Bien que Les Coureurs des Boires vise davantage à encourager l'excellence qu'à sermonner la médiocrité, certains abus méritent d'être dénoncés. C'est particulièrement vrai lorsque l'auteur de ces lignes a l'impression de n'avoir jamais nuancé son enthousiasme face au gelato. Rectifions le tir.
J'ai vécu une amère déception lors de mon passage chez Pagliacci, rue Prince-Arthur à Montréal. Soit dit en passant, l'amertume, qualité louable chez moult bières, est inexcusable dans un sorbet au cassis. Que les fruits soient tanniques passe encore, mais qu'ils manquent de fraîcheur, de jus et dégagent des tonalités de cuir? Non merci.
Le vulgaire verre de plastique servant au service laissait présager l'arnaque, mais la portion plus que généreuse qu'on finit par y entasser s'avère finalement une bien mauvaise nouvelle.
La glace à la pistache, l'habituel métronome d'une gelateria, laissait indifférent avec ses noix défraîchies, molles comme des céréales mouillées.
La palme de l'inacceptabilité revient toutefois à l'abominable parfum noix de Grenoble. Comble de malchance, j'ai commandé cette saveur en dernier et l'avais donc au-dessus. Cette boule beigeâtre me narguait de n'avoir point profité du dernier spécial sur la Québon. C'est tout dire. Un goût de plastique brûlé transcende cette créature de fréquentation peu recommandable. Les défauts de congélation abîment la texture qui oscille ainsi entre la crème commerciale et le ramassis de glaçons broyés. C'est simple, quand on a les goûts dans un tel désordre, c'est à l'hôpital qu'il faut aller afin de se faire soigner. On nous retire de la circulation, le temps de constater ce qui a mal été. Se débarrasser de nos problèmes en les vendant 6 dollars le petit pot? Voilà une belle opportunité d'affaires pour nos bons amis les psychologues.
Pour finir sur une note plus positive, à quelques pas de Pagliacci, délectez-vous des desserts de Juliette & Chocolat, rue St-Laurent ou des miraculeux gelati de Léo le glacier à l'intersection Duluth/St-André.
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