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11 avr. 2012

La MO, de Maine Beer Company, à Portland



Depuis longtemps, la majorité des brasseries de l'état du Maine produit des bières d'inspiration anglaise. De belles bières de soif, sans prétention, douces et conviviales. À part Allagash Brewing, que nous avons nommée "brasserie d'exception" dans La Route des Grands Crus de la Bière, peu de brasseries de cet état côtier s'étaient démarquées dans nos fiches grand cru. La modeste Maine Beer Company venait tout juste de commencer à produire sa première bière, la croustillante Spring Peeper. Aujourd'hui, deux ans plus tard, nous pouvons affirmer que la jeune entreprise de Portland a poursuivi sur sa lancée et mérite d'être louangée. Si vous vous promenez au Maine cet été, cherchez leurs produits, que ce soit cette MO ou leur Spring Peeper, leur Lunch IPA, leur Zoe Amber Ale ou leur Mean Old Tom Stout. Vous trouverez dans chaque cas une des bières les plus exquises de sa catégorie produite en Nouvelle-Angleterre. Voici donc sans plus tarder la fiche grand cru de la MO!

Style : Une American Pale Ale qui frise les 6% d'alcool et qui penche donc dans le territoire des India Pale Ales.

Disponibilité : En bouteille surtout, dans les meilleurs magasins du Maine, mais aussi depuis peu dans quelques établissements au Vermont, au New Hampshire, au Massachusetts, dans l'état de New York et de la Pennsylvanie.

Le coup d’œil : Un champignon de mousse blanche s'élève au-dessus de la robe ambrée brumeuse. La bouteille contient beaucoup de sédiment; prenez garde lorsque vous versez votre premier verre.

Le parfum : Des aiguilles de conifère poussent bien haut au-dessus du verre, chatouillant le nez, laissant quelques pointes fruitées au passage.

En bouche : Une gazéification naturelle active prend de l'expansion sur le palais, un peu à la manière de certaines bières belges. Jumelée à un corps svelte, donc chiche en sucres résiduels, elle crée une Pale Ale très facile à boire malgré l'intensité des houblons résineux. Les céréales sculptent quelques passages rappelant le pain, qui se fondent dans le caractère légèrement levuré.

La finale : Les houblons collent une huile résineuse sur les papilles, accentuée de pointes orangées. L'amertume est persistante et bien nivelée au reste du profil de saveurs d'intensité moyenne.

Accords : Une salade verte bien fraîche, avec quelques bouts de baguette et un fromage à pâte demi-ferme à croûte lavée (un Baluchon, tiens). Un pique-nique printanier quoi!

Pourquoi est-ce un grand cru? : La franchise du parfum houblonnée, la clarté des saveurs exprimées et la facilité avec laquelle on peut boire le tout rend cette bière de Maine Beer Company des plus charmantes. Rares sont les bières embouteillées au Maine qui peuvent se vanter de posséder toutes ces qualités.

Si vous avez aimé, essayez aussi : La Pale Ale Américaine de Dunham (QC), la Edward, de Hill Farmstead (Vermont) et la Smuttynose IPA de Smuttynose Brewing (New Hampshire).

7 sept. 2010

La Saison du Tracteur, du Trou du Diable à Shawinigan


Nous louangeons Le Trou du Diable à l’aide de plusieurs fiches de dégustation dans notre livre, mais nous désirons tout de même en rajouter. Cette toute nouvelle bière d’André Trudel, maitre-brasseur de l’estaminet, mérite autant d’éloges que sa Buteuse Brassin Spécial (par exemple), tant ses saveurs respirent l’harmonie et la sagesse.

Style: Saison à la belge, mais houblonnée au cultivar Simcoe (américain). Ces bières de dénomination  «Saison» étaient jadis brassées dans des fermes de la campagne wallonne et consommées plusieurs mois plus tard lors de la récolte de fin d’été où les travailleurs pouvaient en boire jusqu’à cinq litres(!) par jour afin de s’hydrater. Bien que très digestes, leur taux d’alcool peut aujourd’hui atteindre près de 7% (comme cette Tracteur), ce qui n’était évidemment pas le cas autrefois.

Disponibilité: Cette bière n’a connu le fût que cet été. Il faut encore vous déplacer au brouepub de Shawinigan pour la déguster.

Le coup d’œil: Une couche compacte de mousse ivoire fige sur la robe blonde brumeuse.

Le parfum: Une aguichante salade de fruits tropicaux est propulsée par le Simcoe et est rejointe par la levure typique au style Saison.

En bouche: Les malts Pilsener sont douillets à souhait, un oreiller sur lequel reposent en harmonie les houblons aux allures d’agrumes, le pain frais de la levure de Saison et la touche rafraîchissante du blé.

La finale: Toutes ces saveurs mènent à une habile amertume de houblon herbacé et épicé. Son intensité moyenne est nivelée à celle des houblons en arôme et en bouche.

Accords: La cuisine de Franck (chef au Trou du Diable) étant aussi inspirée que les brassins d’André, laissez-vous guider par l’ardoise du moment. Visez la fraîcheur plutôt que la richesse; les fruits de mer, les salades, etc.

Pourquoi est-ce un grand cru?: Les Saisons houblonnées à l’américaine se vautrent souvent dans l’intensité du cultivar choisi, mais la Tracteur n’oublie jamais ses racines; le caractère rustique de ce style belge valse avec les houblons du nouveau monde dans un tout des plus élégants.

