15 janv. 2012
L’histoire miraculeuse de deux bières à 3% d’alcool qui ont tenu la route pendant… 30 ans !
13 nov. 2011
Levons notre verre à Hopfenstark!
15 août 2011
Une soirée bien arrosée
La journée de la bière organisée par les amis du Bières et Plaisirs offrait des activités d’intérêt à travers la province samedi le 13 août dernier. Son centre névralgique se trouvait toutefois à Shawinigan, comme en témoigne la présence de Philippe Wouters. La puissance brassicole de Shawinigan, qui abrite rien de moins que le Broadway Pub et le Trou du Diable, accueillait en effet la deuxième édition de la Soirée des Brasseurs. Cette fête de la convivialité reproduit tout ce que nous aimons des festivals de bière (les brassins spéciaux, l’accès aux brasseurs, les amateurs souriants et occasionnellement barbus) tout en excluant ce que nous aimons moins (les prix abusifs, le dernier rap du cousin à tue-tête, les policiers devant les toilettes, les files interminables).
Le concept est franchement gagnant et rejoint le point que nous avions soulevé dans notre billet précédemment publié sur le nouvel emplacement du Mondial de la Bière. Les gros événements croissent et remplissent à merveille leurs fonctions d’exposition d’un vaste public à un éventail très varié de produits. En parallèle, de plus petits festivals régionaux doivent prendre la relève pour combler le manque de proximité et d’intimité avec les brasseurs qui manque aux événements à grand déploiement truffés de bénévoles indépendants de la brasserie. À la soirée des brasseurs, 15 secondes d’attente suffisaient habituellement pour avoir droit à une discussion avec le maître-brasseur de la plupart des brasseries présentes. L’opportunité est unique. Ces gens sont les Jérôme Ferrer, les Normand Laprise et les Daniel Vézina de la bière, mais ils vous servent eux-mêmes et vous expliqueront les intentions derrière leur plus récente création.
Pour en revenir à l’édition 2011, les amateurs s’étant déplacés s’attendaient sans doute à une soirée arrosée. Les cinq ou six heures de pluie battante qu’une Dame Nature sarcastique leur a fait subir ne correspondaient sans doute pas à leurs espoirs. « J’ai passé exactement la moitié de la bière que je m’attendais à passer » dixit Jonathan Gaudreault, du Siboire. Dans les circonstances, nous préférons voir le verre comme étant à moitié plein. Des hordes de braves gens ont choisi de vérifier qu’ils n’étaient pas faits en chocolat et ont fait le plein de beaux moments de dégustation.
Quelques coups de cœur (n’ayant évidemment goûté qu’à une portion des bières offertes sur le site, tolérance limitée à l’alcool oblige) :
- Une Cheval Blanc Bauwimpin bien sèche, agréablement mariée avec un baril de Chardonnay aux saillantes notes de beurre de noisettes.
- Une Broadway Pub Vent d’Anges, vieillie dans un fût ayant contenu un vin du vignoble Isle de Bacchus, sertie de tannins doux, de levures sauvages équilibrées et de fruits expressifs.
- Une Brasseurs du Temps La Corne et la Muse vieillie en fût de chêne, véritable ode à la complexité caramélisée des malts
- Une Siboire InsPirAtion 100% houblonnée au Sorachi Ace, décoiffante de notes de fruits tropicaux tout en demeurant des plus diplomatiques au chapitre de l’amertume
- Une Hopfenstark Berlin Alexanderplatz au sommet de sa forme, d’une sécheresse exemplaire, à l’effervescence piquante et grisante et tranchante d’acidité
Non, mais quel bel été 2011 ! Le rendez-vous de clôture aura évidemment lieu au Bassin de Chambly pour la Fête Bières et Saveurs. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet abondamment au cours des prochaines semaines.
6 juin 2011
Suggestions pour le Mondial de la bière - deuxième partie
-Aventinus Eisbock (Allemagne) : La grande Aventinus Weizenbock, une des bières les plus complexes de Bavière, subit parfois une période de gel afin d’y concentrer ses sucres. Après quelques autres étapes cruciales, nous obtenons une bière capiteuse, emplie de saveurs de fruits séchés, de caramel et de levures au profil épicé, phénolique.
