de Noël, construit par des sucres résiduels bien nivelés. Des raisins noirs explosent sur des céréales miellées, supportant la cannelle, la muscade et les clous de girofle à l’unisson. Une délicieuse version réchauffée est parfois servie au pub ou lors d’évènements spéciaux. Qui a dit que le glühwein devait régner en roi et maître sur le royaume des boissons alcoolisées chaudes?

La Ouchuparké, du Broadway Pub, à Shawinigan
Des pétales de fleurs décorent des élans muscadés, alors que les levures de Weizenbock produisent des parfums de clou de girofle et de banane. Tout est marié intelligemment, dans un corps douillet. Que nous sommes chanceux en Amérique de ne pas tenir rigueur à la Reinheitsgebot, cette loi de la pureté allemande qui interdit l’utilisation d’épices, entre autres, dans la bière. Cette création de Marc Ducharme n’aurait jamais pu voir le jour!

La Barley Wine, du Siboire, à Sherbrooke
Spectaculaire dès la mise en verre, ce Barley Wine, bien que muni d’une texture crémeuse et d’un corps dodu, ne souffre pas d’embonpoint. En effet, il se boit avec une facilité déconcertante. Un vrai gâteau de malt bien relevé par des houblons résineux. À noter : Jonathan Gaudreault a aussi laissé mûrir une portion du brassin en fût de chêne.



La Special B, du Brouhaha, à Montréal
De l’aveu du maître-brasseur Marc Bélanger, sa Special B, récemment embouteillée et nommée ainsi en l’honneur du malt éponyme, se développe nettement mieux en bouteille. Il faut lui donner raison, c’est là une bière d’une grande profondeur fruitée, mais aussi très ronde et sertie d’admirables nuances de chocolat, de toast, de noisettes, En arrière-plan, l’alcool demeure une arrière-pensée. Voici une Quadrupel autant accomplie que chaleureuse.

6 déc. 2010

Le temps des Bocks

Vous adorez les malts Munich? Ou peut-être aimeriez-vous mieux connaître les saveurs de ce type de malt et ainsi comprendre pourquoi certains amateurs de bière les apprécient tant? Une opportunité unique s’offre dès maintenant à toute personne pouvant fréquenter l’île de Montréal cette semaine : quatre types de Dunkler Bocks sont en service dans les bars et brouepubs!

Tout d’abord, l’Amère à Boire sert présentement la Bockbier, une version classique de ce style de lager rubiconde, développant des saveurs typiques aux malts Munich; des céréales douces, légèrement caramélisées, dans un corps souple, presque riche, mais surtout conçu pour nourrir à coup de grandes gorgées. Un subtil filet fruité semble même voiler les sucres de ces malts. Une superbe bière de soif pour les températures hivernales, quoi.

Dans le nord de la ville, c’est au Vices et Versa (et bientôt au Brouhaha) que la microbrasserie Le Naufrageur, de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, nous a envoyé son Doppelbock. Vous aurez compris que cette appellation est une version plus costaude de la Bock habituelle. La version du Naufrageur met en évidence des malts Munich provenant de l’orge québécois; la signature de grain vert et fruité de notre terroir en est évidente. Cette Doppelbock est soyeuse et liquoreuse. Peut-être pas authentique étant données les flaveurs du type d’orge utilisé, mais le produit est très bien conçu et des papilles bien éveillées prendront plaisir à remarquer le caractère particulier de l’orge québécois. Surtout si vous vous dirigez ensuite vers le Cheval Blanc…



C’est qu’Éloi Déit, maître-brasseur du populaire Ch’val, a maintenant en pompe sa Triple Bock(!), une version amplifiée du concept de la Doppelbock. Les malts Munich utilisés ici sont authentiques (100% de la malterie Weyermann, en Bavière), alors une comparaison avec ceux issus du Québec est fort intéressante. Le caractère de pain, sa richesse et sa douceur, est immanquable dans ces malts allemands. Les sucres résiduels sont en évidence dans la Triple Bock du Cheval Blanc, rendant la dégustation des plus sensuelles. La finale est presque équilibrée par des houblons nobles bien feuillus. Une grande bière de dégustation, surtout pour amateurs de malts de ce type.

Finalement, pour amateurs de feu de foyer, le Dieu du Ciel! présente sa version fumée d’une Dunkler Bock. L’Équinoxe d’Automne, tardive comme saisonnière vous nous direz, est en effet une Rauchbock (rauch = fumée). Un alliage de malts Munich et de malts fumés (entre autres) s’étale longuement sur le palais, réchauffant les papilles autant que l’âme. Encore une fois, les houblons ne sont pas en évidence dans cette Bock; ce sont les malts qui prennent toute la place. Et lorsque le froid s’empare de la province, j’en connais peu qui se plaindront d’une affluence si bien maltée.

Bonne découverte des malts Munich!

20 sept. 2010

Top 7 québécois des pubs d’ambiance

Puisqu’au-delà de la bière, il y a aussi l’environnement dans lequel on s’en délecte, je vous présente mon top 7 des endroits où déguster une bonne bière au Québec. Ce palmarès ne se limite pas nécessairement aux broue-pubs, mais un bar à bières sera exclu s’il n’offre pas une sélection digne d’un broue-pub.

Définissons d’abord les paramètres à partir desquels est établi mon classement:
1. Présence de quelques bières de qualité – Parce que vous êtes sur Les Coureurs des Boires, oubliez les bars-billard ou les broue-pubs magnifiques où l’on vend des bières dont le nom contient Kamouraska.
2. Beauté des lieux – comme pour votre âme sœur, la beauté n’est pas essentielle, mais permet évidemment de se distinguer du lot.
3. Le désir de rester quelques heures quand on s’y trouve – le bon vieux critère du « Y passeriez-vous une soirée à boire et discuter avec vos amis » ou mieux encore « Y resteriez-vous seul quelques heures en espérant vous y faire des amis? ». Il s’agit sans doute du critère le plus important, qui peut être influencé par des éléments comme la présence de nourriture de qualité, l’achalandage, le confort, la musique.

Alors, sans plus tarder :

# 7 Brouhaha, Montréal
Pour ses soirées-concept douteuses, sa clientèle décontractée, la pertinence de ses serveurs, sa carte des bières dont on ne se lasse point, le Brouhaha nous empêchait de limiter cette liste à un top 5!


# 6 Bedondaine et Bedons Ronds, Chambly
Pour sa décoration on ne peut plus riche, mais jamais encombrante, le service irréprochable qu’on y reçoit, la jovialité de son propriétaire et l’amour de la bière qui transpire les lieux, Bedondaine et Bedons Ronds est l’un des grands.





# 5 Brasseurs du Temps, Gatineau
Pour ses proportions gargantuesques qui n’intimident guère, la somptuosité des lieux historiques, sa terrasse parmi les plus belles du Québec et la possibilité d’y manger un savoureux repas complet, les Brasseurs du Temps nous font abîmer la 417 beaucoup plus souvent qu’auparavant.

# 4 Vices et Versa, Montréal
Avec son côté grano assumé, sa complicité avec les artistes locaux, sa clientèle allumée, son plafond de toute beauté et ses agréables coupe-faim, le Vices sait recevoir.


# 3 Le Cheval Blanc, Montréal
Pour son décor rétro exquis, sa proximité avec les artistes, sa clientèle hétéroclite et divertissante, ses anniversaires déjantés, son absence de prétention et les découvertes musicales que nous y faisons, le Cheval habite ce palmarès depuis plus longtemps qu’aucun autre.

# 2 Siboire, Sherbrooke
Pour ses irrésistibles slogans, sa collaboration avec l’université de Sherbrooke, son aménagement aéré l’harmonie de ses spectaculaires lieux (à quand un spectacle éclairage et briques par Robert Lepage?) et ses irrésistibles sofas, le Siboire est toujours difficile à quitter.


# 1 Trou du Diable, Shawinigan
Pour son éblouissante attention aux détails, la créativité de sa cuisine, son éclairage recherché, l’implication des membres de sa coopérative, ses soirées thématiques, le Trou du Diable est le seul endroit de la liste où nous envisagerions un bon jeu de société.

Et vous, quels sont les endroits où vous préférez passer votre temps?

N.B. : cet article a été rédigé par David et ne reflète pas nécessairement l’opinion de Martin