29 mars 2011

Soirée des grands crus au Siboire: une mise à jour

Nous avons quelques détails supplémentaires au sujet de la soirée des grands crus du 16 avril 2011 organisée en collaboration avec la microbrasserie Siboire. Êtes-vous bien assis?

Plusieurs bières sont encore à confirmer, mais en plus de Hill Farmstead (disponible grâce aux efforts des Importations Privées Bièropholie), la liste des brasseries participantes inclut Dieu du Ciel!, Microbrasserie Charlevoix, les Trois Mousquetaires, Benelux, Hopfenstark, Trou du Diable et bien entendu le Siboire. Menoum.

Du côté de Hill Farmstead, pas moins de 7 bières de Shaun Hill seront servies tout au long de la soirée. Étant donné que le Siboire ne compte pas sur un nombre de fûts illimité, 2 bières de Hill Farmstead seront offertes à tout moment et elles changeront au cours de la soirée. Nous vous dévoilerons l'identité de toutes les bières sous peu, mais sachez vous pourrez vous délecter entre autres de l'Everett, l'Ephraim et l'Edward. Respectivement, il s'agit de l'un des meilleurs Porters du monde, l'une des meilleures Imperial IPA du monde et l'une des meilleures Pale Ales du monde... Redondant? Prétentieux? C'est notre opinion et ce sera à vous de la juger!


Nous vous rappelons que nous avions déjà présenté une bonne partie de l'alignement de Hill Farmstead en février lorsque nous avons présenté cette brasserie vermontoise comme brasserie d'exception. Il vous suffit de cliquer sur le lien suivant pour y accéder:
http://lescoureursdesboires.blogspot.com/2011/02/hill-farmstead-une-brasserie-dexception_22.html

Nos brasseurs québécois ne seront pas en reste. Pensez-vous qu'il est possible de ressentir à la fois fumée, salé, acidité et légèreté? Sinon, c'est que vous n'avez pas eu la chance d'essayer la nouvelle Boson de Higgs d'Hopfenstark. Un fût de cet hybride des plus innovateurs sera en ligne pour la soirée. Avez-vous trop d'ego pour vous empifrer de gaufres Eggo? Essayez plutôt l'Ergot, cet hybride Triple-Saison du Benelux auquel nous avons consacré une fiche grand cru dans La Route des Grands Crus de la Bière.

 Photo gracieuseté du Benelux

Au sujet de l'horaire, les portes du Siboire vous seront ouvertes dès 13h. Pour ceux qui n'habitent pas Sherbrooke, nous recommandons d'y coucher puisque nous anticipons que vous ne serez pas en mesure de conduire à la sortie, l'envers de la médaille d'un tel étalement de bières de qualité étant l'envie d'en goûter le plus possible. Sherbrooke compte plusieurs hôtels, B&B et restaurants de qualité. C'est sans compter les activités intéressantes à faire dans la région comme visiter les gorges de Coaticook, les centrales d'Hydro Sherbrooke, le marché de la gare ou encore la remarquable fromagerie de la Station à Compton.

Pour accéder à la Page Facebook de l'événement: http://www.facebook.com/event.php?eid=209438925734569&ref=mf

Si boire te fait courir, prends la Route des Grands Crus!

27 mars 2011

La Californie, paradis brassicole: le grand nord


Il faut voir ces arbres gargantuesques pour y croire. Surtout lorsque la brume de l’océan s’emmêle dans ces troncs éléphantesques. Le nord de la Californie respire une nature à l’état sauvage, heureusement non dominée par l’homme. Du même coup, il faut comprendre que les villes et villages sont épars; les brasseries ne pullulent pas ici, encore moins les grands crus. Lost Coast Brewing, à Eureka, concocte une bien belle Indica Pale Ale. Eel River Brewing, à Fortuna et Six Rivers Brewing, à McKinleyville, font toutes deux de satisfaisantes bières de soif aux côtés d’ales fortes très sucrées. Mais les trois seuls endroits qui méritent un détour, selon nous, sont les suivants :

Mad River Brewing, à Blue Lake

En pénétrant le modeste village de Blue Lake, on réalise rapidement qu’on déambule dans une bourgade de bûcherons pêcheurs. On vit de l’immense forêt environnante et de ce qu’elle recèle comme richesses. La brasserie du minuscule quartier industriel attire donc des familles et des ouvriers assoiffés, prêts à s’approvisionner pour de longs séjours à l’écart de la civilisation. Inutile de dire qu’on se sent loin de Malibu... Que ça fait du bien! Les ales riches de Mad River déploient toutes des arômes envoûtants flottant au-dessus de corps dodus. Essayez la Double IPA et vous comprendrez rapidement que le brasseur possède plusieurs atomes crochus avec nos propres manieurs de fourquets préférés.


