Ce sont plus de 100 brasseries qui cohabitent les foies des Tchèques, les plus grands buveurs du monde en litres par année per capita. Comme ailleurs, quelques brasseries dominent le marché. Ici, ce sont les Pilsner Urquell, Staropramen, Budvar… L’avantage, c’est que les gros respectent souvent des standards de qualité plus élevés qu’ailleurs, notamment grâce à des ingrédients de première qualité qui font la fierté du pays.
Ces brasseries sont souvent des établissements analogues à nos broue-pubs, souvent en campagne ou dans des petites villes. On peut y manger des spécialités Tchèques– essayez d’aimer la viande en sauce – et on ne parle que très rarement l’anglais. De l’authentique, quoi!
Récemment, plusieurs petites brasseries commencent à s’éloigner davantage des styles plus traditionnels. On trouve de plus en plus de bières de blé et il est désormais possible de dénicher des fermentations hautes comme une IPA ou un Stout.
Une particularité de la bière Tchèque est qu’elle voyage très mal. La fraîcheur est primordiale et les bières embouteillées, filtrées et souvent pasteurisées se prête mal à l’exercice, bénéficiant de peu d’agents naturels de conservation tels un haut degré d’alcool, de la levure active, des malts rôtis ou des épices. Il vaut à peine le mal de se ramener quelques bouteilles au retour d’un voyage. Le déplacement vaut toutefois grandement son pesant d’air miles!
On aime:
- L’attention particulière portée au service. Les pintes nous arrivent toujours avec un spectaculaire collet blanc d’une densité remarquable. On croirait du styrofoam.
- La fraîcheur marquante d’une majorité des produits. Les broue-pubs se contentent souvent de deux ou trois bières, parfois même une et les tchèques étant de bons buveurs, la fraîcheur est au rendez-vous.
- Les prix exceptionnellement bas. À l’extérieur du centre de Prague, la pinte typique coûte moins d’un dollar. Au coeur de Prague, c’est habituellement le double, souvent plus, mais rien de comparable aux prix nord-américains.
- Il est encore possible de fumer dans les bars et plusieurs Tchèques en profitent si bien qu’il est rare d’avoir des conditions optimales de dégustation
- Bien que nous adorions les bières Tchèques nous-mêmes, certaines personnes pourraient se lasser d’un manque de variété relatif. Les Québécois sont gâtés à ce niveau.
- Le service est souvent peu attentionné
Suite du guide de voyage brassicole: les styles brassés en République Tchèque...
4 commentaires:
Il y a certainement moins de choix de styles là-bas qu'ici. Les buveurs tchèques connaissent bien les critères de qualité. Il y a donc peu de chance de tomber sur de la mauvaise bière en république Tchèque. On ne peut pas en dire autant de l'amateur moyen québécois et du Québec.
Il serait temps d'écrire un livre pour aider à mieux reconnaître la bonne bière parmi l'offre québécoise de produits à base d'orge malté.
.... et il ne faut pas confondre la marque Pilsner Urquell et le style Pilsener. Il se brasse plusieurs centaines de pilseners en Allemagne et une seule Pilsner en République tchèque, dont les saveurs n'ont rien à voir avec ce qui se brasse en Allemagne ;-) Mais, je sais bien que les Américains ont fait de la Pilsner Urquell le «vrai modèle». Une sorte d'anachronisme basé sur des interprétations d'auteurs qui ne sont jamais allé en République tchèque! Allez donc demander un style pilsener en Tchéquie en espérant avoir autre chose que la marque de commerce ;-) Vous allez avoir du fun. J'ai fait le test avec Alain Geoffroy...
@René: Tu dis: "Il serait temps d'écrire un livre pour aider à mieux reconnaître la bonne bière parmi l'offre québécoise". C'est drôle, c'est pas mal ce qu'on vient de faire... ;) Sortie fin octobre!
@Mario: Tu nous devances! Les styles, c'est la semaine prochaine. :P Mais effectivement, c'est vraiment aberrant que le terme Pilsener soit utilisé partout en Amérique pour désigner autant la version allemande et la version tchèque, alors que les Tchèques n'utilisent même pas le terme eux-mêmes (et que leur type de lager blonde est bien différent de la Pils allemande).
Je ne savais pas que vous aviez un blogue, je viens de tomber dessus par parfait hasard!
Je suis présentement en République Tchèque avec ma collègue Ann Levesque! Aujourd’hui on a eu la chance de boire les lagers brassées par l’honorable Ladislav Chladek (ayant dans le passé œuvré pour la Kout Na Šumavě, la Klasterni Pivovar Strahov et bien d’autres). Des produits sortis tout droit de la brasserie expérimentale de la Czech University of Life Sciences à Prague et médaillés d’or au dernier festival de bière de Zatec! Sa Světlý Ležák restera gravée dans mon gosier à tout jamais. On en a également eu deux bouteilles, mais il nous recommande des les boires d’ici trois jours!
Depuis deux jours, nous avons eu la chance d’explorer Zatec; son temple de la bière (délicieuses broues avec des levures faisant contrastes aux autres lagers Tchèques); sa compagnie de vente d’houblon Bohemiahop et son centre de recherche sur le houblon. Les gens étaient merveilleusement accueillants, tout comme l’envie de boire une autre Pilsner Urquell en fût, si tant tellement fraiche!
J’ai maintenant deux jours pour aller fouiller Prague. À l’attaque!
Julien
PS. L’omniprésence du houblon Saaz dépense tout entendement. Ses arômes commencent d'ailleurs à jaillir de mon bol de toilette.
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