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15 déc. 2011

La Valak, de l'Amère à Boire, à Montréal

Grégoire Roussel, maître-brasseur de l'Amère à Boire 
Photo signée Olivier Germain



L'Amère à Boire fête ses 15 ans! Toujours aussi modeste, ce n'est pas avec tambours et trompettes que le brouepub de la rue St-Denis festoie, mais plutôt avec une sélection de bières, lagers comme ales, d'une qualité exceptionnelle. Comme à l'habitude quoi. Nous l'avions sacrée 'brasserie d'exception' dans La Route des grands crus de la bière et nous ne douterons jamais de notre décision. Le brassin de Černá Hora aux pompes en ce moment brille de sa fraîcheur et de ses nuances, tout comme le brassin de Drak d'ailleurs. Pour continuer dans les inspirations tchèques, nous avons droit à une nouvelle venue: la Valak, lager forte titrant 8,4% d'alcool. Un nouveau membre de la famille Amère à Boire qui mérite d'être louangé dès maintenant!


Style : C'est une lager forte de couleur blonde inspirée de la République Tchèque. Là-bas, on l'appellerait Světlé Speciální. Le style est d'ailleurs cousin des Heller Bocks allemandes, un peu plus communes en Amérique du Nord. Veuillez lire notre article sur les styles tchèques pour plus d'informations sur ce type de bière très rare en Amérique du Nord. 

Disponibilité : Puisque la Valak a été conçue pour célébrer le 15e anniversaire du brouepub, difficile de dire à quelle fréquence elle réapparaîtra à l'ardoise. Ses six mois de conditionnement compliquant les choses, nous pouvons tout de même espérer qu'elle refasse surface au moins à chaque année.

Le coup d’œil : Une mousse blanche, crémeuse, dresse une dentelle séduisante sur les parois du verre, décorant admirablement la robe dorée miellée.

Le parfum : Des houblons épicés surmontent des céréales subtilement miellées. L'arôme est riche et son impact est mieux dosé que plusieurs bières fortes conçues en Amérique du Nord.

En bouche : Dans un corps des plus moelleux sont juxtaposées céréales fraîches, houblons épicés et citronnés et alcool chaleureux. Si ce n'était de la présence d'alcool dans le profil de saveurs, on aurait autant de facilité à boire cette Valak que la Drak de la maison (par exemple).

La finale : Une chaleur d'alcool accompagne les houblons amers et les malts miellés, continuant avec brio le travail équilibré présenté dès le parfum.

Accords : Du burger de lapin mariné au genièvre au fish and chips de colin, cette Valak saura se marier à plusieurs items au menu de L'Amère à Boire.

Pourquoi est-ce un grand cru? : L'équilibre des saveurs, la douceur du corps et la dentelle dessinée tout au long du verre alors que la bière disparaît sont toutes signes d'un produit peaufiné digne de l'ardoise de L'Amère à Boire. Et en plus, nous avons droit à un type de bière rarissime en Amérique du Nord. Quoi demander de plus afin de célébrer un anniversaire!

Si vous avez aimé, essayez aussi : Évidemment, la sublime Černá Hora de l'Amère à Boire, afin de goûter à une lager tchèque dans toute sa pureté. Ne manquez pas aussi la Maibock des Trois Mousquetaires (Brossard) et la Maibock de Smuttynose (New Hampshire) pour découvrir des variations sur le thème des lagers blondes fortes.


18 avr. 2011

Des grands crus et des grands brasseurs


Dès la première heure de l’après-midi, samedi dernier, la table était mise au Siboire pour une journée de dégustation et de rencontres inoubliables. Alors que visiteurs et invités remplissaient rapidement l’enceinte d’une des plus belles brasseries artisanales du nord-est de l’Amérique, le menu prenait forme sur l’ardoise et les casks se voyaient percés sur le comptoir. Sherbrooke n’avait jamais vu autant de grands crus, et de grands brasseurs, fouler le sol d’une de ses brasseries.