North Coast, à Fort Bragg

Le circuit touristique classique de la route 101 saura vous émerveiller par ses arbres magnifiques, ses plages et vagues interminables... et par ses quelques escales bien choisies. Entre autres, il sera difficile de ne pas arrêter à la brasserie North Coast, réputée depuis maintenant plus de vingt ans pour ses grands crus comme la Rasputin, un Imperial Stout et l'Old Stock Ale, un Barley Wine. Toutes deux ainsi que la gamme entière de North Coast devraient être offertes lors de votre passage à Fort Bragg, petite ville côtière tranquille. Le pub riche en boiseries affiche un style plus anglais, plus intime que le broue-pub américain moyen aux allures de restaurants familiaux. Conseil d'ami: ne passez pas à côté de l'excellente Le Merle, une Saison conçue dans le moule de Dupont. Toutefois, presque toutes les bières en vente au pub sont aussi disponibles en bouteille et jouissent d'une distribution très étendue à travers les États-Unis. Il n'est donc pas essentiel de s'y arrêter si vous vous rendez chez nos voisins du sud fréquemment. N'empêche, il serait triste de ne pas avoir visité cette brasserie qui partage avec nous tant d'excellence depuis si longtemps.


Humboldt Brews, à Arcata

Arcata est une de ces villes pour lesquelles il est inutile de se préparer. Après quelques centaines de kilomètres de forêts de séquoias, on tombe sur un square central rempli de punks, de hippies, d’étudiants et de leurs professeurs qui semblent avoir été parachutés d’une excursion qui a mal tourné. Plusieurs de ces sympathiques personnages peuplent les quelques bars locaux en soirée, dont le Humboldt Brews, spécialisé en bières du nord californien. Le bar en soi n’a rien pour attirer l’œil, mis à part son tableau généreusement garni, bien sûr. Vous y trouverez plusieurs bières des brasseries mentionnées ci-dessus, ainsi que celles de la toute nouvelle Redwood Curtain Brewery, aussi à Arcata. Autre suggestion : si les épiceries du grand nord vous exaspèrent de leur manque de produits non surgelés, la Co-Op d’Arcata détonne autant pour sa sélection de produits naturels que pour son rayon des bières. On se croirait au Vermont!

Prochaine et dernière étape de notre guide brassicole de la Californie: on visite quelques sentiers encore moins battus que ceux du grand nord afin de vous présenter quelques superbes brasseries bien dissimulées...

22 mars 2011

La Bitter, d'Albion, à Joliette


Malgré son jeune âge, le broue-pub Albion, récemment ouvert à Joliette, fait preuve d’une étonnante maturité. Oublions les bières d’impact qui torpillent les papilles. À l’image des grands chefs, le brasseur Steven Bussières démontre avant tout un respect pour son produit. Respect pour la bière, respect pour son histoire. Il n’est donc pas surprenant que, tout comme à l’Amère à Boire où Steven a fait ses classes, nous retrouvions chez Albion certaines des bières les plus authentiques du Québec.

Style : Bitter, soit un style étonnamment rare au Québec où nous trouvons plusieurs ESB (Extra Special Bitter), mais peu de Bitters, plus légères, plus digestes et nettement plus répandues en Angleterre. Celle du Albion titre 3,9% à 4,0% d’alcool par volume, ce qui paraît peu ici, mais reste dans les normes britanniques où les bières sont rarement conçues pour être sirotées.

Disponibilité : Uniquement en fût sur place, mais presque toujours fidèle au poste. Une particularité chez Albion est le très faible volume de chaque brassin, tout juste 100 litres, une quantité digne d’un brasseur-maison. Il est donc difficile d’être assuré qu’il y aura toujours de la Bitter. Par contre, il est assuré que lorsque présente, elle sera éclatante de fraîcheur.

Le coup d’œil : Une voile minime laisse planer le mystère sous la toison beige qui recouvre un liquide ambré.

Le parfum : La fraîcheur renversante des ingrédients déstabilise. Sommes-nous vraiment à Joliette? Pas à York? Pas à Sheffield? Au pain toasté s’amalgame une discrète levure fruitée et le grain frais.

En bouche : Bien qu’elle ait été goûtée au fût, l’efficacité de la refermentation naturelle nous confond. On croirait volontiers qu’elle vient d’un cask. Remarquablement pleine pour une ale à 4%, mousseuse, presque crémeuse sans angles durs, elle se laisse boire à gorge déployée.

La finale : Les houblons feuillus aux pointes de gazon et de menthe s’étalent langoureusement quoique sans exagération. Quelques secondes après la déglutition, sa présence en bouche nous manque déjà.

Accords : Au moment d’écrire ces lignes, Albion a comme projet d’offrir un menu boustifaille digne du contenu de ses pompes. Pour l’instant, peu d’options existent. De toute façon, un bon sujet de conversation suffit, car vous voudrez rester chez Albion et consommer de la Bitter plusieurs heures durant.

Pourquoi est-ce un grand cru? : Il existe quelque bonnes bières de soif au Québec. Cependant, en terme de pure aisance à la boire, en terme de session brew, la Bitter d’Albion vient de les déclasser toutes. Jamais avions-nous même pensé boire une pinte de bière québécoise en six gorgées. Pourtant, ça semble être le rythme naturel avec cette Bitter.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Voyageur des Brumes du Dieu du Ciel! (Québec), Simple Malt Golding Pale Ale des Brasseurs Illimités (Québec), Bishop’s Best Bitter du Lion d’Or (Québec), Ostalgia Rousse d’Hopfenstark (Québec)


18 mars 2011

Soirée des Grands Crus #2: Samedi 16 avril, au Siboire (Sherbrooke)

Siboire, ce sont les Coureurs des Boires!

