9 nov. 2012

La Double Bonheur, du Cheval Blanc, à Montréal


Le pub du Cheval Blanc 
(Photographie d'Olivier Germain)

Maintenant que la transition de maître-brasseurs est chose du passé, on peut véritablement profiter des talents d'Isaël Dagenais au fourquet de la légendaire taverne du Cheval Blanc. Sa toute première création, la Double Bonheur, donne le ton pour une ardoise qui ne sera jamais chiche en houblonnage généreux. Amateurs de bains de mousse et de robes de chambre, cette douillette création des plus parfumées est pour vous!

Style : Une India Pale Ale (presque Double IPA) très généreusement houblonnée puis gazéifiée avec une proportion élevée d'azote. Cette utilisation d'azote, commune pour les Stouts, a entre autres pour effet de baisser la teneur en acide carbonique, ce qui attendrit la morsure du houblon en amertume en plus de donner l'impression que les fruits tropicaux de ces mêmes houblons ont été confits.

Disponibilité: À tous les deux mois (environ), en fût exclusivement au brouepub de la rue Ontario.

Le coup d’œil : Les nombreuses bulles crémeuses cascadent à travers une robe dorée brumeuse avant de s'installer dans un duvet dense aux apparences fouettées. Le pâtissier du coin ne ferait pas mieux en matière de présentation.

Le parfum : Une envoûtante salade d'agrumes semble se métamorphoser en jujubes de temps à autre, soupesant quelques notes résineuses trouvées ici et là.

En bouche : La Double Bonheur sait soutenir ses houblons explosifs grâce à des céréales croquantes et légèrement miellées, toujours appuyées par cette impression ultra-crémeuse conférée par la gazéification à l'azote. Les 7% d'alcool ne paraissent pas du tout. C'est le confort suprême.

La finale : L'amertume résineuse est contrôlée par de subtils sucres résiduels mais surtout par la faible teneur en acide carbonique de la bière (gracieuseté de la gazéification à l'azote). 

Accords : La boustifaille du Cheval Blanc étant limitée à quelques snacks, nous préférons vous suggérer de marier votre Double Bonheur à toute conversation révolutionnaire que vous désirez entamer avec les gens autour de vous. 

Pourquoi est-ce un grand cru? : Le nivellement des sucres résiduels et de la concentration d'azote créent un corps luxueux, parfait pour soutenir les parfums de houblons avenants. Il est rare qu'une IPA à l'américaine puisse faire office de dessert, mais celle-ci réussit ce tour de force avec brio.

Si vous avez aimé, essayez aussi : La Hop'n'Cream, du Siboire (à Sherbrooke), la India Cream Ale, de la Brasserie Dunham (à Dunham) et la Mea Maxima Culpa, de Dieu du Ciel! (Montréal).

Aucun commentaire: