16 déc. 2010
Une caisse de bières du Québec à partager au réveillon
Le temps des fêtes est l'occasion rêvée afin de devenir bièro-évangélistes. Si, comme nous, vous aimez festoyer tout en partageant votre intérêt confirmé, ou naissant, pour le monde de la bière de dégustation, vous ne pouvez rater ce moment de célébration débridée lors duquel l'ouverture d'esprit est à son comble. Voici donc un menu simple qui a pour objectif de convertir vos amis, cousins, mon’oncs et ma’tantes, tout au long de la soirée du réveillon de Noël. Dans le pire des cas, vous aurez bien du plaisir à engager la conversation avec tout ce beau monde, tout en prenant des photos de leurs faciès surpris par ce lot de saveurs inattendues... À noter: bien que le titre de cet article propose d'apporter une "caisse", les quantités de chaque bière varieront évidemment avec le nombre de convives présents à votre soirée. C'est pourquoi nous indiquons le volume de chaque achat de façon proportionnelle au lieu de proposer un nombre de bouteilles spécifique.
On commence par se la couler douce:
St.Ambroise Blonde, de McAuslan et Dominus Vobiscum Blanche, de la Microbrasserie Charlevoix (environ un tiers de vos bouteilles)
Question d’amadouer toute la tablée, c’est une bonne idée d’offrir d’emblée deux styles déjà appréciés de la majorité. Le but de la soirée est de festoyer, n’est-ce pas? Allons-y alors avec deux ales de soif qui épateront par leur habile équilibre de saveurs. La Blanche plaira grâce à sa coriandre, sa pelure d’orange et son blé virevoltant dans un corps effervescent. La Blonde, elle, rafraichira de ses céréales douillettes et de son subtil baiser houblonné et épicé. Offrez un choix entre les deux pendant l'apéro (par exemple), puis vous verrez bien qui est prêt à vous suivre, à tout goûter...
Puisqu'on a de la suite dans les idées:
Simple Malt Golding Pale Ale, de Brasseurs Illimités vs. American Pale Ale, de la Brasserie Dunham (environ un quart de vos bouteilles)
Une fois tout le monde bien rafraichi, on peut maintenant se lancer dans une comparaison autant goûteuse que pédagogique. C'est souvent à ce moment que les hors d'œuvres sont servis. On présente alors une bière mettant en évidence un cultivar de houblon britannique, le East Kent Golding. La Golding Pale Ale de Simple Malt sera suivie d’une ale issue d'un amalgame de houblons américains cette fois-ci: l’habile mariage du Amarillo, du Cascade et du Centennial que l'on retrouve dans la American Pale Ale de Dunham. Il est important de commencer par la Simple Malt puisque les houblons américains de la bière de Dunham seront plus explosifs, surtout en finale. Cette dégustation comparative est d'ailleurs un prétexte pour aborder le sujet suivant: on peut aller bien au-delà de la couleur lorsqu'on parle de bière!
C'est le temps de jouer des tours:
La Chouape Noire à l’Avoine, de Microbrasserie La Chouape vs. Dernière Volonté, de Dieu du Ciel! (environ un quart de vos bouteilles)
Vos convives devraient maintenant être prêts à tout. C'est donc le temps d'aller chercher des verres opaques... Votre but sera de dissimuler la couleur des bières servies. Mais ne dites rien de vos objectifs. Vous pourriez tout simplement demander à vos convives de décider quelle bière sied mieux le repas principal qui vous a été préparé. Vous savez cependant que cette bière noire de La Chouape possède un profil de saveurs plus doux que la Dernière Volonté, qui pourtant est une ale blonde. La Chouape Noire à l’Avoine est fruitée, légèrement rôtie et peu sucrée, alors que la Dernière Volonté explosera de ses houblons aux notes d'agrumes et de résines, étalant une amertume très longue en bouche. En plus de déguster deux belles bières québécoises, vous pourrez donc discuter de ce mythe disant qu'une bière noire est plus intense que toutes les autres "couleurs". Le ciel vous aussi fera cadeau de points bonis si vous faites avouer à un de vos oncles/cousins buveurs de Molson/Labatt que la Noire leur est plus plaisante que la blonde...