La microbrasserie Siboire, en collaboration avec Martin Thibault et David Lévesque Gendron, auteurs du livre La Route des Grands Crus de la Bière et du blogue Les Coureurs des Boires, convie les amateurs de bières d’exception à la toute première soirée Grands Crus à se tenir dans les magnifiques locaux de la microbrasserie de Sherbrooke.

Photo d'Olivier Germain


Quand: 
Samedi 16 avril, à partir de 13h

Où: 
Microbrasserie Siboire, 80, rue du Dépôt, Sherbrooke


**2 évènements en 1!**


Soirée des Grands Crus de la bière du Québec et du Vermont
- Plus de 15 bières exceptionnelles, expérimentales comme classiques, servies en fût et en cask, de 8 brasseries différentes
- Lancement sherbrookois du livre La Route des Grands Crus de la Bière, écrit par David Levesque-Gendron et Martin Thibault, alias Les Coureurs des Boires
- Entrée gratuite

Cocktail dînatoire préparé par le réputé chef Danny St-Pierre du restaurant Auguste, arrosé de grands crus
- Coût : 50 $, réservez bientôt sur siboire.ca (50 places seulement)

Détails:
Tout comme le lancement du livre en novembre dernier au Benelux de Montréal, la soirée sera un déferlement de chefs-d’œuvre brassicoles offerts au grand public. Les convives auront l’opportunité de discuter voyages et bières avec les auteurs de La Route des Grands Crus de la Bière dont plusieurs copies seront en vente sur place. Vous pouvez aussi sortir votre copie personnelle de la maison si elle n'est toujours pas dédicacée.

Photo de Johann Schlager

La soirée Grands Crus sera aussi une première québécoise pour la jeune microbrasserie vermontoise Hill Farmstead dont les bières jouissent actuellement d’un engouement mondial. Pas moins de six bières d’Hill Farmstead seront offertes en rotation toute la soirée dont la célèbre Ephraim, l’une des meilleures Imperial IPA du monde selon www.ratebeer.com et www.beeradvocate.com.

 
Quelques-unes des meilleures microbrasseries québécoises seront aussi sur place afin d'épater même les voyageurs de la bière les plus aguerris. Plusieurs grands crus seront du rendez-vous dont une Roggenbier de la Microbrasserie Charlevoix, la Pionnière de Dieu du Ciel!, une Impériale Black IPA brassée en l’honneur de Greg Noonan, le richissime Barley Wine du Siboire et une étonnante version gelée de la Sticke Alt des Trois Mousquetaires, servie en cask!

Finalement, une cinquantaine de chanceux seront aussi accueillis lors d’un cocktail dînatoire où les limites des accords bières et bouchées seront repoussées grâce aux judicieux conseils des acteurs principaux de cette soirée et à la magie culinaire du réputé chef Danny St-Pierre.
 
Plus de détails dans quelques jours, alors que le menu de bières prendra encore plus d'ampleur...


Si boires et livres ça me dit, je book mon samedi…

16 mars 2011

La Californie, paradis brassicole: le comté de Sonoma


À l'ombre de ses nombreux arbres, le comté de Sonoma s’étale dans une demi-campagne, demi-banlieue autour de la ville de Santa Rosa. À tout juste une heure au nord de San Francisco et à quelques kilomètres à l’ouest de la vallée de Napa, réputée mondialement pour ses vignobles richissimes, la région se visite facilement lors d’un séjour au centre de la Californie. Comme partout ailleurs dans cet État, il est somme toute facile, avec un minimum de préparation, de trouver des établissements brassicoles de haut calibre:

RUSSIAN RIVER BREWING, à Santa Rosa

Vinnie Cilurzo, maître-brasseur et copropriétaire de cette microbrasserie de renom, s’est bâti une réputation internationale grâce, ironiquement, à ses connaissances du milieu viticole, y ayant oeuvré de nombreuses années. Ses Consecration, Temptation et Sanctification, pour ne nommer que ces -tion, ont fait de lui une vedette dans le milieu brassicole. Ces ales très racées ont toujours à leur source une bière d’inspiration belge, qui se voit ensuite transférée dans une barrique de chêne mouillée de vin, ensemencée de levures sauvages et de bactéries acidifiantes. Après plusieurs mois de mûrissement, les barils sont assemblés puis le produit est embouteillé. Dans tous les cas, ces bières sauvages font preuve d'une complexité inouïe et d'une rare élégance. Le pub de Santa Rosa est d'ailleurs un des seuls endroits où l’on peut goûter à ces créations à partir du fût.

HOPMONK TAVERN, à Sebastopol

L’adorable terrasse de cette ancienne gare de train en pierre, avec ses sofas, son espace décontracté, sa fontaine centrale et ses petits coins tranquilles, pourrait à elle seule mériter une mention dans un guide touristique. Mais ce qui nous attire ici, vous l’aurez deviné, c’est la sélection de bières de dégustation hors paire, cette fois-ci mariée à un menu de boustifaille aussi recherché que réconfortant. Si vous cherchez un endroit où vous sustenter et que l’ubiquité des pizzerias et fast food aux États-Unis vous exaspère (join the club!), le Hopmonk Tavern vous sera un vent de fraîcheur et de légèreté.

FLAVOR, à Santa Rosa

Ce restaurant italien n’est certes pas l’antre typique du dégustateur de bières avec ses mosaïques méditerranéennes et son délicieux menu de pâtes fraîches. Cependant, c’est ici que vous retrouverez la plus grande sélection en fût de bières de Moonlight Brewing, une nano-brasserie de la région. Opération d’un seul homme (et d’un seul garage), Moonlight brille de ses lagers avenantes, comme la Reality Czeck, une Pilsener d’inspiration bohémienne, et la Lunatic Lager, plus près des Helles allemandes. Un baume de subtilité et de finesse dans un État rempli d'India Pale Ales gonflées de houblons explosifs.

BEAR REPUBLIC, à Healdsburg

Healdsburg charme dès l’arrivée. Son petit parc calme et verdoyant, ses multiples bars à vin desservant les vignobles de la région, ses restaurants raffinés comme abordables, ses petites boulangeries et crèmeries… décidément, voilà un village où l’amateur de bonnes choses aimerait s’installer longtemps. La microbrasserie du coin, avec son pub tout près du square central, rafle les honneurs depuis plusieurs années avec ses bières phares, la Racer 5 IPA, tout en houblon fruité (agrumes) et résineux, et la Hop Rod Rye, une Double IPA brassée avec une généreuse portion de seigle. Celles-ci figurent toujours au menu puisqu’elles sont produites à la plus vaste brasserie à l’extérieur de la ville, là où les meilleures recettes de Bear Republic sont brassées, embouteillées et distribuées pour exportation dans plusieurs États américains. Le pub sportif de Healdsburg arbore peut-être un aspect vieillot défraîchi et les bières “spéciales” uniquement servies au pub déçoivent parfois par leur manque de profondeur, mais il n’en demeure pas moins que les créations de cette brasserie éprouvées par le temps valent à elles seules le détour.

RUSSIAN RIVER BREWING, encore à Santa Rosa

N’ayez crainte, la sénilité ne nous terrasse toujours pas. C’est que Vinnie Cilurzo excelle aussi dans un autre domaine brassicole: les India Pale Ales. La moitié du menu de fûts est de facto composé de ces bières sauvages que nous avons déjà louangées. Mais sur l’autre moitié défile une variété d’ales à l’anglaise, dont trois, oui trois, explosions houblonnées de la famille des IPA. La Blind Pig IPA, la Russian River IPA et la sublime Pliny The Elder, une Double IPA celle-là, épatent toutes de leurs houblons parfumés flottant allègrement sur un corps sec, serti de céréales toutes douces.

Si le temps vous permet de rester dans la région, et que vous êtes déterminés à goûter aux meilleures bières de la Californie, il vous faut retourner une deuxième fois chez Russian River. C’est aussi simple que ça. L’endroit déçoit peut-être par son atmosphère industrielle un peu drabe, vrai; les chefs d’oeuvre de Vinnie mériteraient d’être présentés dans un décor à la Trou du Diable! Mais bon… Il ne peut pas tout avoir, le Vinnie. À tout le moins, il sait ravir le dégustateur de bières de son effarante quantité de grands crus. Et il nous oblige à retourner le visiter, encore et encore.

BOTTLE BARN, à Santa Rosa

Que serait un voyage en Californie sans quelques emplettes qui vous permettraient de remplir de bouteilles de qualité ces espaces vides dans vos valises. Puisque San Francisco est dépourvue de ce type d’entrepôts d’alcool, en voici un, à quelques minutes de Russian River, qui vous fixera sûrement un sourire au visage. Impossible de trouver mieux comme sélection à des centaines de kilomètres à la ronde selon les locaux. Nous leur avons fait confiance et avons fièrement testé la capacité maximale de nos valises à chaque visite. Prix raisonnables, choix impeccables, raretés comme classiques. La totale, quoi.

P.S.: amateurs de Saisons à la belge, le Bottle Barn est un des rares magasins où l'on peut se procurer des bouteilles de la rutilante Odonata Saison, photographiée ci-dessus...

Bonus! MOYLAN'S BREWING, à Novato

Puisqu’il est impossible de se rendre dans le comté de Sonoma à partir de San Francisco sans traverser une région quand même fertile en brasseries, nous vous proposons un arrêt à mi-chemin. Pour ceux, vous savez, qui ne pourraient pas survivre les... interminables… 60 minutes entre la métropole et le comté de Sonoma. Donc:

Derrière ses allures de restaurant quasi-familial typique des broue-pubs américains, le pub de Moylan’s cache tout de même quelques exclusivités, tant du côté des bières plus légères non embouteillées que du côté des versions plus expérimentales des ales qui font leur renommée. Le tout à des prix dérisoires. Une chose est sûre, les amateurs d’amertume seront comblés par les Moylander et Hopsickle dont les houblons sont intensément mordants. Il va sans dire que ce type de bière s’apprécie davantage à quelques mètres du fermenteur!