-Cheval Blanc Triple Bock (Montréal) : Un festival de malts de type Munich, cette Triple Bock ronde comble toute papille en recherche de desserts élégants. Les céréales caramélisées abondent dans ce profil de saveurs doux et langoureux.
-Trou du Diable P’tite Buteuse (Shawinigan) : D’inspiration belge, cette blondinette désaltère grâce à des houblons herbacés et citronnés soutenus par des esters de bananes et des céréales croquantes. Un autre chef d'oeuvre d'André Trudel, maitre-brasseur du Trou du Diable.
-Charlevoix Dominus Vobiscum Double (Baie-Saint-Paul) : Effervescente et chaleureuse, voici une autre bière forte québécoise inspirée de la Belgique. Anis étoilé, coriandre, poivre, raisins secs et clou de girofle ne sont que quelques-uns des parfums que vous pourrez percevoir en la dégustant.
24 avr. 2011
La Boson de Higgs, d'Hopfenstark, à L'Assomption
Le parfum : Une riche fumée de hêtre enrobe les voies nasales dès la première approche. De toute évidence, si vous n'aimez pas la fumée dans une bière, cette Boson n'est pas conçue pour vous. Si vous persistez à y dénicher autre chose, l'arôme vous présentera aussi quelques notes de blé bien grasses, ainsi qu'une touche laiteuse.
En bouche : Des esters de bananes s'immiscent dans la fumée robuste, diversifiant le profil de saveurs. Pendant ce temps, une subtile acidité lactique s'installe, accentuée par des passages citronnés. Le corps est plaisamment svelte, laissant une impression de légèreté malgré la grandiloquence des saveurs.
La finale : On assiste à un lent affadissement du profil de saveurs, dans lequel la fumée et l'acidité lactique coexistent paisiblement, nettoyées par des bulles bien actives.
Accords : Étant à la fois rafraîchissante et pleine de saveurs fumées, cette ale accompagne vaillamment un repas costaud, telle une choucroute garnie ou des saucisses de votre saucissier préféré.
Pourquoi est-ce un grand cru? : En plus d'être le théâtre de saveurs on ne peut plus harmonieuses, cette ale se distingue par son côté digeste. Rares sont les bières sous la barre des 5% d'alcool (celle-ci titre seulement 3,8%!) qui se montrent si généreuses.
Si vous avez aimé, essayez aussi : Dieu du Ciel! Caserne 30 (Québec), Le Trou du Diable Weizgripp Rauchweizen (Québec), Aecht Schlenkerla Märzen (Allemagne; SAQ).
18 avr. 2011
Des grands crus et des grands brasseurs
11 févr. 2011
Les 10 bières les plus chaleureuses de l'hiver 2011
L'orée de chaque saison hivernale réjouit tout amateur de bière capiteuse. Et pour cause: avouons-le, le québécois moyen a la dent sucrée. Et le dégustateur de bières ne fait surtout pas exception. C'est dans cette optique que nous dressons pour vous notre Top 10 des bières les plus chaleureuses de cet hiver 2011. Chaque bière choisie peut se vanter de posséder autant de complexité que de qualités réconfortantes et toutes sont présentées dans un ordre tout à fait aléatoire puisque toutes sont aussi méritoires les unes que les autres. Bonne dégustation!
photo: Olivier Germain
La Messe de Minuit, des Brasseurs du Temps, à Gatineau :
Le feu d’artifices épicé des bières de Noël à la belge rencontre la générosité corporelle des vins d’orge à l’anglaise dans cette bière des plus festives. Anis étoilé, réglisse, coriandre et muscade s’en donnent à coeur joie sur les malts caramélisés bien portants, créant des saveurs de raisins secs aux abords d’un alcool chaleureux, mais habilement dissimulé. Une des meilleures excuses pour se rassembler à Gatineau, nul doute.
La Solstice d’Hiver, de Dieu du Ciel!, à Montréal et à St-Jérôme:
Raisins secs et dates medjool enveloppent cerises et vanille dans ce vin d’orge chaleureux. Les houblons fruités et boisés agrémentent le profil de saveurs déjà complexe et, aidés par l’alcool, réussissent à équilibrer ce mastodonte. La version vieillie en barriques de chêne, beaucoup plus rare, s’amourache davantage de toute dent sucrée, étant généreuse de ses effluves de vanille et de fruits confits. Ouf, que c'est bon de s'emmitoufler dans un tel Barley Wine!