Si vous avez aimé, essayez aussi: Éponyme du Benelux (QC), Saison du Repos de Hopfenstark (QC), Jack d’Or de Pretty Things (MA).

 Ma tulipe du Trou du Diable est ici remplie d'une sublime Buteuse Brassin Spécial. 
Pourrais-je la combler d'une Saison du Tracteur dans les mois à venir, messires de Shawinigan?

20 août 2010

La Doppel Hoppe Weizen, de la Microbrasserie Le Naufrageur à Carleton-sur-mer

Cette toute nouvelle création issue du chantier naval du Naufrageur – leur série de brassins expérimentaux – vise droit dans le mille. Inspirante, différente et complexe, elle ravira ceux en quête de bouquets floraux et de corps douillets et riches.

Style : La première bière à marier les Weizen allemandes et un généreux houblonnage à l’américaine dans un taux d’alcool relativement élevé était une collaboration entre la brasserie Schneider & Sohn de Bavière et la Brooklyn Brewery de l’état de New York. Cette bière a pour nom Hopfen Weisse et se retrouve régulièrement dans les marchés spécialisés américains. Bien que la version du Naufrageur semble émuler cette superbe Hopfen Weisse sur papier, les deux demeurent bien distinctes en réalité.

Disponibilité : Puisque nous parlons ici du premier brassin de Doppel Hoppe Weizen à être commercialisé, nous ne pouvons vous dire quand cette bière sera disponible de nouveau. Nous espérons bien évidemment que ces bons mots motiveront l’équipe du Naufrageur à l’offrir dans leurs toutes nouvelles bouteilles de 500ml cet automne. On se croise les doigts!

Le coup d’œil : Une épaisse couche de mousse blanche garnit la robe orangée aux reflets dorés voilés.

Le parfum : Les houblons imitent feuilles et fleurs, reposant sagement sur un lit de blé craquant. Cet arôme est plus doux et moins évocateur que le profil de saveurs qui suit.

En bouche : L’arrangement floral propose lavande et eau de rose avant de se métamorphoser en houblons épicés. Les malts miellés et le blé réussissent à enrober le tout, aidés par une chaleur d’alcool (cette bière titre quand même 8,1%).

La finale : Moins sucrée que ce que suggère le corps luxueux, ce sont l’amertume résineuse des houblons, la sècheresse du blé et de surprenantes impressions salées qui scellent chaque gorgée.

Accords : Un après-midi à se faire masser la peau par le soleil et le vent de la Baie des Chaleurs. Avec peut-être un bout de pain enduit de miel de fleurs sauvages. :P

Pourquoi est-ce un grand cru? : Le caractère floral est des plus avenants tout en demeurant équilibré aux céréales miellées. Au lieu de sombrer dans une intensité démesurée, cette ale forte sait se retenir juste assez afin que toutes ses composantes puissent s’exprimer à l’unisson.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Ergot du Benelux (QC), Weizen Impériale des Trois Mousquetaires (QC), Blanche Neige de Dieu du Ciel! (QC).

 Une tulipe bien florale de Doppelweizenhoppe (ainsi appelée au Brouhaha, à Montréal).

18 août 2010

La Fleur Noire, du Trèfle Noir à Rouyn



Au menu du Trèfle Noir présentement, vous trouverez cette sublime création d'Alexandre Groulx, maitre-brasseur et co-propriétaire de l'endroit. Lors de l'écriture de notre livre, Le Trèfle Noir venait tout juste d'enfûter ses premiers brassins. C'est avec très grand plaisir que nous désirons l'inclure à notre palmarès de bières grand cru dès sa première année d'existence. Le Trèfle Noir: le secret le mieux gardé du Québéc brassicole?


Style: Stout à l'avoine à laquelle a été rajoutée quelques gousses de vanille en fermentation secondaire.

Disponibilité: En fût seulement, à ce pub de Rouyn.

Le coup d'oeil: Une tuile de mousse de couleur café au lait recouvre la noirceur opaque.

Le parfum: Les flocons d'avoine séduisent tôt et ce, pour la durée de la pinte. Leur arôme est enduit de mélasse, de vanille et de grains torréfiés.

En bouche: Le corps est soyeux et facile à boire malgré les céréales riches. L'avoine et l'orge torréfiée s'en donnent à coeur joie, s'unissant afin de développer des saveurs de mélasse, de chocolat noir et de gruau, relevées par de subtils esters de mûres.

La finale: Un coulis de chocolat noir précède les céréales rôties qui ajoutent un peu d'amertume au filet de vanille qui décore le tout.

Accords : Le jerky de boeuf de la boucherie Aux Côtes Croisées, à Rouyn. Quoique les pretzels maison de la maman d'Alexandre ne laissent pas leur place...

Pourquoi est-ce un grand cru? : Il est rare que les céréales (dans ce cas-ci l'avoine et l'orge) s'expriment si clairement en arôme autant qu'en saveur. Qui plus est, la vanille est intégrée au tout de façon irréprochable, rajoutant complexité et décadence.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Maisouna du Loup Rouge (QC), Aphrodisiaque de Dieu du Ciel! (QC), Oatmeal Stout de McNeill's (VT).