Nicolas Marrant, brasseur de la Microbrasserie Charlevoix, était un des premiers sur les lieux. Sorti de son terroir, il nous fit l’honneur de venir nous présenter sa Roggenbier, une ale allemande confectionnée à partir d’une levure de Weizen et de seigle. Luc Lafontaine, de Dieu du Ciel!, nous offrait quant à lui sa Pionnière, une Impériale Black IPA résineuse et chaleureuse. André Trudel et Dany Payette, du Trou du Diable, partageaient de leur côté leur Dulcis Succubus et leur Buteuse Brassin Spécial, deux bières issues de fermentation mixte vieillies en barriques de chêne. Ils avaient aussi apporté le Nez de Poivrot, un vin d’orge au sirop d’érable, servi par gravité (sans bonbonne de gaz). Teklad Pavisian, du Benelux à Montréal, nous livrait l’Ergot et la Yakima, en plus de nous faire une démonstration de sa grande générosité en s’occupant du perçage des casks. Frédéric Cormier, l’homme derrière le succès de la brasserie Hopfenstark, nous offrait sa Boson de Higgs, une délicieuse création fumée et lactique, impossible à classifier. Alex Ganivet-Boileau, des Trois Mousquetaires, a choisi de nous intriguer de sa version gelée(!) de la populaire Sticke Alt des 3M.


Évidemment, Jonathan Gaudreault, maître-brasseur du Siboire, profitait de l’occasion pour faire une éclatante démonstration de son propre savoir-faire. De la désaltérante Capricieuse, une ale de blé houblonnée de cultivars américains, à la McEis, une version gelée de sa scotch ale à l’érable, le calibre des dégustations était très relevé. Nous croyons fermement que cette vitrine l’a établi, aux yeux des dégustateurs comme des brasseurs, comme une des vedettes émergentes de la scène microbrassicole québécoise.


Pour une partie des voyageurs ayant franchi plusieurs kilomètres pour l’évènement, le clou de la journée était la toute première québécoise de la brasserie Hill Farmstead. Sortie de son bled au beau milieu de la campagne du nord-est du Vermont, elle nous dévoilait pas moins de 4 de ses nouvelles créations; deux Saisons d’inspiration belges, une India Pale Ale et une Double India Pale Ale. Shaun Hill, maître-brasseur louangé de toutes parts depuis l’ouverture de sa brasserie l’an dernier, nous gâtait aussi de trois de ses chefs d’œuvres éprouvés : Edward, une Pale Ale aussi complexe que rafraîchissante, Ephraim, une Double India Pale Ale dont la réputation n’est plus à faire, puis Everett, que vos humbles serviteurs osent toujours, après maintes vérifications, nommer comme étant le meilleur Porter à s’être prélassé sur nos papilles.


Comme si cela ne suffisait pas, nous avons pu aussi discuter avec le toujours sympathique Michaël Parent, maître-brasseur du Boquébière, ainsi qu’avec une des fondatrices de Frampton Brasse, une microbrasserie beauceronne en devenir. Une mention spéciale se doit d’être faite pour souligner la présence des gars de la Microbrasserie Le Naufrageur, de Carleton-sur-mer, qui ont conduit plus de huit heures dans la journée pour venir trinquer avec leurs confrères des brasseries invitées. 16 heures de route en 32 heures… personne ne pourra accuser ces gaspésiens de manquer de passion!

Pour un compte-rendu des succulents accords mets et bières de la soirée, signés Danny St-Pierre, chef du Restaurant Auguste, cliquez ici. Eh oui, la journée des grands crus s’est dotée d’un nouveau volet cette fois-ci! Et c’était ma foi, divinement concluant…

15 avr. 2011

Menu de la 2e journée des grands crus


La microbrasserie Siboire et Les Coureurs des Boires vous présentent…

 

LA JOURNÉE DES GRANDS CRUS II

Des fûts, des casks et des bouteilles toutes spéciales provenant de quelques-unes de nos brasseries artisanales préférées. Santé!