Dessert de fin de soirée:
Baltic Porter, des Trois Mousquetaires
(environ un sixième de votre caisse)
Un cadeau pour les irréductibles qui vous auront suivi toute la soirée vous demandant quelle bière serait la suivante au menu. Voici donc une des bières les plus décadentes brassée et embouteillée au Québec. Chocolat noir et caramel se fondent en un gâteau rôti rehaussé d'une chaleur d'alcool. Une grande bière liquoreuse à servir en petite quantité à ceux qui fronceront les sourcils lors de la description du produit. Il est bien normal que vous ayez le goût de vous en garder un peu plus, n'est-ce pas? Le Père de Noël ne peut pas rebrousser chemin avec vos cadeaux, alors...
À surveiller entre Noël et le Jour de l’an : une autre caisse de bières du Québec, cette fois-ci afin de célébrer le passage à la nouvelle année!
12 déc. 2010
La Bush de Nuits de la brasserie Dubuisson, en Belgique
Style : La Bush de Nuits est ainsi nommée en référence au Nuits-Saint-Georges, appellation d’origine contrôlée de la Côte d’Or produisant un succulent pinot noir bourguignon. Quel est le lien? Et bien la Bush de Nuits est à l’origine la Bush de Noël, liquoreuse bière hivernale ayant ensuite séjourné durant 7 mois dans d’heureux barils qui ont servi à la maturation de Nuits-Saint-Georges. Le résultat est à tout le moins inclassable!
Disponibilité : Très rare! (et malheureusement aussi très dispendieuse) Votre meilleure, peut-être même votre seule chance de l’obtenir est via les importations privées de bieropholie.
Le coup d’œil : Malgré ses 13%, sa mousse blanc-beige tient le coup au-dessus de sa robe cuivrée opaque.
Le parfum : Moins expressive que l’on s’y attendait; telle une fleur au printemps, elle a besoin de temps et de se réchauffer pour s’ouvrir. Le côté boisé du chêne et la cerise juteuse du pinot noir sont harmonieux et en subtilité, s’alliant à d’agréables notes de terre et de raisin.
En bouche : Voici que le baril s’exprime avec beaucoup plus de netteté, s’adjoignant des tanins d’une rare élégance. Quelle différence entre le vieillissement d’une bière au sein de barriques ayant contenu de grands vins plutôt que les barils, certes moins chers, mais aussi plus vulgaires, ayant contenu le premier bourbon venu! Son fruité bien focalisé s’ajuste à merveille à l’acidité boisée.
La finale : L’acidité d’une grande justesse se colle aux parois du palais et se love autour des délicieux tanins rappelant la pelure de pommes des grands cidres naturels espagnols.
Accords : Les carnivores ne devraient pas se priver de partager ce grand cru avec la meilleure coupe de boeuf qu’ils trouveront. Ou pourquoi pas un boeuf bourguignon?
Pourquoi est-ce un grand cru? : Avant de goûter à cette bière, ma tendance naturelle lorsque je tente de convertir un amateur de vin rouge aux bontés du monde de la bière était de l’orienter vers une rouge des Flandres. Ainsi, j’évitais de l’éloigner exagérément de ses territoires connus d’acidité et de chêne. Maintenant, pour la même besogne, si j’ai une Bush de Nuits entre les mains, je la préférerai toujours aux rouges des Flandres, pourtant souvent délicieuses.
Si vous avez aimé, essayez aussi : il n’y a pas de comparables au Québec! Ailleurs : Pannepot Reserva & Grand Reserva de Struise (Belgique), Abbaye de Saint-Bon-Chien de la Brasserie des Franches-Montagnes (Suisse), Stille Nacht Reserva de De Dolle (Belgique)
10 déc. 2010
Où boire à Toronto?
En terme de profondeur de la sélection, le C’est What? est un peu le Vices et Versa de Toronto. C’est le meilleur endroit où le touriste peut s’attendre à obtenir un rapide tour d’horizon de la scène brassicole provinciale. Au coeur du centre-ville, l’endroit est facile d’accès, mais ce grand bar et restaurant de sous-sol manquait souvent d’atmosphère lors de nos visites. Néanmoins, ce sont plus de 30 fûts que nous pouvons découvrir ici et l’accent est sur les microbrasseries ontariennes. Celles-ci s’inspirent principalement du patrimoine brassicole anglais. Dans ce créneau, laissez-vous tenter par les Grand River, Durham et Black Oak. La maison offre aussi quatre ou cinq de ses propres bières (brassées chez County Durham à Pickering), mais ces dernières nous ont rarement impressionné.