Prochaine étape dans notre périple: le grand nord californien. Des arbres gigantesques, des plages sauvages et... quelques bières aussi. ;)

14 mars 2011

Complexité et qualité

Les commentateurs de la bière vantent généralement toute bière qui démontre une grande complexité. Au contraire, une bière est sévèrement blâmée lorsqu’elle en manque. Comment faire la distinction entre une bière qui est complexe et une qui l’est moins? Subjectivement, selon l’historique de dégustation sur lequel le buveur s’appuie pour relativiser la bière qui se trouve présentement dans son verre.

Une question plus intéressante est sans doute : la complexité contribue-t-elle à la qualité? Une bière est-elle meilleure si elle est plus complexe? Il faut répondre que ça dépend, sans quoi nous ne serions pas en mesure d’élaborer sur le sujet pour une intervention de blogue entière!

Pour certains, ça dépend du style de la bière. Pour d’autres, ça dépend de ce qu’ils ont envie de boire. Veulent-ils un casse-tête à la Godard ? Préfèrent-ils éviter de se compliquer la vie comme avec une comédie hollywoodienne? La vie n’est-elle pas déjà assez compliquée avec les femmes? Avons-nous besoin que même nos pauses d’agrément arrosées d’une simple bière deviennent indéchiffrables?

Retourner à la définition de complexité est un exercice très intéressant en ce sens.

Complexité, première définition sur lexilogos : « Caractère de ce qui est complexe, fait d'être complexe (souvent par rapport à un objet de même nature qui l'est moins). »

Voilà qui confirme le soupçon intuitif comme quoi une bière ne peut être complexe qu’en comparaison à une autre. Mais le plaisir que nous procure ce bon vieux dictionnaire ne s’arrête pas là.

Complexité, deuxième définition sur lexilogos : « Péj. Caractère de ce qui est compliqué, difficile à analyser, à comprendre »

Wow! Péjoratif! La complexité nuirait donc à la bière, la rendant difficile à analyser. Il faudrait sans doute un doctorat pour y comprendre quoi que ce soit tellement on s’y égare. Les bières complexes? Non, mais quelle invention élitiste! I’m going back to my Bud!

10 mars 2011

La Terrible, d'Unibroue, à Chambly

Source photos: unibroue.com

La Terrible, bière légendaire d’Unibroue originalement distribuée uniquement à la SAQ, est de l’avis de plusieurs amateurs l’un des plus grands crus de cette microbrasserie de la première heure. Après un hiatus de quelques années (incluant la période où nous rédigions La Route des Grands Crus de la Bière, d’où son exclusion dudit ouvrage), elle fait sa réapparition sur les tablettes des détaillants québécois. On nous dit que son passage est temporaire, alors hâtez-vous d’aller vous en procurer quelques bouteilles… et peut-être de convaincre Unibroue de répéter l’expérience!

Style : Très difficile à classer, comme plusieurs pr
oduits d’Unibroue. La Terrible joue dans les pâturages de l’ABT, cette bière brune belge très forte dont des exemples réputés sont la Rochefort 10 et la St.Bernardus ABT 12. Elle s’en distingue toutefois par sa robe plus foncée et ses flaveurs qui tirent davantage sur le registre rôti. Imaginez donc un mélange entre un Imperial Stout et votre ABT favorite et vous ne serez pas trop loin. Pas terrible comme idée, n’est-ce pas?

Disponibilité : B
outeilles de 750 ml distribuées chez les meilleurs détaillants québécois. (N.B. : cet article est rédigé en février 2011)


Le coup d’œil : Une formidable tour beige foncé aux bulles parfaitement uniformes trône sur la mer noire agitée.

Le parfum : La chaleureuse levure d’Unibroue s’entremêle aux malts foncés pour créer un univers où fruits, pain rôti et chocolat entonnent un chœur bien familier : l’appel à l’empyrée des grands crus.

En bouche : Mûres, raisins secs, prunes et cerises noires nous rappellent ces journées de cueillette de fruits sauvages. Étonnamment sèche, ses bulles expansives la font paraître plus légère qu’elle ne l’est réellement.

La finale : Des traces d’alcool accentuent les angles vineux de cette sombre enchanteresse. Elle nous salue sur des adieux poivrés aux notes quasiment fumées de cigare.
Accords : Du pain grillé, du fromage bleu et une petite boîte de chocolats fins en compagnie de l’être aimé. Offrez les chocolats à l’être aimé, mais assurez-vous qu’il voudra bien les partager!

Pourquoi est-ce un grand cru? : Sa complexité en fruits noirs est surnaturelle tandis que son étonnante atténuation la rend très approchable pour une bière titrant 10% d’alcool. Par ailleurs, le caractère de levure typique d’Unibroue ne s’en laisse pas imposer par les flaveurs rôties.

Si vous avez aimé, essayez aussi : Special B du Brouhaha (Québec), Trois Pistoles d’Unibroue (Québec), Monk’s Mistress de Midnight Sun (Alaska), 10 de Rochefort (Belgique)

8 mars 2011

La Californie, paradis brassicole: le meilleur de San Francisco


Parsemés parmi de multiples collines éreintantes, souvent loin des hordes de touristes arpentant le Wharf District et la mythique prison d’Alcatraz, les établissements brassicoles de San Francisco possèdent les atouts nécessaires pour séduire le voyageur de la bière pendant plusieurs jours. À part des brasseries telles la renommée Anchor Brewery, la métropole colorée propose quelques bars de qualité comme le Rogue Ales Public House et le Monk’s Kettle, puis quelques brouepubs tels le Thirsty Bear et le Social Kitchen. Cependant, ce sont les 4 endroits suivants qui, selon nous, se démarquent le plus par la qualité exceptionnelle de leurs offrandes. Une visite à San Francisco nous paraîtrait dorénavant incomplète si nous ne pouvions les fréquenter...