 

 

Boson de Higgs (Hopfenstark, de L’Assomption) – Saison fumée – 3,8%  [fût]
Les subtilités citronnées et lactiques de cette bière créative sont enveloppées de fumée de hêtre et d’esters de bananes. Aussi déroutante que désaltérante!

Roggenbier (Micro Charlevoix, de Baie-Saint-Paul) – Bière de seigle - 5%  [fût]
Brassée avec 50% de malt d'orge et 50% de malt de seigle, cette ale d’inspiration allemande rafraichit de ses esters de bananes et de son houblon épicé.  

Yakima (Benelux, de Montréal) – American Pale Ale - 5%  [cask]
Houblonnée de cultivars américains. cette sublime Pale Ale offre une infusion florale, citronnée et terreuse, bien assise sur des céréales légèrement miellées.

Dulcis Succubus (Le Trou du Diable, de Shawinigan) – Wild Ale - 7%  [bouteille – 750ml]

Vieillie en barriques de vin blanc de pourriture noble et fermentée de levures sauvages, son fruité acidulé et son élégance en surprendront plus d’un!


Pionnière (Dieu du Ciel!, de Montréal) – Impériale Black IPA - 9%  [fût]
Malts rôtis et houblons bien résineux se rejoignent sur des passages caramélisées pour une dégustation INTENSÉMENT savoureuse.

Ergot (Benelux, de Montréal) – Triple Saison au seigle- 9%  [fût]
Des notes florales, épicées et résineuses batifolent au-dessus de céréales généreuses et d’esters fruités, sculptant une bière des plus complexes.

Buteuse Brassin Spécial (Le Trou du Diable, de Shawinigan) – Wild Ale - 10%  [bouteille – 750ml]
Une Triple d’inspiration belge mûrie dans des barriques de brandy de pommes puis fermentée de levures sauvages… Une des grandes bières du Québec.

EisSticke Alt (Les Trois Mousquetaires, de Brossard) – Sticke Alt de glace – 10,5%  [cask]
En primeur aujourd’hui! Une version gelée de l’excellente StickeAlt.des Trois Mousquetaires. Puissante, caramélisée, chaleureuse… À découvrir!

Nez de Poivrot (Le Trou du Diable, de Shawinigan) – Vin d'orge à l’érable- 11%  [cask]
Des arômes d’ananas se métamorphosent en saveurs caramélisées, construisant une finale persistante d’amertume houblonnée et de sucre d’érable. 



LES BIÈRES DE HILL FARMSTEAD (de Greensboro Bend, au Vermont)
Deux bières de Hill Farmstead seront disponibles à la fois, jusqu'à l'épuisement des stocks. Restez aux aguets! L’ardoise peut changer à tout moment…

Dorothy – Saison de seigle - 5%  [fût]
Une toute nouvelle Saison de Hill Farmstead brassée avec des flocons de seigle, des malts Munich, de l'avoine et houblonnée au Chinook et au Hallertau.

Bière de Mars - Saison - 5%  [fût]
Brassée avec du seigle cru, des malts biscuités et généreusement houblonnée. Une autre nouveauté d’un des maîtres de la Saison d’inspiration belge!

Edward – American Pale Ale – 5,2%  [fût]
Les houblons de cette rutilante Pale Ale proposent des saveurs d’herbes et d’oranges évoluant dans un corps relativement sec, d’une douce effervescence.

Apollo – American Pale Ale 100% Apollo – 5,5%  [fût]
Cette Pale Ale charnue est houblonnée exclusivement au Apollo, un cultivar américain au potentiel amer très élevé.

Everett – Imperial Porter – 7,5%  [fût]
De riches saveurs de raisins secs et de chocolat noir se voient liées par des houblons résineux et des céréales rôties. Un des meilleurs Porters d’Amérique.

Galaxy – Imperial IPA 100% Galaxy - 8%  [fût]
Une Double IPA houblonnée exclusivement de ce cultivar australien, proposant des arômes d'agrumes et de fleurs avant d'établir une amertume résineuse.

Ephraim – Imperial IPA – 10,3%  [fût]
Des malts miellés servent de tremplin aux fruits tropicaux des houblons, lesquels pavent la voie pour une amertume bien résineuse, soutenue. Wow.

 

LES BIÈRES DU SIBOIRE (de Sherbrooke!)
3 ou 4 bières du Siboire seront disponibles à la fois. Restez aux aguets! L’ardoise peut changer à tout moment…

Ingénieuse – Irish Red Ale – 4,3%  [fût]
Une rouquine amicale étalant juste assez de céréales caramélisées afin d’équilibrer des houblons citronnées et feuillus.

Inspiration 11 – India Pale Ale 100% Citra – 5,9%  [fût]
Un feu d’artifices d’agrumes qui explose sur les papilles, dans un corps désaltérant vous forçant à prendre une autre gorgée rapidement.

Trip d’Automne V – Triple – 8,4%  [fût]
Une triple d'inspiration belge, bien sèche tout en mettant en évidence les malts douillets. Une chaleur d'alcool accompagne l'amertume délicate des houblons nobles.

IABA – Imperial American Brown Ale - 8,5%  [fût]
Noisettes et caramel évoluent dans un corps somptueux à prendre à petites gorgées. Un style bien rare au Québec cette Imperial Brown Ale!

McEis – Scotch Ale de glace - ?%  [fût]
En primeur aujourd’hui! Une version gelée de la Scotch ale à l'érable de la maison (la McMaple) où élégance et décadence ne font qu’un.

Impériale Express – Imperial Stout au café – 10%  [fût]
Des saveurs de café, de raisins secs et de céréales s’expriment goulument dans ce véritable gâteau liquide.

Barley Wine – Vin d’orge – 10,5%  [fût]
Sucre à la crème et caramel se prélassent dans un corps velouté, équilibrés par une amertume résineuse rappelant le pin.  Un vin d’orge luxueux.



Au plaisir de déguster avec vous samedi!

18 mars 2011

Soirée des Grands Crus #2: Samedi 16 avril, au Siboire (Sherbrooke)

Siboire, ce sont les Coureurs des Boires!

La microbrasserie Siboire, en collaboration avec Martin Thibault et David Lévesque Gendron, auteurs du livre La Route des Grands Crus de la Bière et du blogue Les Coureurs des Boires, convie les amateurs de bières d’exception à la toute première soirée Grands Crus à se tenir dans les magnifiques locaux de la microbrasserie de Sherbrooke.

Photo d'Olivier Germain


Quand: 
Samedi 16 avril, à partir de 13h

Où: 
Microbrasserie Siboire, 80, rue du Dépôt, Sherbrooke


**2 évènements en 1!**


Soirée des Grands Crus de la bière du Québec et du Vermont
- Plus de 15 bières exceptionnelles, expérimentales comme classiques, servies en fût et en cask, de 8 brasseries différentes
- Lancement sherbrookois du livre La Route des Grands Crus de la Bière, écrit par David Levesque-Gendron et Martin Thibault, alias Les Coureurs des Boires
- Entrée gratuite

Cocktail dînatoire préparé par le réputé chef Danny St-Pierre du restaurant Auguste, arrosé de grands crus
- Coût : 50 $, réservez bientôt sur siboire.ca (50 places seulement)

Détails:
Tout comme le lancement du livre en novembre dernier au Benelux de Montréal, la soirée sera un déferlement de chefs-d’œuvre brassicoles offerts au grand public. Les convives auront l’opportunité de discuter voyages et bières avec les auteurs de La Route des Grands Crus de la Bière dont plusieurs copies seront en vente sur place. Vous pouvez aussi sortir votre copie personnelle de la maison si elle n'est toujours pas dédicacée.

Photo de Johann Schlager

La soirée Grands Crus sera aussi une première québécoise pour la jeune microbrasserie vermontoise Hill Farmstead dont les bières jouissent actuellement d’un engouement mondial. Pas moins de six bières d’Hill Farmstead seront offertes en rotation toute la soirée dont la célèbre Ephraim, l’une des meilleures Imperial IPA du monde selon www.ratebeer.com et www.beeradvocate.com.