Volo, 587 Yonge St.
Si vous avez le temps de ne visiter qu’un seul endroit à Toronto, le choix logique qui s’impose est le café Volo, dans le nord du centre-ville. D’abord, le menu des bouteilles comporte facilement l’une des plus belles sélections du Canada. Certaines perles, par exemple les Hair of the Dog, se trouvent difficilement même dans leur pays d’origine, mais Volo les offre, s’octroyant évidemment un profit conséquent. La quinzaine de fûts propose plusieurs des meilleures offrandes d’Ontario. Le grand classique de la province qu’est la Denison’s Weissbier - à essayer absolument - s’y trouve en tout temps, mais la carte varie beaucoup d’une visite à l’autre. Le Volo est toutefois plus qu’une liste de fûts. C’est le haut-lieu de la bière de Toronto, là où la plupart des événements dignes d’attirer des touristes brassicoles se déroulent. La nourriture, d’inspiration italienne, est à la hauteur de la barre de la qualité haut perchée des lieux. La décoration élégante, l’agréable terrasse, l’intimité inhérente, voilà un bar inspirant que nous aimerions tous avoir pour voisin.
Beerbistro, 18 King St. East
Le Québec compte quelques rares resto-bars qui se targuent d’une riche carte des bières. On pense par exemple au bistro des bières belges, à l’Auberge des douceurs belges, à l’Autre Œil… La nourriture de ces agréables endroits est bonne, mais nous ne nous attendrions pas à en lire l’éloge dans le prochain Guide Restos Voir. Le beerbistro y mériterait toutefois une place. Ici, en plus des traditionnelles moules et frites, huîtres, bœuf Kobe et tartares figurent au menu. Les serveurs jouent le rôle de sommeliers de la bière. D’ailleurs, notre boisson favorite fait souvent partie des ingrédients des appétissants mets. Au-delà de la belle sélection d’une ou deux centaine(s) de bouteilles avec un penchant belge, la vingtaine de fûts forme un bel équilibre entre bières locales et importations variées. Ce n’est pas le meilleur endroit pour découvrir des raretés, mais le visiteur occasionnel trouvera certainement quelques nouveautés à se mettre sous la dent. Pour l’ensemble de l’expérience, voici un must de Toronto, mais le décor chic et la clientèle « yuppies bien habillés » plaira sans doute moins aux piliers de ces tavernes en manque de windex.
Smokeless Joe, 125 John St.
Ce bar de sous-sol animé fait figure de pionnier à Toronto. Le Joe fut l’un des premiers à bannir la cigarette, plusieurs années avant les lois, et ainsi mettre l’accent sur l’arôme de la bière. Aujourd’hui, la liste de bouteilles se targue de sa quantité importante de bières importées de pays éloignés desquels plusieurs amateurs parmi les plus férus n’ont jamais goûté une cervoise. Depuis quelques années, ce concept est moins à la mode qu’autrefois, l’accent sur la quantité rimant souvent avec des bières servies trop vieilles, bues oxydées alors qu’elles auraient mérité leur retraite. Le Joe a lentement, mais sûrement quitté la courte liste des indispensables torontois. Cependant, il demeure un bar intime de caractère où la bonne bière a toujours sa place.
Duggan’s Brewery, 75 Victoria St.
Malgré sa situation enviable sur une rue tranquille du centre-ville, le Duggan’s était presque vide lors de notre visite, pourtant un samedi soir confortable. C’est dommage, car il s’agit d’un nouveau venu dont Toronto avait grand besoin puisque ses rares autres broue-pubs sont moins bien localisés. Duggan’s, c’est la suite de la prolifique carrière de Mike Duggan, brasseur et propriétaire qui a pratiqué son métier chez Mill St., brasserie légendaire de Toronto. Il brasse désormais une large variété de bières en ayant pour cibles des styles bien précis. Celles que nous avons essayées, sans être particulièrement aventureuses, respectaient bien les balises précises que leurs noms imposaient (Alt, German Pilsner, IPA…) et représentaient un excellent rapport qualité-prix pour le centre-ville de Toronto. L’endroit est grand toutefois et gagnera à se faire connaître davantage.