Toronado, au 547 Haight Street

Considéré par plusieurs comme étant la Mecque brassicole de la côte ouest américaine, ce bar aux apparences miteuses réussit à charmer dès qu’on pose le regard sur le tableau des bières. Que c’est impressionnant de voir qu’un petit bar si sombre, bruyant et odorant puisse couper le souffle pour d’autres raisons que son laisser-aller esthétique… Quantité et qualité sont juxtaposées sur cette ardoise, bourrée d’ales de Russian River, Lost Abbey, Sierra Nevada, Firestone Walker, rares comme classiques. Fait intéressant à noter: vous pouvez repartir chez vous avec n’importe quelle bouteille au menu…

City Beer, au 1168 Folsom Street

Si vous ne trouvez pas l’endroit, demandez à n’importe qui sur votre chemin. La serviabilité des citadins de San Francisco est remarquable, peu importe le nombre d’anneaux portés au nez. Ce minuscule magasin de bières artisanales est peut-être plus petit que nos dépanneurs québécois, mais il renferme miraculeusement la plus belle sélection de bières de San Francisco. Qui plus est, les propriétaires se sont fait installer quelques lignes de fûts, servant toujours des bières dignes de mention des brasseries locales ou même importées. Prendre une bière en faisant des emplettes; un concept assurément infaillible... Un peu comme au Toronado, nos attentes sont facilement surpassées lorsque nous franchissons le seuil de cet établissement.

21st Amendment Brewery, au 563, 2nd Street

Hauts plafonds industriels, propreté impeccable, boiseries généreuses, vue sur les cuisiniers à l’oeuvre... le 21st Amendment réussit presque à faire oublier les bars à patchouli de la rue Haight. Ce brouepub vise de toute évidence une clientèle plus aisée et sait offrir une expérience gustative de haut niveau afin de combler les attentes créées par les prix plus élevés du quartier. La Brew Free or Die IPA surprend de son parfum tropical aux couleurs houblonnées d’ananas et de litchis et les créations saisonnières valent toujours une pinte. Peu de brouepubs captivent le palais à San Francisco, mais celui-ci vaut grandement le détour.

Magnolia Pub and Brewery, au 1398 Haight Street

Les beatniks connaissaient bien ces environs. À quelques pas du coin de rue fétiche qu’est le Haight-Ashbury, entouré d’effluves feuillus ne provenant pas du houblon, le Magnolia se remplit rapidement dès son ouverture et ce, à tous les jours. Le petit local à aire ouverte facilite la conversation avec vos voisins et la bière, elle, s’assure de vous faire voyager dans plusieurs contrées. La maison brasse plusieurs types de bières de soif, dont une Kölsch, cette bière de fermentation haute originaire de Cologne, qui est particulièrement authentique, chose rare en Amérique. Leur Bitter, servie en cask comme il se doit, est aussi merveilleusement amicale. Vous aurez compris que le Magnolia sort des sentiers battus pour la côte ouest américaine surtout assoiffée d’India Pale Ales; que c’est rafraîchissant!



Prochain arrêt: le comté de Sonoma, où brasseries et vignobles se croisent le verre afin d'étancher la soif d'innombrables voyageurs.

P.S. Pour lire la suite de ce guide de voyage sur la Californie, veuillez cliquer ici.

28 févr. 2011

Dégustation de cidres de glace à l'aveugle (Partie 2)

Appuyez sur ce lien pour lire la première partie


Clos Saragnat: notre grand gagnant!



St-Ignace Glace des Épouffètes et Eden Honey Crisp: des raretés!




Voici enfin les résultats de notre dégustation.


Le cidre de glace de Leduc-Piedimonte a su conquérir le jury



Pour votre compréhension, chaque participant devait évaluer les cidres en fonction de quatre critères : l’arôme (sur 10), l’équilibre (sur 10), la complexité (sur 10) et l’appréciation générale (sur 20). Voici, le classement des cidres dégustés :


Belle prestation d'Antolino Brongo







Classement Cidre Arôme Équilibre (Alcool, sucres, acidité) ComplexitéAppréciation générale Total Nombre de top 3
1 Saragnat Avalanche 2008 8 9 9 18 42,9 8
2 St-Nicolas Cidre de Glace 8 8 8 17 40,8 7
3 Leduc-Piedimonte Cidre de Glace 7 7 8 16 38,0 3
4 Petit et Fils Frisson 6 7 7 16 37,5 4
5 Antolino Brongo Cryomalus 7 8 7 16 37,4 2
6 Pinnacle Réserve Spéciale 7 7 8 16 37,2 4
7 Face Cachée de la Pomme Neige Première 7 7 7 16 37,2 3
8 Antolino Brongo Cryomalus Passerillé 7 8 7 15 37,1 3
9 Face Cachée de la Pomme Neige Réserve 2008 7 8 7 15 36,9 2
10 Clos St-Ignace Glace des Épouffètes 7 7 7 15 35,2 1
11 Lafrance Cuvée Spéciale 2006 7 7 7 14 34,6 2
12 Philion Friga 6 7 6 15 34,5 2
13 Face Cachée de la Pomme Récolte d’Hiver 2008 6 7 6 15 34,2 0
14 Face Cachée de la Pomme Cuvée Inspiration 2003 6 6 7 14 34,1 3
15 Pinnacle Cidre de Glace 7 7 7 14 34,0 1
16 Lafrance Cidre de Glace 6 7 7 14 33,8 2
17 Pomme du St-Laurent Cidre de Glace 7 6 7 14 33,5 1
18 Clos St-Denis Pomme de Glace 6 7 6 14 33,3 0
19 Du Minot Crémant de Glace 6 8 5 14 33,0 0
20 Eden Honey Crisp (Vermont) 6 6 6 14 32,3 2
21 Val-Caudalies Réserve d’Éole 2007 66 6 13 32,0 0
22 Eden Vermont Ice Cider 6 7 6 13 31,7 0
23 De la Colline Cuvée Précieuse 6 6 6 13 30,5 2
24 Leduc-Piedimonte Réserve Privée 2004 5 5 6 11 27,9 0
25 Michel Jodoin Cidre de Glace 5 5 6 12 36,7 0
26 Lacroix Givre de St-Joseph 5 6 5 11 26,4 0
27 Pinnacle Cidre de Glace Pétillant 5 5 5 11 25,3 1
28 Clos St-Denis Fine Pomme de Glace 4 4 4 9 20,6 0



Performance intéressante et belle complexité pour l'aîné de la dégustation



La cryoextraction selon Pinnacle: classement plus qu'honorable



Conclusion : En conclusion, nous ne pouvons nous empêcher d’être surpris par les résultats. À l’aveugle, les préjugés n’ont plus d’importance, mais au final, ces mêmes préjugés nous rendent tout de même surpris par les pauvres performances de certains favoris et les remarquables positionnements de certains négligés. Pour récupérer le tout, il convient évidemment de préciser que les résultats ne représentent pas un gage de qualité ou de médiocrité. Ils représentent simplement l’image des opinions des convives lors d’une journée précise. Le taux d’alcool dans le sang, l’interprétation des saveurs oxydatives dues à l’âge avancé de certaines bouteilles, la saturation des papilles, les allergies aux animaux, l’influence des pairs, la nourriture consommée lors de l’événement… tous ces facteurs et bien d’autres ont sans doute eu un impact sur les résultats. Nous avons néanmoins tenté de contrôler les principaux biais éventuels par une standardisation des verres, un rinçage systématique, un approvisionnement constant en pain et en eau pour préserver l’état des papilles. Ainsi, notre palmarès se trouve donc loin d’être parfait, mais représente tout de même ce que nous avons trouvé de mieux comme compilation de dégustation indépendante de cidre de glace.


St-Nicolas: sans doute la belle surprise de la journée. Excellent rapport qualité/prix


Nous attendions plus d'éclat de l'excellent DomaineLafrance


Le raffiné Crémant de Glace du Minot: tout en fraîcheur, mais moins en richesse que ses rivaux



À ce stade-ci, il serait réellement intéressant de voir certains de nos lecteurs saisir la balle au rebond et organiser leurs propres dégustations de cidre de glace à l’aveugle. Il nous ferait plaisir de compiler et publier les résultats afin de développer une base de données plus significative. Alors, dixit Gaston Lepage, êtes-vous prêts à relever le défi?

Dégustation de cidres de glace à l'aveugle (Partie 1)



Quand on discute des fleurons du terroir québécois, il est souvent question, avec raison, des microbrasseries ou encore des fromagers. Sans vouloir enlever quoi que ce soit aux deux extraordinaires industries qui précèdent, l’industrie du cidre de glace est certainement, avec celle des produits de l’érable, un des fleurons pour lesquels le Québec a le plus de raisons d’être fier. L’industrie a été créée de toutes pièces au Québec et deux décennies plus tard, le marché mondial demeure outrageusement dominé par les producteurs d’ici. Au cours des dernières années, la croissance n’a pas ralenti, bien au contraire. Les gros joueurs que sont Pinnacle et Face Cachée de la Pomme déploient des plans de marketing dignes de grandes compagnies et contribuent ainsi à l’essor de la demande, internationale notamment.