 
Quelques-unes des meilleures microbrasseries québécoises seront aussi sur place afin d'épater même les voyageurs de la bière les plus aguerris. Plusieurs grands crus seront du rendez-vous dont une Roggenbier de la Microbrasserie Charlevoix, la Pionnière de Dieu du Ciel!, une Impériale Black IPA brassée en l’honneur de Greg Noonan, le richissime Barley Wine du Siboire et une étonnante version gelée de la Sticke Alt des Trois Mousquetaires, servie en cask!

Finalement, une cinquantaine de chanceux seront aussi accueillis lors d’un cocktail dînatoire où les limites des accords bières et bouchées seront repoussées grâce aux judicieux conseils des acteurs principaux de cette soirée et à la magie culinaire du réputé chef Danny St-Pierre.
 
Plus de détails dans quelques jours, alors que le menu de bières prendra encore plus d'ampleur...


Si boires et livres ça me dit, je book mon samedi…

11 févr. 2011

Les 10 bières les plus chaleureuses de l'hiver 2011


L'orée de chaque saison hivernale réjouit tout amateur de bière capiteuse. Et pour cause: avouons-le, le québécois moyen a la dent sucrée. Et le dégustateur de bières ne fait surtout pas exception. C'est dans cette optique que nous dressons pour vous notre Top 10 des bières les plus chaleureuses de cet hiver 2011. Chaque bière choisie peut se vanter de posséder autant de complexité que de qualités réconfortantes et toutes sont présentées dans un ordre tout à fait aléatoire puisque toutes sont aussi méritoires les unes que les autres. Bonne dégustation!


photo: Olivier Germain


La Messe de Minuit, des Brasseurs du Temps, à Gatineau :

Le feu d’artifices épicé des bières de Noël à la belge rencontre la générosité corporelle des vins d’orge à l’anglaise dans cette bière des plus festives. Anis étoilé, réglisse, coriandre et muscade s’en donnent à coeur joie sur les malts caramélisés bien portants, créant des saveurs de raisins secs aux abords d’un alcool chaleureux, mais habilement dissimulé. Une des meilleures excuses pour se rassembler à Gatineau, nul doute.

La Solstice d’Hiver, de Dieu du Ciel!, à Montréal et à St-Jérôme:

Raisins secs et dates medjool enveloppent cerises et vanille dans ce vin d’orge chaleureux. Les houblons fruités et boisés agrémentent le profil de saveurs déjà complexe et, aidés par l’alcool, réussissent à équilibrer ce mastodonte. La version vieillie en barriques de chêne, beaucoup plus rare, s’amourache davantage de toute dent sucrée, étant généreuse de ses effluves de vanille et de fruits confits. Ouf, que c'est bon de s'emmitoufler dans un tel Barley Wine!



La Porter Baltique, des Trois Mousquetaires, à Brossard:

La sensualité d'un chocolat noir s’harmonise à quelques mûres, sculptant un nectar frisant la décadence. Des malts rôtis enduits de mélasse savent conclure chaque gorgée d’une amertume juste, talonnée par une chaleur d’alcool. Jonathan Lafortune, maître-brasseur, nous offre ici de quoi pouvoir hiverner sans crainte.

La Jean dit Laforge, de la Microbrasserie d’Orléans, à Sainte-Famille:
Une autre grande noire bien rondelette, ce Porter Impérial séduit par ses malts chocolatés et rôtis agencés à des houblons boisés, bien amers. L’effervescence soutenue, la touché vanillée et la retenue des sucres résiduels font de ce dessert couleur ébène un véritable plaisir à déguster… à grandes gorgées.


photo: Olivier Germain


La Reyne Descosse, de Bedondaine et Bedons Ronds, à Chambly:
Un invitant caramel séduit les papilles de ses longueurs sucrées, alors que quelques incantations fruitées façonnent une complexité sous un chocolat au lait. Le corps velouté de cette Scotch Ale exige presque une examination à repetition tellement il transmet les saveurs savamment. Nicolas Bourgault, Bedondaine lui-même, nous offre une version “gelée” de cette bière à tous les hivers, dans laquelle les sucres ont été concentrés à la manière d’un cidre de glace (par exemple). Cette incarnation fait pencher la reine… vers un royaume encore plus sensuel, si cela est possible.