Granite Brewery, 245 Eglington Ave. East
Mine de rien, Granite produit des ales anglaises dans le nord de Toronto depuis près de 20 ans. Ce pub, ayant aussi pignon sur rue à Halifax, s’inspire clairement des pubs anglais avec sa décoration vieillotte, ses multiples pièces, sa peinture défraîchie, ses boiseries odorantes, son menu complet, sa clientèle plus âgée qu’ailleurs, mais surtout, ses ales en cask généreuses en houblon. Les IPA et ESB nous semblent particulièrement recommandables, en cask évidemment, mais l’éloignement relatif et le manque d’ambiance nous incitent à recommander de visiter plusieurs autres établissements de cet article avant Granite.
Mill Street, Distillery District
Au centre névralgique du Distillery District, merveilleusement revitalisé, mais aussi fortement touristique, Mill Street est sans doute le broue-pub le plus célèbre de Toronto. L’ambiance est à l’américaine, les lieux industriels à hauts plafonds, le menu complet, mais peu gastronomique et les télévisions y laissant peu de doute. La faune s’avère composée d’un mélange de touristes et de Torontois venus magasiner dans les boutiques environnantes. L’ambiance reste toutefois décontractée, le service, professionnel, et les bières, variées. Nous en trouvons fréquemment plus d’une dizaine sur les pompes, leurs célèbres Pilsner, Wit Beer, Tankhouse et Coffee Porter y figurant toujours, mais elles sont immanquablement accompagnées d’une poignée de saisonnières bien choisies. Toutes sont bien brassées dans leurs styles respectifs. Mill Street constitue ainsi un harmonieux équilibre entre tourisme traditionnel et tourisme brassicole.
6 déc. 2010
Le temps des Bocks
Tout d’abord, l’Amère à Boire sert présentement la Bockbier, une version classique de ce style de lager rubiconde, développant des saveurs typiques aux malts Munich; des céréales douces, légèrement caramélisées, dans un corps souple, presque riche, mais surtout conçu pour nourrir à coup de grandes gorgées. Un subtil filet fruité semble même voiler les sucres de ces malts. Une superbe bière de soif pour les températures hivernales, quoi.
Dans le nord de la ville, c’est au Vices et Versa (et bientôt au Brouhaha) que la microbrasserie Le Naufrageur, de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, nous a envoyé son Doppelbock. Vous aurez compris que cette appellation est une version plus costaude de la Bock habituelle. La version du Naufrageur met en évidence des malts Munich provenant de l’orge québécois; la signature de grain vert et fruité de notre terroir en est évidente. Cette Doppelbock est soyeuse et liquoreuse. Peut-être pas authentique étant données les flaveurs du type d’orge utilisé, mais le produit est très bien conçu et des papilles bien éveillées prendront plaisir à remarquer le caractère particulier de l’orge québécois. Surtout si vous vous dirigez ensuite vers le Cheval Blanc…
C’est qu’Éloi Déit, maître-brasseur du populaire Ch’val, a maintenant en pompe sa Triple Bock(!), une version amplifiée du concept de la Doppelbock. Les malts Munich utilisés ici sont authentiques (100% de la malterie Weyermann, en Bavière), alors une comparaison avec ceux issus du Québec est fort intéressante. Le caractère de pain, sa richesse et sa douceur, est immanquable dans ces malts allemands. Les sucres résiduels sont en évidence dans la Triple Bock du Cheval Blanc, rendant la dégustation des plus sensuelles. La finale est presque équilibrée par des houblons nobles bien feuillus. Une grande bière de dégustation, surtout pour amateurs de malts de ce type.
Finalement, pour amateurs de feu de foyer, le Dieu du Ciel! présente sa version fumée d’une Dunkler Bock. L’Équinoxe d’Automne, tardive comme saisonnière vous nous direz, est en effet une Rauchbock (rauch = fumée). Un alliage de malts Munich et de malts fumés (entre autres) s’étale longuement sur le palais, réchauffant les papilles autant que l’âme. Encore une fois, les houblons ne sont pas en évidence dans cette Bock; ce sont les malts qui prennent toute la place. Et lorsque le froid s’empare de la province, j’en connais peu qui se plaindront d’une affluence si bien maltée.