Cet intérêt pousse plusieurs entrepreneurs moins scrupuleux à se lancer dans l’aventure. Après tout, un produit modifié (sirop d’érable comme cidre de glace) permet toujours d’obtenir des marges de profit supérieures à sa matière première. Au fil de nos dégustations de cidre de glace, nous avons rencontré quantité de chefs d’œuvre, mais aussi de plus en plus de déceptions depuis quelques années. Par ailleurs, comme notre principale passion est la bière, comme le cidre de glace demeure relativement dispendieux, comme son goût particulièrement sucré convient moins à la consommation quotidienne, nos contacts avec le cidre de glace sont somme toute espacés. Fréquemment, nous passons quelques mois sans bénéficier d’un seul verre de cidre. Pas parce que nous n’aimons pas, mais plutôt par souci de ne pas sombrer trop profondément dans l’alcoolisme, une précaution que d’autres appelleraient un simple concours de circonstances. Dans ce contexte de dégustations très éparses, il est difficile de se faire une tête. Nous avons une idée de l’identité de nos cidres favoris, mais elle semble basée davantage sur les réputations que sur un quelconque fondement rationnel. Si des événements comme le mondial du cidre de glace permettent d’obtenir un remarquable tour d’horizon du marché, nous ne les attaquons pas moins avec nos préconceptions. Par ailleurs, dans un festival de cidre de glace, le rafraîchissement du palais devient rapidement problématique.


Face à toutes ces ambigüités, Les Coureurs des Boires ont voulu organiser une imposante dégustation de cidres de glace à l’aveugle. Car la dégustation à l’aveugle demeure la meilleure méthode pour avoir l’heure juste. Nous avions plusieurs objectifs : établir notre hiérarchie personnelle des principaux cidres de glace, comparer les appréciations de plusieurs individus, déterminer les meilleurs rapports qualité/prix, découvrir des produits que nous ne connaissions pas encore, confirmer ou infirmer nos illusions quant à nos cidres préférés…



Certains convives nous avaient surpris avec des boni. Ci-dessus, poiré de glace!


Pour entamer la divulgation des résultats, commençons par un aperçu de l’ampleur de l’activité :

- 18 courageux participants, amateurs de cidre et signataires d’un contrat d’hygiène corporelle minimale afin de ne pas ajouter leur propre trame olfactive à la dégustation
-16 évaluateurs séparés en 2 groupes de 8 qui notaient 16 cidres de glace chacun (les résultats ont été normalisés par un bénévole qui se targue occasionnellement d’avoir réussi ses Maths 536 du premier coup)
- 28 cidres de glace différents en 32 bouteilles

- Le plus vieux : Éloi Déit, 40 ans... Euhh… Face Cachée de la Pomme Cuvée Inspiration 2003
- Les plus chers : Clos Saragnat Avalanche 2008 à 13,60$ / 100 ml et Face Cachée de La Pomme Récolte d’Hiver 2008 (autrefois Frimas) à 13,50$ / 100 ml
- Les moins chers : Du Minot Crémant de Glace à 4,84$ / 100 ml et Philion Friga à 5,00$ / 100 ml
- Les plus forts : Pinnacle Cidre de Glace et Cidre de Glace Pétillant et Face Cachée de la Pomme Cuvée Inspiration 2003 à 12%
- Les plus légers : Du Minot Crémant de Glace à 7%
- Durée de la dégustation : environ 7 heures
- Nombre de sacs de récupération mis au trottoir le lendemain : un record d’arrondissement (rumeur à valider)



Le déroulement de la soirée allait ainsi : chaque invité devait remplir une feuille d’évaluation pour chaque cidre, celui-ci étant identifié selon son ordre de service. Les invités avaient un accès illimité à des pichets d’eau et à une table où un assortiment de victuailles permettait de débarrasser les papilles de leur excédent de sucres entre chaque dégustation. Tous les convives dégustaient dans des verres INAO. Ceux-ci étaient remplis dans une pièce isolée et distribués par une personne impartiale, sous serment professionnel, n’ayant aucun lien avec l’industrie du cidre de glace, ni celle de la construction d’ailleurs.


Avant de révéler le classement général, voici quelques constats établis en fonction de commentaires recueillis tout au long de la soirée.


Cryoextraction vs. cryoconcentration : Les deux principales méthodes de production. La cryoextration consiste à laisser les pommes une fois gelée sur les arbres, en milieu d’hiver alors que les sucres ont eu l’occasion de se concentrer naturellement. Les pertes de pommes sont donc très élevées, le rendement est moindre et les prix de vente sont nettement plus prohibitifs, jusqu’à 2 fois plus élevés que par cryoconcentration. Pour certains puristes, c’est toutefois la seule façon de produire un cidre de glace authentique. La cryoconcentration englobe toutes les autres méthodes, les pommes étant généralement cueillies à l’automne et gelées naturellement dans des bas ou aidées par des congélateurs. Un constat commun à plusieurs dégustateurs est qu’à quelques exceptions près, il était très ardu d’identifier les cidres produits par cryoextraction.


Les quantités : Environ une once (25 à 30 ml) de chaque échantillon a semblé être le volume idéal pour fournir une évaluation avec laquelle nous étions confortables.


Le prix garant de qualité? : La corrélation entre le prix et la note obtenue (moins de 0,03 de coefficient) n’est pas statistiquement significative. Comme le vin et la bière peut-être?


Les étiquettes : Peu de producteurs indiquent, à même la bouteille, des informations comme la méthode de production ou les variétés de pommes utilisées et dans quelles proportions. Dommage, car ces informations faciliteraient l’éducation des consommateurs.


L’étendue de la palette de saveurs : Des opinions divergentes à ce sujet. Plusieurs dégustateurs étaient surpris des grandes variations de flaveurs d’un cidre à l’autre. D’autres considéraient plutôt qu’ils finissaient tous par se ressembler.


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De durs lendemains...