La Triple Bock, du Cheval Blanc, à Montréal
Une des rares lagers à se pointer le bout du nez l’hiver au Québec, cette Doppelbock amplifiée est si généreuse de son corps qu’on en perd le nord. Ses somptueux malts Munich fondent un profil de saveurs aussi riche qu’élégant, valsant du caramel brûlé aux petits fruits des champs. Ses sucres résiduels amples et son alcool chaleureux ferment la marche langoureusement. Le genre de bière qui nous oblige à se lécher les lèvres…



La Yule, de Hopfenstark, à L’Assomption
Des épices à dessert se prélassent dans le corps soyeux de cette bière de Noël, construit par des sucres résiduels bien nivelés. Des raisins noirs explosent sur des céréales miellées, supportant la cannelle, la muscade et les clous de girofle à l’unisson. Une délicieuse version réchauffée est parfois servie au pub ou lors d’évènements spéciaux. Qui a dit que le glühwein devait régner en roi et maître sur le royaume des boissons alcoolisées chaudes?

La Ouchuparké, du Broadway Pub, à Shawinigan
Des pétales de fleurs décorent des élans muscadés, alors que les levures de Weizenbock produisent des parfums de clou de girofle et de banane. Tout est marié intelligemment, dans un corps douillet. Que nous sommes chanceux en Amérique de ne pas tenir rigueur à la Reinheitsgebot, cette loi de la pureté allemande qui interdit l’utilisation d’épices, entre autres, dans la bière. Cette création de Marc Ducharme n’aurait jamais pu voir le jour!

La Barley Wine, du Siboire, à Sherbrooke
Spectaculaire dès la mise en verre, ce Barley Wine, bien que muni d’une texture crémeuse et d’un corps dodu, ne souffre pas d’embonpoint. En effet, il se boit avec une facilité déconcertante. Un vrai gâteau de malt bien relevé par des houblons résineux. À noter : Jonathan Gaudreault a aussi laissé mûrir une portion du brassin en fût de chêne.



La Special B, du Brouhaha, à Montréal
De l’aveu du maître-brasseur Marc Bélanger, sa Special B, récemment embouteillée et nommée ainsi en l’honneur du malt éponyme, se développe nettement mieux en bouteille. Il faut lui donner raison, c’est là une bière d’une grande profondeur fruitée, mais aussi très ronde et sertie d’admirables nuances de chocolat, de toast, de noisettes, En arrière-plan, l’alcool demeure une arrière-pensée. Voici une Quadrupel autant accomplie que chaleureuse.

16 déc. 2010

Une caisse de bières du Québec à partager au réveillon


Le temps des fêtes est l'occasion rêvée afin de devenir bièro-évangélistes. Si, comme nous, vous aimez festoyer tout en partageant votre intérêt confirmé, ou naissant, pour le monde de la bière de dégustation, vous ne pouvez rater ce moment de célébration débridée lors duquel l'ouverture d'esprit est à son comble. Voici donc un menu simple qui a pour objectif de convertir vos amis, cousins, mon’oncs et ma’tantes, tout au long de la soirée du réveillon de Noël. Dans le pire des cas, vous aurez bien du plaisir à engager la conversation avec tout ce beau monde, tout en prenant des photos de leurs faciès surpris par ce lot de saveurs inattendues... À noter: bien que le titre de cet article propose d'apporter une "caisse", les quantités de chaque bière varieront évidemment avec le nombre de convives présents à votre soirée. C'est pourquoi nous indiquons le volume de chaque achat de façon proportionnelle au lieu de proposer un nombre de bouteilles spécifique.