Bonne découverte des malts Munich!
2 déc. 2010
Agencer bière et bouffe
Le mariage des bières et de la nourriture ne se limite pas qu’à trouver une bière qui complémente agréablement un plat par les liens et similitudes qu’elle apporte ou encore les contrastes qu’elle soulève. Pour pousser la pratique encore plus loin, une expérience à tenter est d’intégrer la bière que vous envisagez en accord à votre recette. De la cuisine à la bière, accompagnée par la bière. N’y a-t-il pas là une piste au potentiel formidable pour tout dégustateur?
Afin d’explorer le concept rapidement en peu de temps, la méthode idéale reste de lancer un défi à vos amis. S’ils accordent le moindrement d’importance à l’honneur, ils ne sauront résister à l’appel. Au besoin, il ne faut pas se priver d’insulter leurs ancêtres, notamment s’ils se comportent en poltrons.
Vous avez été plusieurs à avoir apprécié l’article « Comment organiser une dégustation entre amis » dans La Route des Grands Crus de la Bière – Québec et Nouvelle-Angleterre. Aujourd’hui, nous approfondissons l’idée en vous proposant de calquer ce qui suit.
Depuis quelques années, l’auteur de ce texte s’est greffé à un groupe de gourmands entretenant une relation de proximité avec la bière, au terme d’une futile tentative de résistance. Ce groupe pourrait probablement être qualifié de secte étant donnée la nature religieuse de son fondateur, mais ceci n’est pas notre propos. Ce qui nous intéresse, c’est que ce groupe s’assemble annuellement afin que chacun de ses membres mettent ses compétences culinaires à l’épreuve en concoctant une recette dans laquelle au moins une bière figure à la liste des ingrédients. Cette année, le groupe contenait une quinzaine de personnes, alors des entrées aux desserts, nous avons droit à une véritable orgie de nourriture où déferlaient une cavalcade de 15 services gastronomiques, étonnants de créativité pour y intégrer la bière. De tout, pour tous les goûts.
Pour inspirer votre propre édition, voici notre menu :
1- Bulles moléculaires sur salade d'endives et rillette de Marie-Julie et Guillaume (Schlenkerla Märzen)
2- Valouté au cheddar d'Éric (Yukon Stout et Dieu du Ciel! Péché Mortel)
3- Hareng fumé et sésame sur craquelin d'Alain (À l'abri de la Tempête Corps Mort)
4- Composition de saumon, concombre et ananas sur leur nid de riz d'Émilie et Fred (Dieu du Ciel! Rosée d'hibiscus)
5- Dumpling bouilli au chèvre, boeuf et coriandre de David (Charlevoix Dominus Vobiscum Blanche)
6- Braisé de bajoue de veau vêtu d'une sauce oignons perlés et crème à la mode de Catherine(Unibroue Trois Pistoles)
7- Gratin dauphinois façon Thierry (Schlenkerla Märzen)
8- Cuisses de poulet marinées méthode Alex (Ale brune forte et épicée maison)
9- St-Damase en tartiflette d'Alain (Chouape 1881)
10- Mijoté de lapin et oignons signé Ruxy et Dany (Unibroue Trois Pistoles)
11- ¡Enchiladas muy piquantes! de la main de David (Dieu du Ciel! Route des Épices et Micro du Lièvre El Lapino)
12- Poignées d'amour de panna cotta du polyvalent Alain (Dieu du Ciel! Aphrodisiaque)
13- Étagé en mousse de baies, crème et chocolat dans son shooter copyright Marie-Julie et Guillaume (Mort-Subite Framboise, Orléans Abel Turcault et Dieu du Ciel! Aphrodisiaque)
14- Archipel de framboises sur crème brûlée inspiration Éric (Gouden Carolus)
15- Tarte au citron coiffée de sa meringue assemblage Thierry (Duvel)
Évidemment, chaque convive avait pris soin de venir accompagné... de 2 ou 3 bons crus, si bien qu'en plus de nous avons pu nous rincer la panse de nectars dignes de figurer à la même table que toute cette ambroisie.
Résultat: soirée mémorable et déficit de jogging à combler au cours des jours suivants!
