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4 déc. 2011

Munich, coeur brassicole de la Bavière


La métropole bavaroise habite l’imaginaire de plusieurs voyageurs désirant visiter cette partie du monde. Ses Hirschgarten et Englischer Garten, des parcs urbains abritant, entre autres, des biergartens gigantesques, contribuent grandement à l’atmosphère festive présente de façon permanente ici. Les magasins haut-de-gamme du centre historique relativement moderne (comparativement à Bamberg, par exemple) détonnent cependant, alors que le plus grand marché extérieur en Europe, le Viktualienmarket, confirme la passion des allemands pour le porc. On dirait bien que la moitié de ses kiosques vendent des charcuteries... À cheval entre traditions fermement ancrées et contemporanéité, Munich possède les atouts nécessaires à un séjour des plus diversifiés.  

Avant même de se lancer dans la présentation de nos coups de coeur brassicoles de la ville, nous aimerions dire un mot sur la Hofbräuhaus. Pour ceux qui ne la connaissent pas, c'est la plus grande brasserie de la ville et ses nombreuses salles peuvent contenir jusqu'à 5000(!) personnes. Tous les guides touristiques vous diront d'y aller. Eh bien... allez-y! Ça vaut la peine, le temps d'un Mass (bock d'un litre, seul format disponible). Le service peut par contre y être totalement indifférent, la nourriture caricaturale, la bière bonne, mais sans plus, et le oompah-pah continuel du band folklorique devient lourd puisque répétitif. Bref, facile de trouver mieux dans une ville si bien nantie en brasseries. Voici nos préférées :

Schneider Weisses Brauhaus,  au Tal 7

Une vieille maison typique de la région, avec plusieurs pièces, boiseries et des mets traditionnels bavarois. Parfait pour une introduction à la Bavière, tout en évitant les excès du plus commercial Hofbräuhaus, par exemple. On y sert évidemment la gamme de bières de blé de la brasserie Schneider, en plus de quelques lagers invitées pour ceux qui insistent pour boire une bière de fermentation basse. Les version en fût des bières de blé de Schneider sont convaincantes, même s'il faut s'attendre à une sensation en bouche moins effervescente. Si vous adorez les Aventinus, Hopfenweisse, Schneider Original et Wiesen Edel-Weisse que nous pouvons trouver à la SAQ, il vous faut mettre le Schneider Weisses Brauhaus sur votre liste de priorité.

Andechser am Dom, au Weinstrasse 7a

Plus élégant que la maison traditionnelle de Schneider, le pub et restaurant munichois du monastère d'Andechs (lui, situé à quelques minutes à l'ouest de Munich) ravit autant les yeux que les papilles. Les nombreuses fresques donnent des airs de grandeur au petit local orné de boiseries sanguines. La terrasse est aussi très fréquentée, faisant face au Dom. Si vous n'avez pas le temps d'aller au monastère d'Andechs même, c'est ici que vous risquez d'y trouver la motivation. Les lagers d'Andechs exhibent une telle finesse qu'elles en laissent plus d'un pantois. De l'impeccable Helles à la Doppelbock complexe et satinée, toute bière à l'ardoise excelle dans son style. De plus, les collets recouvrent généreusement les pintes mais jamais les cous des pimpantes serveuses aux décolletés plongeants. On respecte la tradition bavaroise, bien sûr.

Ayinger Speis und Trank, au Am Platzl 1a

Tout juste en face du Hofbräuhaus, ce pub et restaurant de la brasserie Ayinger rafraichit par son authenticité. Les autobus de touristes débarquent de l'autre côté de la rue, alors aucune crainte de se faire envahir de photographes en herbe lors de sa dégustation. Les bières d'Ayinger ont aussi le mérite d'être plus accomplies que celles de Hofbräu. Elles sont toutes servies au fût à ce restaurant, de la rare Kellerbier à la croustillante Pils, de l'effervescente Weiss à la toute délicate Hell. Cette dernière est aussi servie par gravité d'un baril de bois sur le comptoir à partir de 17h. Malgré toutes les options brassicoles à Munich, on prend plaisir à retourner au Ayinger Speis und Trank.


Augustiner Bierhalle und Restaurant, au Neuhauser Strasse 27 

On garde le dessert pour la fin. Non seulement notre coup de coeur à Munich, mais peut-être bien une des enceintes brassicoles les plus impressionnantes en Allemagne, le Augustiner Bierhalle und Restaurant sait plaire. Tout d'abord, l'endroit est gigantesque, alors facile de trouver un coin qui nous plait. Que ce soit du côté bar, tout en bois, là où l'on sert la Lagerbier à partir d'un baril de bois par gravité dès 16h, ou sur une des terrasses, ou même dans la somptueuse salle à manger, tout est mis en place pour épater. Du service des plus professionnels et sympathiques (oui, oui, cela existe à Munich!), aux multiples ambiances, de la qualité de la boustifaille à celle des lagers, tout ici respire la qualité. Mis à part les offrandes en fût, ne vous gênez surtout pour demander une bouteille de la Pils. C'est tout simplement une des plus grandes de son genre, à notre humble avis.