On commence par se la couler douce:
St.Ambroise Blonde, de McAuslan et Dominus Vobiscum Blanche, de la Microbrasserie Charlevoix  (environ un tiers de vos bouteilles)

Question d’amadouer toute la tablée, c’est une bonne idée d’offrir d’emblée deux styles déjà appréciés de la majorité. Le but de la soirée est de festoyer, n’est-ce pas? Allons-y alors avec deux ales de soif qui épateront par leur habile équilibre de saveurs. La Blanche plaira grâce à sa coriandre, sa pelure d’orange et son blé virevoltant dans un corps effervescent. La Blonde, elle, rafraichira de ses céréales douillettes et de son subtil baiser houblonné et épicé. Offrez un choix entre les deux pendant l'apéro (par exemple), puis vous verrez bien qui est prêt à vous suivre, à tout goûter...




Puisqu'on a de la suite dans les idées:
Simple Malt Golding Pale Ale, de Brasseurs Illimités vs. American Pale Ale, de la Brasserie Dunham (environ un quart de vos bouteilles)

Une fois tout le monde bien rafraichi, on peut maintenant se lancer dans une comparaison autant goûteuse que pédagogique. C'est souvent à ce moment que les hors d'œuvres sont servis. On présente alors une bière mettant en évidence un cultivar de houblon britannique, le East Kent Golding. La Golding Pale Ale de Simple Malt sera suivie d’une ale issue d'un amalgame de houblons américains cette fois-ci: l’habile mariage du Amarillo, du Cascade et du Centennial que l'on retrouve dans la American Pale Ale de Dunham. Il est important de commencer par la Simple Malt puisque les houblons américains de la bière de Dunham seront plus explosifs, surtout en finale. Cette dégustation comparative est d'ailleurs un prétexte pour aborder le sujet suivant: on peut aller bien au-delà de la couleur lorsqu'on parle de bière!




C'est le temps de jouer des tours:
La Chouape Noire à l’Avoine, de Microbrasserie La Chouape vs. Dernière Volonté, de Dieu du Ciel! (environ un quart de vos bouteilles)

Vos convives devraient maintenant être prêts à tout. C'est donc le temps d'aller chercher des verres opaques... Votre but sera de dissimuler la couleur des bières servies. Mais ne dites rien de vos objectifs. Vous pourriez tout simplement demander à vos convives de décider quelle bière sied mieux le repas principal qui vous a été préparé. Vous savez cependant que cette bière noire de La Chouape possède un profil de saveurs plus doux que la Dernière Volonté, qui pourtant est une ale blonde. La Chouape Noire à l’Avoine est fruitée, légèrement rôtie et peu sucrée, alors que la Dernière Volonté explosera de ses houblons aux notes d'agrumes et de résines, étalant une amertume très longue en bouche. En plus de déguster deux belles bières québécoises, vous pourrez donc discuter de ce mythe disant qu'une bière noire est plus intense que toutes les autres "couleurs". Le ciel vous aussi fera cadeau de points bonis si vous faites avouer à un de vos oncles/cousins buveurs de Molson/Labatt que la Noire leur est plus plaisante que la blonde...




Dessert de fin de soirée: 
Baltic Porter, des Trois Mousquetaires
(environ un sixième de votre caisse)

Un cadeau pour les irréductibles qui vous auront suivi toute la soirée vous demandant quelle bière serait la suivante au menu. Voici donc une des bières les plus décadentes brassée et embouteillée au Québec. Chocolat noir et caramel se fondent en un gâteau rôti rehaussé d'une chaleur d'alcool. Une grande bière liquoreuse à servir en petite quantité à ceux qui fronceront les sourcils lors de la description du produit. Il est bien normal que vous ayez le goût de vous en garder un peu plus, n'est-ce pas? Le Père de Noël ne peut pas rebrousser chemin avec vos cadeaux, alors...

À surveiller entre Noël et le Jour de l’an : une autre caisse de bières du Québec, cette fois-ci afin de célébrer le passage à la nouvelle année!