La Porter Baltique, des Trois Mousquetaires, à Brossard:
La sensualité d'un chocolat noir s’harmonise à quelques mûres, sculptant un nectar frisant la décadence. Des malts rôtis enduits de mélasse savent conclure chaque gorgée d’une amertume juste, talonnée par une chaleur d’alcool. Jonathan Lafortune, maître-brasseur, nous offre ici de quoi pouvoir hiverner sans crainte.
La Jean dit Laforge, de la Microbrasserie d’Orléans, à Sainte-Famille:
Une autre grande noire bien rondelette, ce Porter Impérial séduit par ses malts chocolatés et rôtis agencés à des houblons boisés, bien amers. L’effervescence soutenue, la touché vanillée et la retenue des sucres résiduels font de ce dessert couleur ébène un véritable plaisir à déguster… à grandes gorgées.
photo: Olivier Germain
La Reyne Descosse, de Bedondaine et Bedons Ronds, à Chambly:
Un invitant caramel séduit les papilles de ses longueurs sucrées, alors que quelques incantations fruitées façonnent une complexité sous un chocolat au lait. Le corps velouté de cette Scotch Ale exige presque une examination à repetition tellement il transmet les saveurs savamment. Nicolas Bourgault, Bedondaine lui-même, nous offre une version “gelée” de cette bière à tous les hivers, dans laquelle les sucres ont été concentrés à la manière d’un cidre de glace (par exemple). Cette incarnation fait pencher la reine… vers un royaume encore plus sensuel, si cela est possible.
La Triple Bock, du Cheval Blanc, à Montréal
Une des rares lagers à se pointer le bout du nez l’hiver au Québec, cette Doppelbock amplifiée est si généreuse de son corps qu’on en perd le nord. Ses somptueux malts Munich fondent un profil de saveurs aussi riche qu’élégant, valsant du caramel brûlé aux petits fruits des champs. Ses sucres résiduels amples et son alcool chaleureux ferment la marche langoureusement. Le genre de bière qui nous oblige à se lécher les lèvres…
La Yule, de Hopfenstark, à L’Assomption
Des épices à dessert se prélassent dans le corps soyeux de cette bière de Noël, construit par des sucres résiduels bien nivelés. Des raisins noirs explosent sur des céréales miellées, supportant la cannelle, la muscade et les clous de girofle à l’unisson. Une délicieuse version réchauffée est parfois servie au pub ou lors d’évènements spéciaux. Qui a dit que le glühwein devait régner en roi et maître sur le royaume des boissons alcoolisées chaudes?
La Ouchuparké, du Broadway Pub, à Shawinigan
Des pétales de fleurs décorent des élans muscadés, alors que les levures de Weizenbock produisent des parfums de clou de girofle et de banane. Tout est marié intelligemment, dans un corps douillet. Que nous sommes chanceux en Amérique de ne pas tenir rigueur à la Reinheitsgebot, cette loi de la pureté allemande qui interdit l’utilisation d’épices, entre autres, dans la bière. Cette création de Marc Ducharme n’aurait jamais pu voir le jour!
La Barley Wine, du Siboire, à Sherbrooke
Spectaculaire dès la mise en verre, ce Barley Wine, bien que muni d’une texture crémeuse et d’un corps dodu, ne souffre pas d’embonpoint. En effet, il se boit avec une facilité déconcertante. Un vrai gâteau de malt bien relevé par des houblons résineux. À noter : Jonathan Gaudreault a aussi laissé mûrir une portion du brassin en fût de chêne.
La Special B, du Brouhaha, à Montréal
De l’aveu du maître-brasseur Marc Bélanger, sa Special B, récemment embouteillée et nommée ainsi en l’honneur du malt éponyme, se développe nettement mieux en bouteille. Il faut lui donner raison, c’est là une bière d’une grande profondeur fruitée, mais aussi très ronde et sertie d’admirables nuances de chocolat, de toast, de noisettes, En arrière-plan, l’alcool demeure une arrière-pensée. Voici une Quadrupel autant accomplie que chaleureuse.