...

 Ceci conclut (pour l'instant) notre guide de voyage brassicole sur l'Allemagne. En espérant que vous y avez trouvé de quoi rêver à votre prochain périple! Le prochain guide de voyage brassicole aura comme destination... hmmm... la Belgique?


Si vous avez manqué quelques articles de ce guide de voyage brassicole, vous les retrouverez au bas de cette page.

31 oct. 2011

Des bocks, des bières sauvages et des Double IPAs... allemandes!

Les Importations Privées Bièropholie récidivent avec une surprise de taille… Des bières allemandes !! Puisque c’est la saison des Bocks qui commence à poindre à l’horizon - et que ces lagers charnues pourront survivre aux délais de la SAQ contrairement aux lagers de soif plus fragiles - nous aurons maintenant accès à une aguichante sélection pour faire taire ceux qui croient qu’il n’y a que de la Pils en terre germanique. Voici nos habituels commentaires afin d'éclairer vos choix:


Spezial Rauchbier Bock : Une lager fumée bien dodue, mettant en vedette les malts Munich autant que le malt d’orge fumé au bois de hêtre. Un des chefs d’œuvres de la brasserie Spezial, de Bamberg.

Fischer Bockbier : Cette minuscule brasserie de Greuth, dans la campagne au sud de Bamberg, nous offre leur saisonnière d’hiver, une Dunkler Bock. Si vous aimez la Bockbier de l’Amère à Boire, par exemple, celle-ci risque de vous séduire.

Andechser Bergbock Hell : Une Heller Bock, ou si vous préférez, une version dorée et forte de la lager phare du monastère d’Andechs, à l’ouest de Munich. Sophistication et richesse sont au rendez-vous.



Andechser Doppelbock : Une des rares Doppelbocks bavaroises à ne pas sombrer dans les sucres résiduels. Ici, les fruits confits s’adjoignent aux malts légèrement torréfiés, créant un exemple des plus complexes. Un chef d'oeuvre.

Hümmel Bräu Raucherator Doppelbock : Un de nos premiers coups de cœur de la Franconie. À tous les hivers, la petite brasserie Hümmel, du village de Merkendorf, fait une Doppelbock… fumée ! Jamais excessive, mais tout de même très généreuse d’elle-même, les saveurs de cette Doppelbock savent rallier les amateurs de bières fumées et ceux qui aiment la sagesse des malts Munich sveltes.

Braustelle Trippelbock : Une étrange créature, cette Heller Bock plus forte que la moyenne. Des malts miellés gargantuesques se fondent en une finale très fruitée et acidulée. Comme si cela ne suffisait pas, cette brasserie hèle de Cologne, là où toutes les brasseries s’affairent à brasser de la Kölsch, et que de la Kölsch. « Twilight Zone » en allemand, ça se dit comment ?

Opus Pontifikator, Opus Zwanzentinus et Opus Weltschmerz : Vous n’avez jamais entendu parler de ces bières ? Nous non plus ! C’est tout simplement parce que ces produits du brasseur de Braustelle, à Cologne, n’ont toujours pas vu le jour. Nous espérons que ces trois bières soient prêtes à temps pour notre commande, mais nous ne pouvons être garants de leur grande qualité puisque personne n’y a goûté à ce jour. La première est une Doppelbock vieillie en fût de chêne, la deuxième est une Weizenbock aux fruits(!?) et la troisième est une version glacée (Eisbock) de la deuxième. Intriguant, n’est-ce pas ?

Et ce n’est pas tout ! Imaginez-vous donc qu’il y existe certains brasseurs en Allemagne qui font fi de leurs traditions brassicoles et qui osent concocter des styles anglais et, surtout, américains. Oui, oui, des Double IPAs et Imperial Stouts allemandes ! 

Hopfenstopfer Citra Strong Ale : Des fruits tropicaux explosifs batifolant dans un corps longiligne, réchauffé par l’alcool. Un bel exemple de ce que le cultivar Citra peut offrir.



Hopfenstopfer Chinook Strong Ale : Croyez-le ou non, cette brasserie du Baden-Württemberg a brassé… une Imperial Black IPA !! Elle aussi est plutôt bien construite, présentant toutes les saveurs résineuses que l’on connaît au cultivar Chinook, aux côtés de chaleur d’alcool.

Hopfenstopfer Amarillo Strong Ale : Leur troisième bière d’inspiration américaine est une Double IPA dans les règles de l’art. Malts blonds construisant quelques saveurs miellées, capables de supporter les facettes résineuses et fruitées du cultivar Amarillo.

FritzAle Imperial IPA : Un autre brasseur allemand qui se lance dans l’aventure des houblons américains. Non mais, c’est à rien n’y comprendre. L’embouteillage de cette Double IPA est tout récent, alors nous n’avons toujours pas dégusté cette création. Si on se fie à la rigueur inhérente aux allemands, elle devrait être dans les règles de l’art.

FritzAle Imperial Stout : Une des premières Imperial Stouts allemandes. Toute jeune elle aussi, alors peu de gens l'ont dégustée. Nous ne pouvons rajouter nos commentaires puisque cette gamme de produit n’était toujours pas embouteillée à notre dernière visite au pays, l’été dernier.