1 déc. 2010
Guide de survie pour l'amateur de bière visitant le sud de la Floride (2e partie)
Corner Café & Brewery, à Tequesta
Caché dans un énième strip mall d'un long boulevard floridien, ce coquet restaurant familial a tout pour épater; une fois attablés et servis, bien sûr. La bourgade de Tequesta étant majoritairement habitée par des retraités en moyens, le chef-cuisinier se permet de se lancer dans des plats un peu plus osés, recettes qu'il réussit d'ailleurs avec brio. Ces créations à base de fruits de mer sont d'ailleurs délectables. Le brasseur a donc le mandat de créer des bières afin d'accompagner cette cuisine riche en saveurs et surtout relevée. La carte des bières comporte donc des ales de caractère, mais qui somme toute demeurent désaltérantes. La Terminally Ale, une Brown Ale houblonnée avec des cultivars américains bien résineux, est une des régulières de la maison qui se voit côtoyer des styles moins communs, tels Roggenbier, Black IPA et Milk Stout. On ne vient pas au Corner Café pour prendre une palette de dégustation; il n'y a que quatre bières-maison disponibles en tout temps. On s'y attarde cependant avec une pinte ou deux de choix. Un concept tout-à-fait adorable.
Aux dernières nouvelles, le brasseur s'est maintenant fait plaisir et s'est procuré quelques fermenteurs supplémentaires afin de faire plus de bières et de les distribuer dans les bars et restaurants de la région. La marque de commerce de ce projet est Tequesta Brewing Company. Cette brasserie est voisine du Corner Café. Vous pouvez d'ailleurs y remplir quelques cruchons de 2 litres sur place, en plus de goûter à toutes les bières au petit bar de l'endroit.
Funky Buddha Lounge & Brewery, à Boca Raton
Avec ses sofas, ses chandelles et ses décorations emplies d'exotisme, ce tout nouveau joueur dans le monde microbrassicole floridien sait attirer les regards. Le dégustateur pur et dur froncera peut-être les sourcils en apercevant son voisin recevoir la shisha de son choix, mais à part cette fumée parfumée qui peut laisser son empreinte sur l'endroit, le Funky Buddha présente une expérience gustative et atmosphérique bien plaisante. On se sent évidemment à de nombreuses lieues des pubs sportifs génériques de la région. Ce lounge a vu le jour comme bar à bières, mais depuis quelques mois, les propriétaires se sont munis d'un équipement de brassage. On peut donc maintenant s'abreuver d'ales artisanales locales aux côtés des huit autres fûts réservés à des bières de microbrasseries du reste des États-Unis. Parmi les régulières, la Floridian Hefeweizen surprend par son ajout de vanille du Madagascar, la Don't Try Amber est une très belle ale forte dans laquelle le Nelson Sauvin néo-zélandais s'exprime avec sagesse et la Pitii Porter ravira à toute dente sucrée assoiffée.
Total Wine and More, à Fort Lauderdale
Bien qu'il y ait les brouepubs susmentionnés, en plus d'autres moins reluisants comme la chaine Brewzzi à West Palm Beach et Boca Raton, le Gordon Biersch de Miami et le Kelly's Caribbean Grill and Brewery à Key West, il n'en demeure pas moins qu'il y existe une façon géniale pour qu'un chasseur de grands crus puisse continuer à s'émoustiller en visitant le sud de la Floride: il s'agit de remplir le réfrigérateur de sa chambre de ses trouvailles du Total Wine and More de Fort Lauderdale. En plus de regorger de bières impeccables conçues par Ommegang, Smuttynose, Brooklyn, Victory, Sierra Nevada et plusieurs autres classiques américains, ce gigantesque magasin-entrepôt vous permettra de (re)faire connaissance avec les ales de Bell's au Michigan, Terrapin en Georgie, Laughing Dog en Idaho et Cigar City, la vedette de l'État floridien. Ces brasseries n'étant pas disponibles dans le nord-est de l'Amérique, il va sans dire qu'elles deviennent très alléchantes pour ceux qui désirent découvrir les meilleurs produits du pays sans avoir à parcourir son vaste territoire. Si ce choix ne vous sied pas, sachez qu'il y a aussi quelques centaines de bières de par le monde disponibles au Total Wine. Croyez-le ou non, il y a un Eldorado pour tout amateur de grandes bières dans le sud de la Floride!