FritzAle Barley Wine : Décidément, ce brasseur fait tout pour s’attirer les foudres des clients réguliers s’attendant à des lagers faciles à boire. Nous lui souhaitons beaucoup de succès… et de courage afin de   convertir certains buveurs de sa contrée.

Uerige Doppelsticke : Ah, une des plus grandes maisons de la bière en Allemagne cette Uerige ! Voici leur bière forte, créée pour le marché américain il y a quelques années. Si vous aimez les vins d’orge, cette bière vous offrira toutes les notes caramélisées que vous adorez, toujours équilibrées par des saveurs de houblons herbacés. Un Barley Wine, mais à partir d’ingrédients allemands? Pourquoi pas !

Vous en redemandez ? Ce que vous êtes gourmands ! Puisque Importations Privées Bièropholie, comme vous, aiment friser la décadence, voici un troisième volet à cette commande toute germanique. Cette fois-ci, on navigue dans les fermentations sauvages. Berliner Weisses, Lichtenhainers (version fumée de la Berliner Weisse), Porter avec brettanomyces et Gose sont au menu. Pour l’amateur d’acidité, de sècheresse et de saveurs animales… Amoureux de lambics belges aussi, voici des styles allemands qui s’apparentent à vos chères bières sûres du Payottenland :

Freigeist Abraxas : Ce brasseur a décidé de ressusciter un style éteint : la Lichtenhainer. Ce type de bière est en quelque sorte un cousin de la Berliner Weisse ; sauf qu’elle est conçue avec une généreuse portion de malts fumés. Sur papier, l’expérience peut paraître étrange. En bouche… aussi. Imaginez une limonade bien acide, très gazéifiée, avec des effluves de fumée ici et là. Vraiment. 



Freigeist Abraxxxas : Alors que la Abraxas avec un « x » titre 3,8% d’alcool, cette version « xxx » dépasse les 6%. Elle offre une palette de saveurs aussi particulière, sauf qu’elle se prête moins aux grandes soifs. Plus intense, elle évoque plus les Rauchbiers, mais elle se conclut tout de même avec des notes acidulées.

Freigeist Deutscher Porter : Un autre style disparu qui renait de ses cendres grâce à Freigeist. Une bière noire de l’ancienne Allemagne de l’est, brassée avec une touche de sel et fermentée avec des levures sauvages… Vous voulez tester les limites de vos papilles ? Cette bière risque de vous faire voir de toutes les couleurs. Nous avons accès à trois versions différentes : la version « régulière » (toussetousse), la version mûrie en barriques de bois ayant contenu du brandy de prunes, et la version vieillie en barriques de bois ayant contenu du brandy de cerises.

Bayerischer Bahnhof Gose : Un des styles les plus étranges de la planète-bière : la Gose. La base est une bière de blé ressemblant à la Berliner Weisse, mais bénéficiant d’un ajout de coriandre et de sel(!). Le résultat est très rafraichissant, dû à la sècheresse, l’effervescence et la finale acidulée. Un beau produit pour découvrir ce style en voie d'extinction.

Bayerischer Berliner Weisse : Cette même brasserie tente de raviver un autre style presque moribond : la Berliner Weisse. Nous avons accès à deux versions de la même bière. Une plus traditionnelle, qui n’a pas recourt à des levures sauvages rajoutées, et une version dont la fermentation est complétée à l’aide de brettanomyces. Une superbe façon de s’éduquer sur les effets des lactobacilles et des levures sauvages de type brettanomyces.

Bayerischer Leipziger Porticus : Un autre exemple de ce vieux type de Porter fort brassé jadis en Allemagne de l’est. L’addition de brettanomyces peut paraître surprenant suite aux saveurs rôties, surtout qu’une finale acidulée nettoie le tout en bouche.

Bayerischer Gose Doppelbock : Une toute nouvelle version forte de la Gose traditionnelle. Peu d’allemands y ont goûté encore. Nous aurons la chance de le faire avant la grande majorité d’entre eux !

Talschänke Wollnitzer Weissbier : Une autre des rares Berliner Weisses à être encore brassée régulièrement en Allemagne. Cette toute petite brasserie loin de tout centre urbain produit cette sublime bière de blé, peut-être plus satisfaisante que n’importe quelle autre du style produite en Allemagne (quoiqu’il y en a très peu de nos jours). Ne vous laissez pas avoir par le nom « Weissbier ». Elle est bel et bien blanche, mais c’est une Berliner Weisse acide et hyper rafraichissante.


Dollnitzer Ritterguts Gose : Voici un des derniers exemples de la Gose toujours brassé en Allemagne. Celui-ci est peut-être plus savoureux que la version de Bayerischer Bahnhof, tout en demeurant rafraichissant et intriguant. Ce style, comme tous les autres dans cette troisième section de la commande d’Importations Privées Bièropholie, est une merveilleuse façon de s’ouvrir l’esprit… tout en faisant voyager nos papilles vers une époque où la fermentation n’était pas entièrement comprise des brasseurs.

Prost!